Spécificité du catholicisme - France Catholique
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Pontificat de François - numéro spécial
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Spécificité du catholicisme

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Le Christ Juge – Michel Ange (Chapelle Sixtine, détail).

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Une caractéristique du catholicisme se révèle dans notre comportement devant la vérité, comment nous saisissons la vérité. Nous croyons que la Parole divine a révélé Dieu par les Écritures et par la tradition. Nous ne constituons pas une Église « sola scriptura » (rien que l’Écriture). En tant qu’individus, nous sommes inclus dans la communauté d’une Église chargée de tradition. Et la tradition n’est pas une vague réminiscence du passé que nous pourrions négliger.

Disons plutôt que cette tradition nous vient des Apôtres et comporte tout ce qui contribue à la sanctification de la vie et à l’approfondissement de la foi du peuple de Dieu; ainsi l’Église, par son enseignement, sa vie, sa dévotion, perpétue et transmet aux générations tout ce qu’elle est, tout ce qu’elle croit (Vatican II). C’est le cadre riche de signification où nous nous trouvons. Voilà ce qui distingue le catholicisme.

Jésus en personne est au centre de ce cadre, vérité de Dieu, et donc vérité des hommes. Loin d’être superflus, les composants du Christ avec Son Église sont là pour nous toucher et nous donner les repères de compréhension de ce bas monde. Il nous faut considérer le Christ et Son Église comme le centre de nos efforts pour la quête quotidienne de la vérité. C’est l’axe pour guider notre recherche.

C’est là qu’on trouve les réponses aux questions les plus graves. Rien, même de loin, ne se compare à cette oasis de vérité dans un monde de pécheurs. Le Christ et Son Église sont inséparables dans leur union d’époux. C’est dans cette union que nous sommes modelés à Sa ressemblance jusqu’à Sa venue en nous (Vatican II).

Ce centre vital irremplaçable devient le point de référence pour écouter les politiciens, les médias, un client du café, ou notre voisin. Ils affirment leurs certitudes. Ils disent détenir la vérité. Certains d’entre eux diront la vérité, d’autres, des semi-vérités, d’autres seront dans l’erreur — enfin certains proféreront délibérément des contre-vérités. Traitant de sujets sérieux, nous avons besoin d’une référence. Elle se trouve dans le Christ et Son Église.
Si nous sommes soumis aux vérités à la mode nous sommes influencés par ceux que nous rejoignons sur une certaine idée. Cette idée nous fait membres d’une sorte de club auquel nous souhaitons adhérer. Mais si nous adoptons cette méthode pour trouver une réponse à l’interrogation fondamentale — cette idée est-elle conforme à la vérité? — trouverons-nous la vérité elle-même ?

La question de la vérité nous ramène au Christ et à Son Église. Toutes les graves questions humaines nous y ramènent, non comme si c’était une des nombreuses sources d’information, mais en tant que repère-origine de toute vérité.

Naturellement, adopter cette attitude signifie que notre milieu social commencera à évoluer en vue de nous rapprocher de ce que notre Dieu unique attend de nous. Rester dans tout autre groupe social serait s’en écarter et nous conduirait à trop de compromis.

Un exemple : nous avons tous l’occasion de discuter avec des gens favorables à l’avortement, question qu’ils n’aborderont généralement pas rationellement. Pour eux, la vie d’un humain a une valeur toute relative. Ce point de vue empoisonne les conversations sauf si elles ne sont que superficielles. Certains éléments échappent à nos relations sociales et s’amenuisent de plus en plus.

Un autre exemple : nous ne pouvons plus voter pour un parti politique parce que, en relation avec Dieu par Son Église, nous ne pouvons agir d’une façon qui pourrait promouvoir l’avortement ou nier la réalité du mariage. Mais ce n’est pas une prise de position politique — en vérité nous serions enchantés si tous les partis politiques adoptaient ces notions plus que fondamentales du caractère sacré de la vie de l’homme.

Nous gagnons énormément à centrer nos vies sur la vérité: on découvre d’autres gens en quête de vérité, non par souci de domination, mais simplement cherchant la vérité pour elle-même. Selon Benoît XVI : « la parole de Dieu change notre notion de réalisme: le réaliste est celui qui reconnaît dans la parole de Dieu les bases de toutes choses.»

Les réalistes savent ce que « mariage » veut dire, et comprennent le mot « travail ». Vous pouvez bien vous livrer à une introspection si dans votre milieu social on commence à inclure les saints, même ceux qui ne sont pas au calendrier, saints quand même. Des gens ordinaires pris sans arrière-pensée dans la vie chrétienne.

Au lieu de s’asseoir au bord de la piste et de surveiller leur mise, ils se contentent de suivre le Christ. Pour eux, la vie n’est pas un troc, une négociation diabolique pour évoluer dans tel milieu social ou tel parti politique. Pour eux, suivant les paroles de Benoît XVI: «le christianisme est la religion de la parole de Dieu », et non « un écrit muet, mais le Verbe vivant incarné.»

La prochaine fois qu’on vous le demande, vous direz que c’est ce qui distingue le catholicisme.

Source : http://www.thecatholicthing.org/columns/2011/catholic-distinctiveness.html