Sortirons-nous de l’Impasse ? - France Catholique
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Pontificat de François - numéro spécial
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Sortirons-nous de l’Impasse ?

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Déjà dépassée la moitié du premier mois de l’année ! Le temps cours plus vite que moi : au point d’être essoufflé dès que désireux de tenir le rythme, d’où parfois, en ce journal, des réactions en plusieurs temps. Ainsi, il me faut revenir sur la prestation, assez morne, du président, puisque j’ai oublié de noter nombre de remarques. D’ailleurs, il m’en restera dans le carquois sans même que je m’en rende compte…

Donc, j’aurais dû écrire que je n’avais pas très bien compris les raisons de son renvoi à février de ce qu’il désire expliquer sur sa vie privée… publique. Attend-il de mettre tout le monde dehors ? Ou seulement l’une des deux amantes ? Et pourquoi c’était si difficile, si douloureux, pénible en somme ? Il est vrai que je n’ai pas, par bonheur, son expérience.

J’ai entendu hier soir François Fillon dire qu’il fallait que le Président « mette au net » sa situation privée/publique, non pour des raisons morales, mais pour des raisons de clarté. Et si j’ose le dire, sa réflexion ne m’a pas convaincu de sa cohérence.

J’admire cette fuite régulière des hommes politiques en vue quand il s’agit de la ‘’morale’’ : Hollande a pourtant utilisé le mot, mais je ne me souviens plus si c’était pour le rejeter ou pour l’ouvrir. La morale n’existerait-elle plus, l’aurait-on déjà euthanasiée ? Serait-elle de trop ? Embarrassante ? Inutile ? Vide de sens ?

On a besoin d’explications. En effet, cette façon de voir suscite plus de questions que de clarté. Est-ce qu’entretenir une concubine aux frais de l’État ne relève plus de la morale publique ? Est-ce que poursuivre dans le même temps des liens libidinesques avec une autre maîtresse peut-être considéré comme une « conduite exemplaire » comme cela fut exigé dans un discours de campagne pour tous les élus de la nation ? Est-ce que le chef de l’État serait exempté de cette exemplarité ? Il a même été question, à ces moments-là, d’irréprochabilité… Mais qu’est-ce que signifie l’expression, pour un homme politique, « être irréprochable » ?

Autre question : les familles françaises n’avaient-elles pas quelque droit à l’attention du Président ? Or il n’a même pas évoqué leur existence ! Il y a pourtant un indice peu encourageant à faire valoir : le taux de fécondité de 2,01, qui faisait notre espérance de rester un peuple vivant face aux pays en train de disparaître, vient de plonger à 1,9, initiant une chute qui probablement ne va pas s’arrêter là. Y voir le résultat d’une politique totalement défaillante ne semble pas exagéré. Ces défaillances sont nombreuses qui font que « la France coule » comme n’osent l’écrire trop de commentateurs… Mais Valeurs actuelles ose le mot ! Et dénonce les résultats alarmants qui donnent à penser que la France, si la gauche continue ses exercices de girouette, ne devienne en 2050 la 13e puissance économique du monde… ou même plus tôt…

2017 devrait (peut-être) nous délivrer du pire, mais pas obligatoirement nous donner un Viktor Orbán ! Qui osera vraiment dégraisser le Mammouth budgétaire ? Le Mammouth fonctionarial ? Le Mammouth scolaire ? Le Mammouth social ?

Qui réorientera les urgences ? Qui songera efficacement à ne plus rembourser ce qui n’aurait jamais dû l’être (la contraception gratuite, l’avortement généralisé systématiquement remboursé, médicaments de confort, rallyes à travers les cabinets médicaux, excès de radios et d’IRM etc., etc.) ?

Nous avons le plus fort taux, et de loin, de fonctionnaires en toute l’Europe et nous continuons à embaucher à tour de bras alors qu’il faudrait faire en sorte que l’on offre au secteur privé 500 milliers de candidats au travail productif. Car seuls les emplois productifs permettent la création d’emplois.

Le nombre d’enseignants en France dépasse fortement celui des enseignants allemands et le budget de notre Éducation nationale est nettement plus élevé que celui d’Outre-Rhin : cela pour un nombre supérieur d’élèves chez nos voisins… Déséquilibre inexplicable… Personne n’a relevé que les résultats là-bas soient inférieurs aux nôtres, qui, hélas, sont loin d’être brillants ! De tels constats devraient inciter à réfléchir aux causes de ce phénomène aberrant ; la seule réponse apportée est ‘’énorme’’ : « nous n’avons pas ma même culture » ! Ce serait désopilant s’il n’y avait pas de victimes, nos enfants !

Les socialistes ne savent pas brider leurs certitudes : ils ont raison en tout, point c’est tout. Il faut donc, selon eux, tout contrôler, tout mettre en fiche, classer les réclamations et les souhaits, les demandes d’emprunts et d’aides, les investissements et les enregistrements, les convocations et les engagements, les publicités et les annonces, les prévisions et les recrutements, tout ce qui constitue de loin et de près la vie d’une entreprise, tout doit passer à la moulinette des inspections en tout genre que sait inventer au jour le jour une bureaucratie qui semble avoir pris ses modèles dans l’ancienne Union Soviétique.
Je prends l’exemple de la machine infernale chargée de faire entrer les impôts : le Premier de nos ministres déclare qu’il va engager les travaux d’une simplification générale du Fisc. Magnifique ! Qui ne se réjouirait d’avance ?

Simplifier les concepts qui président à la détermination de ce que chacun doit payer à l’État, comment ne pas appuyer la volonté ministérielle ? On commençait à gamberger sur le modèle qui serait imité : par exemple, n’allait-on pas prélever mensuellement l’impôt sur le revenu directement à la source sans plus avoir besoin de passer par chaque citoyen ? En résistant naturellement à la tentation des coups de pouce réguliers, comme le Monsieur Plus d’une ancienne publicité… Ou bien opter pour un impôt unique…

Je ne suis pas fiscaliste mais il me semble que cette mission que se donnait Monsieur Ayrault était à la fois ample, généreuse, utile et infiniment nécessaire. Apparemment le projet a été remisé : on entend dire, ici et là, que le Pouvoir a reculé, tant l’opération est apparue comme monstrueusement complexe…

– Mais, cher Monsieur Daguet, m’a interrompu une relation parisienne, tout aujourd’hui est devenu effroyablement complexe : dès que l’on veut s’attaquer à un problème ou une difficulté, on se rend compte que l’on va plonger dans un océan d’inconnus !

– Mais pourquoi cela ?

– Parce que le Pouvoir s’est rendu compte qu’il faudrait ‘’libérer’’ une foule d’interdits, ‘’ouvrir’’ nombre d’impasses, faire ‘’confiance’’ beaucoup plus qu’on ne voudrait le faire… Voilà pourquoi la France, comme la fille de je ne sais plus qui, est muette. Ou plutôt impuissante à vaincre le démon qui la possède.

– Un exorcisme serait nécessaire ?

– Mais extrêmement dangereux. Imaginez que dix milliards de démons s’échappent des innombrables officines et autres commissions d’État, des loges de nos si dévoués Grands orientalistes dont les causes démultipliées sont à défendre quel qu’en soit le prix, encourager, ou alors à combattre, détruire !

Voilà pourquoi notre gouvernement est entre leurs mains. Savoir que ces armées invisibles sorties de nos enfers ne sauraient plus où se loger créerait une angoisse indescriptible au sein d’un peuple déjà découragé, et nos conseillers psy n’auraient aucunement les moyens de vaincre ce trauma… Je n’ose poursuivre l’exploration de ce qui nous menace.

– Pourtant, les exemples que nous fournissent si généreusement les pays nos voisins démontrent que l’on peut sortir en deux ou trois ans de la panade en laquelle nous nous enfonçons ?

– C’est ce que prétend Monsieur Hollande, mais à bien étudier les annonces faites, on se rend compte que les principales mesures annoncées ne sont pas accompagnées des plus nécessaires.

Etc., car je vais bientôt provoquer en moi l’apparition de symptômes redoutables et difficiles à vaincre…