Servants d’autel : « Une belle disponibilité à un appel de Dieu » - France Catholique
Edit Template
L'amour du travail bien fait avec saint Joseph artisan
Edit Template

Servants d’autel : « Une belle disponibilité à un appel de Dieu »

Forte de trois églises, la paroisse Saint-Urbain-Sainte-Marie, à La Garenne-Colombes (Hauts-de-Seine), compte plus de 65 enfants de chœur. Entretien avec son curé, l’abbé François Dedieu.
Copier le lien

Servants de messe.

© Pascal Deloche / Godong

À quel âge un enfant peut-il recevoir un appel à la vie religieuse ?

Abbé François Dedieu : J’observe que beaucoup d’enfants sont disponibles à un appel de Dieu entre 7 et 12 ans. De nombreux prêtres vous diront que « quelque chose » s’est passé dans leur cœur à cette période-là. Cette disponibilité peut être une belle estime pour la vie religieuse – mais cela n’en fait pas une vocation pour autant. L’enfant peut être tout simplement impressionné par la figure d’un prêtre ou d’une sœur… Quoi qu’il en soit, les 7-12 ans ont une sensibilité à la vie de Dieu qui est très belle et qui les rend capables d’un engagement total. Je pense à deux bienheureux italiens du XXe siècle qui sont des modèles pour la jeunesse : Carlo Acutis et Pier Giorgio Frassati, qui décidèrent d’aller à la messe, tous les jours pour le premier, très régulièrement pour le second, après avoir reçu le sacrement de la Première Communion.

Comment accompagner cet éveil et s’assurer qu’il est sérieux ?

Par principe, je prends toujours au sérieux la remarque d’un enfant qui me dit : « Je veux être prêtre. » Il ne faut pas lui répondre : « Tu as le temps d’y réfléchir, tu verras plus tard. » Il faut respecter l’enfant et ses aspirations, tout en gardant une distance nécessaire pour protéger sa liberté. Comment faire de nos enfants des hommes et des femmes libres ? Cela demande une grande délicatesse. Quand un jeune garçon me confie qu’il pense avoir la vocation, je l’interroge sur ce qui l’attire : la messe, une parole dans la prière, un enseignement au catéchisme ou l’exemple d’une religieuse ? Je lui demande de ne pas parler de son désir à n’importe qui pour ne pas l’enfermer dans le personnage d’un « bébé prêtre ». Enfin, je fais tout pour l’aider à trouver s’il s’agit vraiment d’un projet que Dieu a mis dans son cœur. Toutes les réponses n’arrivent pas au moment où l’enfant confie un désir de s’engager dans une vie religieuse.


Quels sont les lieux propices à l’épanouissement d’une vocation chez l’enfant ?

La famille est un terreau où la vocation peut s’épanouir, tout comme le scoutisme et le service de l’autel. Je vois des enfants venir servir la messe, entraînés par des amis alors que les parents ne sont pas pratiquants. L’un d’eux a été confirmé puis a communié pour la première fois, après un éveil religieux loin de ses parents et, aujourd’hui, ce sont eux qui demandent la confirmation.

Par ailleurs, je connais une jeune fille qui, à 14 ans, venait à la messe quatre fois par semaine en cachette de ses parents. Elle a demandé le baptême et, après avoir continué ses études pour ne pas donner l’air de renoncer à une ambition professionnelle, elle est entrée au carmel. Je l’ai accompagnée ce jour-là, non son père et sa mère, qui donnaient le sentiment de subir la vocation de leur enfant. Chez cette jeune fille, son désir de se donner totalement à Dieu dans une vie religieuse était venu dès le jour de son baptême. Recevoir la vie de Dieu dans le sacrement impliquait irrémédiablement le don d’elle-même pour ne vivre que de cette Vie. J’ajouterai donc qu’il n’y a pas que des lieux mais des moments, comme les sacrements reçus dans la foi, qui sont propices à l’épanouissement d’une vocation.

Retrouvez l’entretien complet dans le magazine.