Lecture proposée par le Magnificat de ce mois-ci pour ce jourd’hui : un texte pris dans l’évangile de Luc chapitre XX, versets 27 à 40. Il y est question de la loi de Moïse qui demande au frère d’un homme mort sans descendance d’épouser la veuve afin qu’elle lui en donne une pos-mortem. Étrange loi à notre entendement, mais loi chez les Juifs de ce temps-là ! Qu’en est-il en notre temps, je n’en sais rien, mais ce serait une question à poser. Je crois que les purs et durs vivant à Jérusalem doivent continuer à lui obéir.
La question que posent à Jésus les sadducéens n’est pas innocente sous le couvert de son apparent ridicule : une femme devrait-elle en paradis se voir affublée des sept maris qui l’avaient sur terre épousée ? C’était, disent ces casuistes, pour donner une descendance au premier d’entre eux, leur frère mort avant d’avoir obtenu cet ersatz de vie permanente…
Le but était de déconsidérer l’idée même qu’il puisse y avoir résurrection ! L’évangéliste Jean lui-même, qui devait appartenir à la mouvance sadducéenne, ne pensait pas que Jésus puisse se relever d’entre les morts… C’était une question fort débattue à Jérusalem : les pharisiens au contraire croyaient fermement en cette résurrection, qu’ils voyaient cependant d’une façon absurde, simple recommencement de la vie telle qu’elle se déroule ici-bas…
Jésus n’a évidemment aucune peine à mettre en l’air, si j’ose user de cette expression, l’objection soulevée par ces questionneurs mal intentionnés. Mais Il le fait en témoignant d’une autorité qui impressionne ses auditeurs : Il parle en son nom, directement, comme un des Maîtres enseignant au Temple n’aurait jamais osé le faire. Se référer à des autorités anciennes était la règle : Jésus s’en passe, trouvant en lui-même la source de la réponse. Et c’est pourquoi plus personne n’ose poursuivre ce questionnement.
Ce qui me touche ici, c’est que Jésus parvient à ses fins, nos par des arguments intellectuels, mais par ceux de la vie. Premièrement, les ressuscités sont comme des anges car sortis de la condition qui règne dans l’espace-temps. De plus, Moïse entend Dieu, lors de l’épisode déterminant du Buisson ardent, revendiquer l’identité du Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob : pas un Dieu des morts, mais des vivants.
Aucun besoin de davantage d’explications pour comprendre que la résurrection fait partie de la vie.