En quoi consiste cette prière de consécration au Sacré-Cœur que l’Église propose au croyant d’accomplir ? Concrètement, « nous nous offrons au divin Cœur de Jésus, nous et tous nos biens, en reconnaissant que nous tenons tout de l’éternelle bonté de Dieu », résume, de manière limpide, le pape Pie XI, dans son encyclique Miserentissimus Deus, « Le Dieu très miséricordieux » (1928).
Plus qu’une théorie
Ainsi, sous l’apparence d’une simple prière, la dévotion au Sacré-Cœur est « infiniment plus qu’une théorie ou qu’une doctrine », rappelait le Frère Gérald de Becker, de l’abbaye belge du Mont-Saint-Antoine, dans son Lexique du Sacré-Cœur (1978). C’est, avant toute chose, « une pratique » : la foi vécue en actes. Des actes qui se déploient, pour le croyant, en deux temps : la consécration au Sacré-Cœur puis la « réparation » des offenses qui lui sont faites. Des actes si vitaux, pour le croyant, qu’ils sont « au centre de notre comportement de baptisés », prévient le théologien. En effet, le chrétien est, par nature, consacré à Dieu par son baptême, il est « un oint, un autre Christ dont la vie se renouvelle en lui. Il est incorporé au Christ ». Pie XII lui-même voyait dans la consécration au Sacré-Cœur une « mise en œuvre » des promesses du baptême (Lettre à l’Apostolat de la Prière, 1951). Ainsi, lorsqu’il se consacre au Sacré-Cœur, le baptisé ne fait que déployer sa première consécration. Ce faisant, il répond au don premier que le Christ lui fait de sa vie sur la Croix. « À la folie de l’amour du Christ au Cœur transpercé, (l’âme) entend répondre en retour par le don total, l’entier engagement de la personne », écrit Gérald de Becker. Se consacrer au Sacré-Cœur, c’est accomplir le mouvement inverse du péché – refus d’amour –, en répondant à l’amour divin.
La plénitude intérieure
L’âme consacrée à cet amour infini connaît une plénitude intérieure qui, si elle en vit réellement, la pousse à devenir apôtre. « En face de ce mystère d’amour se communiquant aux autres, une même attitude s’impose à l’âme consacrée : se donner, s’offrir pour le salut des autres », résume le théologien. Enfin, dernier fruit de ce don total, l’âme consacrée s’abandonne : « On se donne au Cœur de Jésus et on le laisse agir. »
Concrètement, pour se consacrer au Sacré-Cœur, le croyant peut utiliser la prière ci-dessous de sainte Marguerite-Marie Alacoque, voyante des apparitions du Sacré-Cœur à Paray-le-Monial au XVIIe siècle.
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