Sainte Thérèse, pour guérir du jansénisme - France Catholique
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L'incroyable histoire des chrétiens du Japon
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Sainte Thérèse, pour guérir du jansénisme

Si un certain relâchement liturgique et doctrinal a contribué à vider les églises, l’héritage du rigorisme janséniste a, lui aussi, été néfaste par bien des aspects. Face à ces deux écueils, la voie proposée par la sainte de Lisieux est salvatrice.
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L’Église, en France, a beaucoup souffert du jansénisme. Cette erreur théologique, qui consiste en un durcissement excessif des positions d’Augustin sur la grâce, a abouti, dans le domaine pastoral, à un rigorisme tel qu’il a découragé bien des âmes. Il suffira ici de rappeler que, selon les thèses de Jansénius (1585-1638), théologie néerlandais qui fut évêque d’Ypres, Dieu prédestine à la damnation certains hommes pour mieux illustrer sa justice ; de même « certains préceptes de Dieu sont impossibles à observer pour les hommes justes qui pourtant s’y efforcent ». Cela implique que Jésus ne soit pas vraiment mort pour tous les hommes, mais seulement pour ceux que Dieu a décidé, arbitrairement, de sauver. C’est, dit-on, ce que symbolisaient les « crucifix jansénistes » où les bras du Christ sont remontés quasiment à la verticale et non grands ouverts : signe du faible nombre des élus.

Des fidèles découragés

Les thèses de Jansénius furent condamnées par le pape Innocent X en 1651. Une prédication fondée sur de tels principes ne pouvait conduire les fidèles qu’à deux attitudes : le désespoir… ou la fuite. Les historiens ont d’ailleurs montré que les diocèses les plus touchés par le jansénisme pastoral au XVIIIe siècle – comme Auxerre et Melun – ont connu une déchristianisation beaucoup plus rapide que les autres : quand l’absolution est refusée, quand la fréquente communion est découragée, les confirmations indéfiniment reportées, et brimées les expressions de la piété populaire, les fidèles finissent par tourner les talons. Le catéchisme est déserté et les séminaires se vident.

Bien des âmes, se pénétrant de tels principes sur la grâce, en furent abattues ; mais d’autres, heureusement, eurent l’énergie et l’inspiration de les refuser ; ce fut le cas de saint François de Sales qui, à l’orée du Grand Siècle, avant même la naissance du jansénisme proprement dit, sut repérer la catastrophe pastorale que préparaient les augustiniens excessifs. Ce fut le cas aussi, et par excellence, de sainte Thérèse de Lisieux qui, deux siècles plus tard, donna une expression touchante à ce que l’on pourrait nommer la « spiritualité des bras grands ouverts ».

Un chemin pour les plus faibles

Au début de son voyage spirituel, un peu comme le jeune Luther, Thérèse faisait partie des « scrupuleux », elle voulait être une sainte à force d’efforts ; mais elle se rendit compte qu’elle faisait fausse route : la grâce n’est pas un dû, ni la contrepartie de nos sacrifices. Allait-elle alors tomber du côté janséniste, et se résigner à l’idée qu’à l’exception des heureux qui bénéficient de la grâce efficace, tous les autres font partie de la massa damnata ? Non plus !

Retrouvez l’article complet dans notre numéro spécial.