Saint-Louis-des-Français : pour la gloire de Dieu… et du roi ! - France Catholique
Edit Template
La France à Rome
Edit Template

Saint-Louis-des-Français : pour la gloire de Dieu… et du roi !

© NikonZ7II - CC by-sa

© NikonZ7II - CC by-sa

Saint-Louis-des-Français : pour la gloire de Dieu… et du roi !

Saint-Louis-des-Français : pour la gloire de Dieu… et du roi !

Au cœur de Rome, l’église nationale des Français, construite entre 1518 et 1589, est un lieu où se vivent la foi et la politique. Suivez le guide !
Copier le lien

Au début du XVIe siècle, la France obtient du Pape l’autorisation de bâtir enfin une église assez grande pour accueillir les pèlerins français à Rome. C’est l’occasion d’afficher son prestige de « fille aînée » de l’Église, à quelques centaines de mètres de Saint-Pierre. Dans cette église royale, tout est conçu pour exalter la gloire de Dieu – et la grandeur de la France catholique. Elle est dédiée à la Vierge Marie, à saint Denis et à Saint Louis, roi de France dont elle porte le nom. C’est le cardinal Jules de Médicis – le futur pape Clément VII – qui en pose la première pierre en 1518.

Dans leurs niches, sur la sobre façade en travertin, Charlemagne, Saint Louis, sainte Clotilde et sainte Jeanne de France – fille de Louis XI et fondatrice des Annonciades – accueillent les visiteurs. François Ier est présent par son emblème, la salamandre, sculptée aux extrémités de la façade. Tous rappellent silencieusement aux pèlerins qu’ils pénètrent dans la maison de Dieu… et du « roi très chrétien » ! Afin que nul n’en doute, une multitude de fleurs de lys sont peintes sur les vitraux, gravées sur la façade et sur l’énorme blason royal qui domine l’entrée, surmonté d’une majestueuse couronne.

Pour marquer cette terre royale au centre du plus beau quartier historique de Rome, les murs du Palais de France, contigu à l’église, sont eux aussi fleurdelisés, tout le long de la rue Jeanne-d’Arc qui le borde. Ce palais a été construit par le cardinal de Polignac au début du XVIIIe siècle, comme lieu d’accueil de la communauté religieuse française et des pèlerins pauvres. Tout ce somptueux décor met en scène de manière théâtrale et prestigieuse le pouvoir temporel et spirituel de la couronne de France, et ses liens ancestraux avec l’Église.

Après la sobriété de la façade à la française, à l’intérieur – dessiné par l’architecte Antoine Deriset, premier prix de Rome en 1720 –, le baroque s’envole dans une profusion de marbres, de dorures et de stucs. Au-dessus du maître-autel, une magnifique Assomption, de Bassano le Jeune, rappelle la place centrale de la Vierge Marie, patronne de la France et de ce temple saint. Le plafond de la nef est orné d’une fresque représentant Saint Louis juste après sa mort en croisades, accueilli en triomphe au Ciel par le Christ.

Clovis et Saint Louis

Sur les bas-côtés s’ouvrent dix chapelles rayonnantes dédiées notamment à saint Denis, sainte Cécile, sainte Jeanne de Valois, Saint Louis, saint Sébastien, l’Immaculée Conception et saint Nicolas. Sur le côté gauche, la chapelle Saint-Louis, commandée sous Louis XIV, est bordée d’un somptueux drapé de pierre sortant des murs, surmonté de la couronne royale et encadré par deux figures allégoriques. L’une d’entre elles, la religion combattant l’hérésie, « évoque la position de premier plan de la France dans l’Église, explique Domitille Arnaud, guide à l’association Rencontres Romaines. Les rois accordaient une très grande importance à cette église, en raison de la concurrence entre les églises nationales : il en allait de la représentation de la France. »

Face à cette chapelle, sur le côté droit, se tient la chapelle Saint-Remi, dans laquelle un tableau représente le saint évêque baptisant Clovis et, d’un autre, le roi des Francs détruisant les idoles.

Saint-Louis est connue pour être le « Panthéon » des Français célèbres morts à Rome : le peintre Claude Gellée, dit le Lorrain, le cardinal de Bernis, ambassadeur de Louis XV et de Louis XVI près le Saint-Siège, Pauline de Beaumont, maîtresse de Chateaubriand morte de chagrin à Rome…

Un monument aux morts honore également la mémoire des Français décédés au cours de l’expédition mettant fin au siège de Rome par la République romaine, en 1849.

Hommage aux zouaves

Les zouaves pontificaux, morts au combat pour défendre les États pontificaux au moment de l’unification de l’Italie, sont eux aussi mis à l’honneur par une plaque dédiée au souvenir du colonel Bouvet, du 4e régiment des Zouaves. Ainsi, depuis plus de 500 ans, Saint-Louis demeure le lieu incontournable où passent et se retrouvent tous les Français, pèlerins ou touristes, venant à Rome. Elle est aussi la paroisse de la communauté française.

https://saintlouis-rome.net/contact

La Vocation de saint Matthieu, Caravage, 1600.

Saint Matthieu et le Caravage

La renommée de Saint-Louis-des-Français est en grande partie liée à la chapelle Contarelli, du nom du cardinal – né Matthieu Cointerel – qui a œuvré, avec Catherine de Médicis, à la construction de cette église. Sa commande de tableaux sur la vie de saint Matthieu pour sa chapelle sera honorée, après sa mort, par Michelangelo Merisi, dit le Caravage, entre 1599 et 1600. Le cycle présente La Vocation de saint Matthieu (photo), Saint Matthieu avec l’Ange et Le Martyre de saint Matthieu, dans le célèbre style en clair-obscur de Caravage.