Il me faut revenir sur ce que j’écrivais le 8 novembre en ce journal : pour deux motifs. Premièrement l’étrange accusation que m’envoie un lecteur en colère contre moi, secondement les excuses que présente le journaliste de France Inter que j’avais cloué au pilori.
Que me dit le quidam qui ne signe que d’un pseudo de forum alors qu’il connaît mon nom ? Voici :
« Désolé, cher Monsieur, mais vous êtes sérieux lorsque vous donnez votre « version » de l’incident d’Angers ? Vous rendez-vous compte que votre invraisemblable explication, digne de la presse soviétique de l’ancien temps, discrédite tout votre propos ; et ne fait guère honneur à France catholique ? »
J’avoue n’avoir rien compris à sa comparaison, n’ayant jamais eu la moindre attache, de cœur comme de pensée, avec le soviétisme. Je lui ai répondu, car tout avis sur ce que j’écris et envoie au-delà du mur à au moins un lecteur mérite considération et réponse :
« Sérieux ? Est-ce vous qui l’êtes ? J’habite sur place. J’ai noté les propos des proches. Maintenant, si vous avez des informations plus sûres, dites-les.
Ce qui est de toute façon indubitable c’est que l’on a livré cette enfant à la vindicte publique, elle a été jugée sans procès et médiatiquement supprimée. Cela c’est du ‘’sérieux’’ et je ne vois pas comment vous pourrez me persuader du contraire.
Mais votre liberté égale la mienne et votre droit à une appréciation différente de même, à condition que vos informations soient plus indubitables que les miennes. Dans ce cas, au lieu de m’asticoter en me jugeant disqualifié, faites-les moi connaître, je vous en serais certainement reconnaissant.
Bien à vous, »
Maintenant, si j’ai réellement entaché l’honneur de la France Catho, je cesserai purement et simplement d’y poursuivre ma collaboration : reste que ce jugement ne peut émaner que de sa direction.
Cependant, le pire que je craignais alors est advenu : l’enfant commençait à recevoir d’indignes insultes. Le courage vient aux pleutres dans de telles occasions.
Mais ce que je ne soupçonnais pas, hélas, ce sont les remords du chroniqueur de France Inter. Je l’avais pris à parti, ayant écrit :
« Pour cerise posée sur le récit, l’un des sbires de France Inter ose lancer contre l’enfant l’insulte du lâche, bien à l’abri en son studio. Que n’est-il allé voir le père afin de lui jeter à la face le ‘’mot’’ assassin. Inutile de le reproduire, la France entière l’a entendu. »
Or, voici qu’il vient de présenter ses excuses sur les ondes et de reconnaître que l’enfant jouait : sa réponse est édifiante quoiqu’évidemment je n’imagine pas un seul instant qu’il m’ait lu. Je lui présente mes propres excuses, car j’aurais dû en effet prévoir son honnêteté de journaliste l’emportant sur ses convictions politiques, comme donc sa possible réaction de regrets.
Nous sommes sur des versants opposés : qui ne sont pas irrémédiablement séparés.
http://www.aleteia.org/fr/politique/article/affaire-taubira-deux-gestes-de-pardon-et-de-paix-15394001