Ramenez-nous Jean-Marie Vianney ! - France Catholique
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Ramenez-nous Jean-Marie Vianney !

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Saint Jean-Marie Vianney (1786 – 1859) était curé de la paroisse d’Ars, en France, et en raison de ses immenses dons de pasteur plein de simplicité il fut nommé Patron des prêtres et des Curés et responsables de paroisses. Je m’efforce de lire sa biographie une fois par an, et je suis chaque fois frappé par un aspect de sa vie de chaque jour. Si je suis fasciné, c’est qu’il était un pasteur avant la professionnalisation à tout-va du clergé. Ainsi, il passait plus de temps dans son église paroissiale que partout ailleurs. Mais il n’était pas un curé-rond-de-cuir, comme il y en avait certainement autour de lui. De son temps une église paroissiale n’était pas encore réduite à un usage limité. C’était plutôt le lieu de fréquentation de Dieu, tel que vu par Isaïe: « L’année de la mort du roi Ozias, je vis le Seigneur Yahvé assis sur un trône élevé; sa traîne remplissait le sanctuaire; » (Isaïe, 6:1). Les gens s’y rendaient en foule pour prier à toute heure, de jour comme de nuit. Ils venaient à la recherche de la grâce et de la vérité. Le bon pasteur était présent au milieu de cette foule. Voici le témoignage porté par Monsieur La Croix dans l’église: « Quelle puissante influence sur son auditoire ! . . . La foule était agglutinée autour de lui; des gens de tous âges, hommes et femmes, de toutes conditions, se pressaient à ses pieds, sur les marches de l’autel, sur les dalles du chœur… tous retenant leur souffle.» Tous écoutaient le curé leur faisant le catéchisme — tous les jours. Il se tenait dans l’église dès minuit pour s’occuper de la foule. Le plus remarquable est qu’il passait toute la journée dans l’église, entre prière, enseignement et sacrements. Naturellement, le sacrement qui occupait la majeure partie de son temps était la confession. Des témoins ont remarqué qu’il passait environ seize heures par jour à confesser. En ce temps, bien sûr, il n’était nulle question de « psychologiser », ni de répandre des théories sur l’impossibilité de vraiment commettre un péché. Depuis quand avez-vous entendu une homélie sur le péché? Ce fut la cause de la mort du Christ, et pourtant ça ne figure pratiquement plus parmi les soucis des gens, même chrétiens. Et les gens sont de moins en moins humains à cause du péché. Toute possibilité de comportement humain s’enlise sous nos yeux. Dans sa biographie du Curé d’Ars, Alfred Monnin écrit: « la gorgée la plus amère de son calice était la vision perpétuelle du péché; les insultes quotidiennes proférées envers le Maître qu’il adorait. « Mon Dieu — cria-t-il un jour — combien de temps devrai-je vivre parmi les pécheurs? Quand me retrouverai-je auprès des Saints? Notre Dieu est offensé si continûment qu’on est tenté de prier pour qu’arrive la fin du monde » » Que de bon sens! Que de réalisme ! L’Église a publié nombre de documents relatifs au sacrement de réconciliation, mais quel travail a-t-il été accompli pour informer le clergé sur cet enseignement et l’inciter à répandre la pratique de la réconciliation? Le Pape peut bien produire des documents, mais sans l’adhésion aux niveaux diocésain et paroissial, ceux-ci n’ont guère d’impact. Il est intéressant de noter comment Benoît XVI encourage la mise en pratique de ses écrits en saisissant toute occasion d’en tirer des arguments et de les répercuter de diverses et nouvelles façons. Au lieu de cela, le « progrès » dans le comportement dans l’Église ces dernières décennies a consisté, pour de nombreux « progressistes » à en faire moins. Toujours au nom d’un approfondissement, évidemment, mais, en fait, « moins on en fait, moins . . . ». Les dévotions, une pratique moins encouragée. Moins de visites dans l’église en-dehors de célébrations telles que la Messe. Et si on y allait, aurait-on la chance d’y rencontrer un prêtre? Arrivant dans sa paroisse, le Curé d’Ars (Curé, littérallement: « celui qui est chargé de . . . ») entrait dans son église à quatre heures du matin pour y prier. En ce temps, comme partout ailleurs, les habitants d’Ars avaient autre chose à faire. Arrivant dans ce village, il découvrit la fréquentation du café, du bal, et de tout ce qui va à l’encontre de l’œuvre de Dieu. Mais le Curé d’Ars dépassa tout celà. Finalement, les gens vinrent à l’église au lieu de perdre leur temps à ce qui semblait d’innocents passe-temps. Question: où passer le temps? Avec le Christ? Ou ailleurs? Le slogan « Dieu est partout » souvent entendu de nos jours camoufle la merveille de la Présence Réelle de l’Eucharistie. Le Curé d’Ars parle de cette vérité: « Notre Seigneur est là, attendant notre visite et notre prière de nous faire connaître Sa volonté. Il est bon. Et Il comprend nos faiblesses.» Et voici les mots adressés par le Curé d’Ars à son Évêque Monseigneur Devie: « si vous voulez convertir votre diocèse il vous faut faire des saints de vos curés de paroisses. Oh, mon ami, quelle tâche terrifiante qu’être curé! Confesser! Donner les sacrements! Quelle charge! Oh, si les hommes savaient ce qu’est être curé, ils fuiraient, comme les saints de jadis, dans le désert, pour échapper au fardeau.» Oui, mais c’est une bénédiction, pour le curé comme pour ses ouailles.
France Catholique a réédité l’année dernière la biographie du Curé d’Ars écrite par celui qui a été son dirigeant durant un demi-siècle, Jean de Fabrègues. On trouve ce livre (« Jean-Marie Vianney, curé d’ars, l’apôtre du siècle désespéré », éditions France Catholique) dans toutes les bonnes librairies françaises (diffusion Salvator) et aussi sur la boutique Internet de notre site. http://boutique.france-catholique.fr/fr/livres/14-jean-marie-vianney-cure-d-ars-9782953607802.html C’est un livre agréable à lire et vous ferez une bonne action en faveur du journal en le commandant ou en l’offrant.