Quels seront le sens et la portée de l’Université d’été 2016 de La Manif Pour Tous ? - France Catholique
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Pontificat de François - numéro spécial
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Quels seront le sens et la portée de l’Université d’été 2016 de La Manif Pour Tous ?

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La Manif Pour Tous a été fondée en octobre 2012 pour défendre le mariage homme-femme et la filiation père-mère-enfant. En dépit de manifestations et d’actions intenses, massives et prolongées, en dépit d’une pétition citoyenne signée par 700.000 personnes en trois semaines, la loi Taubira ouvrant le mariage et l’adoption à deux hommes ou deux femmes est malheureusement passée.

Les cadres de La Manif Pour Tous ont néanmoins décidé, au printemps 2013, de poursuivre le combat et ce, pour des raisons essentielles :

D’abord, le mariage implique la filiation, ce qui veut dire que la loi Taubira implique, inéluctablement, la PMA « sans père » et la GPA, deux hommes et deux femmes n’étant pas en mesure de fonder une famille sans recourir à un tiers. La Manif Pour Tous a donc souhaité continuer à lutter coûte que coûte pour empêcher la légalisation de ces pratiques. Et en effet, alors que la PMA « sans père » devait passer dans la foulée de la loi Taubira, François Hollande et Manuel Valls n’ont cessé de reculer depuis 2013 face à la persévérance du mouvement.

La loi Taubira, en outre, est fondée sur l’idéologie du genre. Celle-ci suppose que le fait d’être homme ou femme n’a ni sens, ni conséquence. Le fait d’être homme ou femme serait une construction sociale dont la finalité est d’assurer la domination de l’homme sur la femme. Cette théorie prétend donc légitimer le mariage de deux hommes ou de deux femmes et le fait qu’un enfant puisse être élevé indifféremment par un homme et une femme ou deux hommes ou encore deux femmes. La loi du 17 mai 2013 va donc de pair avec la diffusion d’une idéologie dangereuse parce que, tout simplement, contraire à la réalité notre humanité. Ainsi, alors que le Garde des Sceaux Christiane Taubira poussait le projet de loi Taubira, Vincent Peillon et Najat Vallaud -Belkacem, alors Ministre de l’Education nationale et Ministre des Droits des femmes, préparaient la diffusion de cette idéologie, en particulier auprès des élèves. Vincent Peillon tenta même, en juillet 2013, de faire inscrire dans sa loi dite de « Refondation de l’école » l’enseignement officiel du genre à l’école. Il était donc impératif, pour cette raison aussi, de poursuivre le combat. Le gouvernement, finalement, fit retirer l’article sur l’enseignement du genre à l’école au cours de l’été 2013 « dans un souci d’apaisement », selon les mots du Premier ministre d’alors, Jean-Marc Ayrault. Cela évita, au moins, d’inscrire la chose dans la loi. Suivit ensuite la lutte contre la généralisation de l’ABCD de l’égalité…

Sans refaire toute l’histoire depuis 2013, bien d’autres projets – déclarés ou non – se profilaient aussi à l’horizon : redéfinition de la filiation, de la parentalité et de la famille, c’est-à-dire concrètement avancées vers la GPA, statut du beau-parent – étape vers la pluri-parentalité, ouverture de l’adoption aux couples pacsés et concubins, etc. Mais la reprise des manifestations en 2014 et la poursuite de nombreuses actions – Forums, Université d’été, Grenelle de la famille, etc – mirent finalement un stop aux projets sociétaux de la gauche de gouvernement. Comme l’indiquait Erwann Binet en mai 2016 à l’hebdomadaire Marianne, « la victoire de La Manif Pour Tous est d’avoir congelé les ambitions sociétales de la gauche ».

Une autre raison majeure à la poursuite du combat de La Manif Pour Tous était bien-sûr d’arrêter enfin le cours des reculs civilisationnels et donc de ne pas lâcher sur la loi Taubira, c’est-à-dire d’agir en vue de son abrogation le plus tôt possible.

Enfin, après des dizaines d’années d’abandon de la famille par les politiques et de promotion de l’individualisme le plus extrême, La Manif Pour Tous considérait qu’il fallait aussi agir en vue de la construction d’une culture et d’une politique favorable à la famille, celle-ci étant la cellule de base de la société et assurant son avenir.

Dans ce contexte, 2016-2017 sera évidemment une année décisive. D’abord parce que François Hollande, pour des raisons électoralistes, cherche en ce moment même à relancer les offensives contre la famille et l’éducation. Mais aussi parce que le moment est décisif pour obtenir la remise en cause de la loi Taubira et la mise en place d’une véritable politique de la famille.

La famille, en effet, est en situation de crise depuis maintenant des années : chute du nombre de mariages, explosion du nombre d’unions libres comme du nombre de séparations, explosion du nombre de familles monoparentales et d’enfants non reconnus par leur père, et même, depuis 2015, chute de la natalité. Cette crise de la famille a des incidences majeures – humaines, sociales et économiques – sur les personnes comme sur l’ensemble de la collectivité. Hélas, parce qu’ils ne veulent pas le voir ou par crainte d’être accusés de « familialisme », ni les politiques ni les intellectuels ne dénoncent un contexte culturel qui ne cesse de promouvoir cette évolution en la présentant comme un progrès. De même, aucune réflexion en profondeur n’a été menée jusque là par aucun parti ni aucun think tank. Il y a donc urgence à proposer et promouvoir la mise en œuvre d’une politique de la famille ambitieuse et concrète, incluant tous les champs d’action utiles – éducation, instruction, santé, bioéthique, droit, justice, social, économie, etc.

Certes, cela peut paraître très difficile. Mais qui eût dit, en septembre 2012, que des centaines de milliers de personnes descendraient dans la rue quelques semaines plus tard ? Qui eût dit, au printemps 2013 que deux ans plus tard, fin 2015, les têtes de listes aux élections régionales viendraient presque toutes aux meetings organisés par La Manif Pour Tous pour les interroger sur leurs convictions et projets ? Et qui eût dit, au printemps 2013, que la PMA « sans père » ne serait toujours pas légalisée trois ans plus tard ?…

J’ajoute que nous nous sommes levés massivement en 2012-2013 : ce n’est pas pour rester assis dans notre canapé en 2016-2017 !

Or, justement, l’Université d’été de La Manif Pour Tous sera le temps fort de préparation de cette année politique, un moment très important pour la suite.
Nous aurons donc des interventions exceptionnelles portant sur les enjeux qui nous préoccupent pour aujourd’hui comme pour l’avenir de notre société : Filiation, famille, éducation, identité. Denis Tillinac évoquera la déconstruction en cours, Jean de Belot et le Pr Drago évoqueront les risques politiques et législatifs ; Olivier Vial dressera un état des lieux du système scolaire français et Chantal Delsol analysera la vision de la « parentalité » et de la filiation portés par nos opposants. Et comme les bouleversements qui touchent notre société sont directement liés à la logique transhumaniste, celle-ci sera l’objet d’un débat contradictoire entre Laurent Alexandre, fondateur de Doctissimo et chroniqueur au quotidien Le Monde, et Tugdual Derville, délégué général d’Alliance Vita. D’autres acteurs de la société civile, comme Joseph Thouvenel, Vice-Président d’une confédération syndicale, interviendront également.

L’université d’été 2016 de La Manif Pour Tous sera aussi l’étape qui nous conduira à la mobilisation du 16 octobre. En attendant Paris, tous à Etiolles, les 17 et 18 septembre prochains !

Informations pratiques : Etiolles est situé à 35 minutes au Sud de Paris.

Les inscriptions se font en ligne sur le site officiel www.lamanifpourtous.fr