« Qu’est-ce que l’homme pour que tu penses à lui ? » - France Catholique
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L'incroyable histoire des chrétiens du Japon
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« Qu’est-ce que l’homme pour que tu penses à lui ? »

Contemplant la voûte céleste, peut-être avez-vous été pris de vertige devant une telle immensité. Qui suis-je pour qu’un Dieu songe à moi ? N’est-il pas prétentieux de penser que Dieu s’intéresse à une créature aussi chétive ?
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Le fait qu’un Dieu infini, plus éloigné de nous que nous ne le sommes des fourmis, s’intéresse à nous a toujours été vécu comme un sujet d’étonnement par les plus grands saints. Sainte Catherine de Sienne s’exclamait : « Ô bien éternel et infini ! Ô fou d’amour ! Avez-vous donc besoin de votre créature ? […] Pourquoi donc êtes-vous si épris de votre créature ? Pourquoi cet amour éperdu pour votre œuvre ? » Mais cette distance entre Dieu et nous, que l’on pressent spirituellement, est rendue plus sensible encore par la découverte des proportions déconcertantes de notre univers.

Quelques chiffres

Donnons quelques chiffres pour bien prendre conscience de la démesure de l’univers. Notre soleil est bien grand pour nous, nous mettrions un demi-siècle à en faire le tour à pied. Pourtant, cette étoile est bien loin d’être la plus grande de l’univers. Une des plus grandes que nous connaissions – UY Scuti – est si grosse qu’elle pourrait contenir 5 milliards de soleils. Cette étoile est elle-même infime par rapport à notre galaxie : il faudrait en aligner un milliard de sa taille pour atteindre la largeur de la Voie lactée. Or, la Voie lactée n’est qu’une galaxie parmi d’autres. Il existe au moins 2 000 milliards de galaxies dans l’univers observable… Et « si notre vue s’arrête là, notait Pascal, que l’imagination passe outre ; elle se lassera plutôt de concevoir que la nature de fournir. Tout ce monde visible n’est qu’un trait imperceptible dans l’ample sein de la nature ».

Si l’on n’est pas frappé par l’insignifiance spatiale de l’homme, peut-être le sera-t-on par l’immensité du temps qui nous a précédés. Posons que la création de l’univers ait eu lieu le 1er janvier. La Terre, alors, n’est formée que début septembre après un fabuleux ballet cosmique. Les premiers dinosaures naissent à Noël. Les mammifères le 26 et les oiseaux le 27. L’extinction des dinosaures se produit le 30 décembre et c’est le 31 décembre à 23 h 56 que l’homo sapiens entre en scène. Les pyramides sont érigées le 31 décembre à 23 h 59 et 50 secondes et le Christ naît à Bethléem à la 56e seconde.

Devant une telle démesure, temporelle et spatiale, on pourrait être tenté de donner raison à l’athée Jacques Monod : « L’homme sait enfin qu’il est seul dans l’immensité indifférente de l’univers d’où il a émergé par hasard. »

Pascal, notre grand frère

À l’aube de la science moderne, Blaise Pascal a senti avec une acuité particulière ce caractère démesuré de l’univers et ce sentiment de déréliction devant un espace qui ne se soucie pas de nous. Méditant sur cette « sphère infinie », il remarquait tout d’abord que la notion d’infini est toute relative. Nous sommes certes bien petits devant le cosmos, mais infiniment grands comparés aux êtres les plus infimes. À vrai dire, nous sommes écartelés entre deux infinis, le grand et le petit : « Qu’est‑ce que l’homme dans la nature ? Un néant à l’égard de l’infini, un tout à l’égard du néant, un milieu entre rien et tout, infiniment éloigné de comprendre les extrêmes. »

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