Pourquoi je suis candidat - France Catholique
Edit Template
L'amour du travail bien fait avec saint Joseph artisan
Edit Template

Pourquoi je suis candidat

Copier le lien

L’actualité politique des derniers mois impose à ceux qui tiennent ferme sur leurs convictions, et dont j’essaie de faire partie, une vigilance de tous les instants. Si je poursuis cette aventure de la primaire malgré les obstacles nombreux, c’est que je veux redonner à la France les moyens de redevenir fière d’elle-même, de sa culture, de son identité. La France possède une identité chrétienne, judéo-chrétienne, gréco-romaine. Elle est latine et vit dans ce référent culturel qui régit les fondamentaux de sa société : sa relation au monde, au travail, au mariage, je souhaite participer à la restauration d’une France qui se respecte elle-même et qui se fait respecter, qui fait respecter son identité. Je souhaite rétablir la France dans sa mission, sa vocation, la France fille aînée de l’église, protectrice des minorités, soucieuse du bien de ses enfants, notamment des plus fragiles, ceux qui sont en début ou en fin de vie, ceux qui sont malades.

Si certains sont tentés d’y voir des mots, j’y vois une réalité que nous avons abandonnée pendant trop longtemps, ce qui a fini par fragiliser notre pays.
La France est en train de mourir à cause d’apprentis sorciers qui prennent des mesures en fonction des faits divers depuis des décennies, et promettent des pansements à des estropiés, la plupart du temps sans même les leur fournir une fois élus ! Je crois que les Français sont épuisés de ces commentateurs de catastrophes qui n’en finissent plus de leur proposer des réformes qu’ils n’ont jamais menées étant élus. Car c’est l’une des différences essentielles de ma candidature : je n’ai jamais participé, à l’effondrement lent mais douloureux de notre pays.

Si je présente aujourd’hui ma candidature malgré mes faibles chances de l’emporter à l’heure où vous me lisez, c’est parce que je veux offrir une vision radicalement différente. C’est dans cette famille politique de la droite et du centre que je veux le faire, parce que je crois partager avec elle, au moins historiquement, des principes forts qui peuvent rendre à l’État sa place, si nous cessons enfin d’être lâches. Venir mettre mon nom dans l’urne, c’est aussi me donner les moyens demain de porter légitimement des convictions que la droite n’a pas le droit de trahir une fois de plus.

J’attends des personnes qui portent les mêmes idées que les miennes qu’elles me donnent l’assise nécessaire pour tordre le bras des autres candidats et leur rappeler ce que devrait être la droite. Il faut que la droite change du tout au tout son prisme de lecture et qu’elle assume son rôle conservateur. C’est ce que veulent les électeurs de droite. Lorsque je parle de protection de la vie et de la famille, de transmission de notre culture et de notre histoire, de lutte contre le communautarisme et le fondamentalisme religieux, de restauration d’une France pacifiée, forte, souveraine, je pense que je rejoins de nombreux Français !

Lors du débat entre les candidats à la primaire sur TF1, j’ai beaucoup regretté que les questions et les prises de parole aient plus porté sur des sujets de gestion plutôt que sur des sujets politiques. L’essentiel est de présenter une vision de la France. Les enjeux qui se présentent à nous aujourd’hui sont des enjeux de civilisation et non de gestion.

Je suis le seul candidat à donner une place essentielle dans mon projet à la vie, la dignité humaine, la famille. Je suis le seul à proclamer que le fait de mettre fin à une vie humaine, en dehors des cas de légitime défense, est un drame pour notre société. Je suis le seul à défendre le droit de l’enfant à avoir, dans les faits, un père et une mère. Tous sont favorables à l’adoption par les couples homosexuels, même François Fillon, qui propose de limiter cette adoption à une « adoption simple ».

Concernant la défense des chrétiens d’Orient, je suis le seul à être allé en Syrie pour y rencontrer toutes les parties prenantes, en Libye et au Marghreb depuis 2012. Je rappelle d’ailleurs que Nicolas Sarkozy, Alain Juppé et François Fillon ont décidé la fermeture de l’ambassade de France à Damas en Syrie, ce qui fut une erreur. Aujourd’hui ces peuples se sentent délaissés par la France, alors qu’ils vivent de véritables drames.

Défense de la famille, de la vie et de la fragilité humaine.

J’étais pour la septième fois comme beaucoup de Français, dans les rues de Paris pour La Manif pour tous du 16 octobre dernier. Je n’y étais pas pour faire de la figuration à des fins électorales mais bien parce que l’enjeu est immense. C’est d’ailleurs pour cela que je refuse les compromis confortables et que je le dis clairement : nous n’éviterons les abominables conséquences matérialistes de la loi Taubira, l’esclavagisme des femmes et la marchandisation de l’enfant, qu’en l’abrogeant. Mais ce sujet n’est pas le seul. La dignité de la personne est attaquée de toute part, et il nous faut être vigilants dans tous les domaines.

Vous en avez sans doute entendu parler, en septembre dernier, le gouvernement a choisi d’inventer un « délit d’entrave numérique » à l’avortement, pour faire condamner les sites internet qui abordent la question de l’avortement en ne le présentant pas comme l’unique solution pour les femmes enceintes en détresse, mais en évoquant également la souffrance que peuvent connaître celles qui y ont recours, et en mettant en avant les alternatives possibles.

Sur le site dédié à l’avortement mis en place par le gouvernement et promu à coups de milliers d’euros, j’ai en revanche constaté que l’avortement était systématiquement la seule solution proposée. Le gouvernement a-t-il donc pour projet de faire taire celles qui souffrent de leur avortement parce qu’il faudrait le promouvoir à n’importe quel prix ? Est-ce que les larmes de ces femmes seront elles aussi considérées comme un « délit d’entrave » ?

L’immense majorité s’accorde à dire que l’avortement est une triste solution, et c’est pourquoi j’ai inscrit dans mon projet des mesures pour faire de la baisse du nombre d’avortements en France un objectif de santé publique. Cela semble aussi être la volonté des initiateurs de ces sites aujourd’hui dans le viseur du gouvernement. Dès lors, la décision du ministre Mme Rossignol est liberticide. Un gouvernement n’a pas à sanctionner les sites qui ne diffusent pas sa pensée officielle, son idéologie mortifère !

Il y a quelques mois, j’ai rendu un rapport parlementaire sur le financement de l’État islamique. J’y ai notamment relevé la propagande islamiste qui fleurit impunément sur Internet, et le recrutement qui se fait depuis des années par le biais des réseaux sociaux. Et cela, le gouvernement ne le traite pas, ou si peu ! Défendre la vie dès sa conception serait un délit ? C’est tout simplement aberrant et scandaleux.

En agissant ainsi, c’est encore une fois la liberté que ce gouvernement tente de supprimer. Le faire au nom du droit des femmes, voilà la vraie perversité.
Toujours dans le sens de mon combat pour défendre la personne fragile, j’ai organisé un colloque à l’Assemblée nationale le 23 septembre dernier sur la pornographie et la protection de l’enfance. Les intervenants venaient d’horizons variés mais tous avaient la même ambition : protéger les enfants de l’exposition à des images dégradantes autant pour celui qui les regarde que pour celui qui y apparaît. Ce colloque fut un succès et j’envisage de créer des journées parlementaires sur le sujet.

Pour lutter contre ce phénomène qui inquiète tous les acteurs du secteur de l’éducation, l’arsenal législatif est complet et il n’y a pas besoin d’ajouter des textes aux textes. Ce qui manque, c’est de la volonté politique.

Néanmoins, il faut également dire que cela relève d’un problème d’éducation des enfants comme des parents et plus fondamentalement d’un changement culturel. ​

Quelle est votre position sur la laïcité ? Pourquoi vous opposez-vous à l’interdiction du burkini ?

Je ne serai pas le chef d’État de la police du vêtement. Je refuse cette vision laïciste qui voudrait éradiquer tout signe religieux de l’espace public. La laïcité, c’est la neutralité de l’Etat, ce n’est pas la neutralité de la société. C’est ce qui dit la loi de 1905 et c’est que je défends : nous devons permettre une expression collective de la religion. Je refuse cette fuite en avant laïciste.
De plus, la fronde contre les burkinis ne règle rien et empêche de poser les questions de fond : quelle place voulons-nous et pouvons-nous accorder à l’islam en France ? Cette question ne peut être débattue sans les Français, et particulièrement sans les musulmans qui souhaitent vivre pacifiquement en France et dans le respect des valeurs de la République.

En réalité, nous devons traiter la question spécifique de l’islam, car c’est l’islam qui pose problème à la France, pas simplement l’islam radical. En effet, nos principes fondamentaux qui sont la liberté – liberté de croire ou de ne pas croire, liberté de changer de religion, d’épouser une personne de confession différente, égalité, en particulier entre l’homme et la femme, fraternité, qui s’adresse à tous et pas uniquement aux membres de la même communauté religieuse –, tout cela n’existe pas dans l’islam.

Nous devons dire clairement à tous nos compatriotes musulmans que ces trois principes, selon leur interprétation française ne sont pas négociables en France. Nous devons faire respecter les lois françaises mais aussi l’identité et la culture françaises.

Parallèlement, nous devons aider les musulmans à engager eux-mêmes une lecture critique du Coran, et assurer la protection de ceux qui souhaiteront le faire. C’est la responsabilité de l’État, c’est je crois le rôle de la France.
Je refuse l’idée selon laquelle nous serions ou aurions vocation à devenir une société multiculturelle. La France est un pays de tradition chrétienne. C’est sa référence, c’est sa force. Les trois piliers de notre nation n’existeraient pas sans l’apport du christianisme.

Je souhaite que nos racines judéo-chrétiennes soient favorisées et mises en avant. La société multiculturelle n’est ni notre volonté ni notre avenir. C’est une question politique majeure. Elle est au cœur de mon projet pour la France.

Si nous voulons lutter contre l’islamisme et le terrorisme, il y a de vraies mesures à prendre, qui vont bien plus loin que celle d’interdire un type de maillot de bain !

L’État doit passer avec chaque association cultuelle musulmane un accord qui fera l’objet d’un contrôle a posteriori. Il est nécessaire que cette démarche se fasse mosquée par mosquée puisqu’il n’existe pas dans le sunnisme – allégeance majoritaire chez les musulmans de France – d’autorité hiérarchique. Ces associations cultuelles devront s’engager à ne pas recevoir de financement étranger et à ce que les enseignements et les prêches soient effectués en français, en respectant bien sûr les principes de la vie en société de notre pays.

De plus, malgré les effets massifs de la propagande pro-Daech sur Internet, particulièrement sur les réseaux sociaux, les moyens mis en œuvre pour les limiter sont faibles. J’ai présidé une mission d‘information sur les moyens de Daech dont j’ai remis le rapport au président de l’Assemblée nationale en juillet dernier, rapport dans lequel je fais des préconisations. Il est nécessaire d’instaurer une procédure de signalement plus simple pour un contenu ou un compte à caractère terroriste, et d’engager des sanctions financières, voire pénales, pour l’opérateur, qui augmenterait chaque heure durant laquelle le signalement n’est pas traité. Il est inacceptable que la vidéo du tueur des deux policiers à Magnanville en juin dernier soit restée 11 heures en ligne sur Facebook, alors qu’une vidéo de femme nue est retirée en 4 minutes en moyenne !

Nous devons responsabiliser les fournisseurs d’accès Internet, hébergeurs, moteurs de recherche et plates-formes au regard des obligations qui leur incombent, de sorte qu’ils augmentent leurs effectifs dédiés au traitement des signalements et leurs contributions au service de signalement.

Notons qu’« en matière de propagande et d’apologie du terrorisme […], un contenu considéré comme illicite chez nous peut parfaitement être considéré comme relevant de la liberté d’expression outre-Atlantique et outre-Manche ». Nous pouvons ainsi proposer que les hébergeurs de contenus doivent disposer d’infrastructures sur le sol français pour traiter le cas des utilisateurs basés en France. Ces infrastructures seront sous juridiction française, ce qui permettra qu’un contenu illicite en France puisse être supprimé même s’il est licite dans d’autres pays. Ensuite, d’après la loi du 20 novembre 2015, pendant l’état d’urgence, « le ministre de l’Intérieur peut prendre toute mesure pour assurer l’interruption de tout service de communication au public en ligne provoquant à la commission d’actes de terrorisme ou en faisant l’apologie ». Il serait temps que le gouvernement utilise cette procédure !

Nous devons œuvrer à une rupture totale des canaux de communication des islamistes.

L’éducation nationale, les écoles libres.

La question de l’enseignement est absolument essentielle dans notre pays, et nous devons nous la poser franchement : le modèle que nous avons aujourd’hui ne fonctionne pas. C’est un fait lorsque 40 % des élèves quittent le primaire en échec scolaire.

Or le gouvernement actuel s’obstine dans sa volonté de détruire les écoles indépendantes qui sont pourtant une chance pour des enfants peu adaptés au système scolaire classique, et donc pour notre pays. Je rappelle que les parents sont les premiers éducateurs de leurs enfants, c’est à eux de décider de l’enseignement qu’ils souhaitent voir dispenser à leurs enfants et non à l’État.

Il y a quelques mois, le gouvernement avait tenté de faire passer, par ordonnance, un décret au sein de la loi « Égalité et Citoyenneté » pour contraindre les écoles indépendantes à passer du régime de déclaration au régime d’autorisation au moment de leur ouverture. L’Assemblée nationale avait entériné ce que voulait le gouvernement, le Sénat avait en revanche résisté et fait adopter un texte qui refuse le passage au régime d’autorisation préalable à l’ouverture d’une école (renforçant par ailleurs les conditions pour l’ouverture d’une école par déclaration). Mais le texte vient de passer en commission mixte paritaire, qui a échoué. Il est donc retourné à l’Assemblée nationale le 7 novembre, pour être – a priori – adopté tel quel.

Le gouvernement s’obstine malgré des oppositions de tous bords : communistes, écologistes, socialistes, Église catholique, écoles alternatives… Cet autisme gouvernemental est palpable depuis le début : il n’a jamais pris en compte le moindre amendement quand il le pouvait et a passé le tout par ordonnance, c’est-à-dire par la méthode la moins démocratique qui soit.
Et pourtant, le sujet est sensible puisqu’il touche directement à celui de la guerre scolaire qui concerne la création d’une école privée. Le texte est manifestement inconstitutionnel puisque le régime de création d’une école est essentiel en matière de liberté d’enseignement, qui est une liberté constitutionnelle ! Une des facettes essentielles de la liberté d’enseigner est évidemment de pouvoir créer une école. Que reste-t-il donc de constitutionnel s’il faut demander à l’État sa permission ? On ne peut jouer avec des libertés publiques de manière aussi légère.

Enfin, cette obstination est contre-productive sur le fond. La seule chose qui est légitime est de vouloir éviter le développement d’écoles sectaires ou « radicalisantes ». Or on n’imagine bien que ce n’est pas sur un dossier précédant l’existence de l’école qu’on parviendra à le déceler ! La seule chose qui compte est d’inspecter sur des règles claires, avec des gens compétents.
Le sujet n’est pas anecdotique, mais il faut y répondre différemment. Il faudrait créer une agence indépendante d’inspection – et non l’Éducation Nationale qui est juge et partie – et y intégrer des experts du terrorisme.
Mais le gouvernement ne s’arrête pas là. Il s’apprête également à signer un décret qui revient à considérer que les écoles doivent respecter les programmes de l’Éducation nationale. C’est totalement illégal puisqu’il existe l’article L442-3 du Code de l’Éducation, qui dit clairement que les écoles sont entièrement libres de leurs programmes.

On ne voit pas comment elles pourraient être libres tout en respectant les objectifs de connaissances fixés par cycle dans les programmes… Le socle de connaissances doit être respecté et cela suffit amplement.

C’est donc illégal et même anticonstitutionnel sur le fond. Comment peut-on à la fois dire que les écoles sont libres et leur imposer le moindre détail ? Le gouvernement est en train de dire aux écoles indépendantes : « Vous êtes libres de faire comme nous », ce qui n’est pas exactement ma définition de la liberté !

Je le répète, il y a aujourd’hui 40 % des enfants qui sont en échec à la fin de leur cursus primaire. Une des raisons de cet effrayant constat est évidemment l’unicité du modèle qui ne correspond pas à certains enfants. Il est urgent de permettre aux alternatives qui existent déjà de se développer. Il y a une croissance exponentielle des écoles indépendantes, entièrement libres, parce que les parents voient qu’elles sont nécessaires, quel que soit leur type. Il est clairement dans l’intérêt de la France de les soutenir et de les encourager. 

Jean-Frédéric Poisson