Ne stigmatisons pas… et prions - France Catholique
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L'amour du travail bien fait avec saint Joseph artisan
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Ne stigmatisons pas… et prions

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Les nouvelles concernant les chrétiens vivants en terres d’islam se suivent et se ressemblent, mille fois hélas : toujours la persécution, toujours les viols, les insultes, le mépris, l’arrogance, les destructions, les enlèvements et… la mort au bout de tout si ce n’est l’exil. Non, pire encore : le désespoir.

Et moi qui vis tranquillement, attaché à mes petits travaux d’écriture ou de photographie, mes courts témoignages de foi, mes prières pas toujours aussi ferventes qu’elles devraient l’être, attaché à mes lectures que le hasard parfois transforme en éblouissements — actuellement le théâtre de Claudel et les Fondations de Thérèse la Grande —, attaché au confort d’une maison agréable où nos petits-enfants viennent assez souvent semer autant de joies que de désordres heureux, sans compter la part laissée aux colères, aux regards féroces entre frères… Attaché à cette vie en pleine nature où le calme semblerait se gonfler des prochaines invasions de pirates, des prochains passages de nos enfants vivant au loin… Attaché encore aux appels d’amis épris des mêmes grandeurs, des mêmes mots quand il ne s’agit pas d’inquiétudes et de questions tourmentantes… Attaché bien sûr aux vagues de la lumière, soudain grise, soudain dorée, émerveillement assuré, attaché enfin même à ces douleurs fidèles qui me prouvent, comme l’avait si joliment exprimé Philippe Lejeune, que je suis toujours vivant puisqu’au petit matin elles sont toujours présentes…

Mais si des questions m’assaillent moi aussi, elles viennent de partout, du Palais de l’Élysée où l’on fomente l’instauration d’un désastre culturel et politique sur fond d’activisme athée d’un caractère qui s’affirme de plus en plus idéologiquement totalitaire ; de Matignon, dont l’incompétence laisse entrevoir l’effondrement économique de la France : mais aussi des lointains de la terre, notamment des pays livrés à l’islam.

Depuis des semaines, je n’ai pas réagi aux informations reçues : l’avalanche des crimes contre les chrétiens, dans le silence effrayant, effarant, de nos gouvernements occidentaux. L’on ferait contre les musulmans le centième de ce qu’ils osent contre les chrétiens, ce serait la mobilisation générale de toutes les formations politiques, de tous les médias, même à caractère mesuré, de toutes les puissances culturelles ! Partout s’élèverait le cri unanime : « Halte au fascisme ! Halte à l’intolérance ! Halte à l’islamophobie ! Pas d’amalgames ! » Or, nous qui nous taisons que faisons-nous ? Nous laissons la place libre à tous ceux que protègent l’immense mur d’une soi-disant commisération doublé d’un autre immense mur, celui de la lâcheté du froussard se refusant de voir, de constater, de comprendre l’horreur au quotidien. Silence des âmes sensibles qui officient dans les médias rendant compte de tout sauf de « cela » qui vient de « ceux-là » ! Au fond racisme étrange, qui ne s’avouent que par la peur éprouvée à la seule pensée de leurs réactions !

Les Occidentaux ne veulent pas savoir : assez, disent-ils, de fausses nouvelles, d’inventions hallucinées, tout va très bien (air connu) ! Assez de ces violences suspectes, de meurtres incontrôlés, qui n’ont d’autre vérité que d’être des fantasmes…

Ou pire encore. Comment nos églises ne retentissent-elles pas, chaque dimanche, de cris, oui, littéralement de cris, de ces cris dont les psaumes sont le modèle ? Cris adressés au Père tout-puissant, notre Dieu qui écoute, lui, nos prières ! Vers le Christ, dont nous avons vu, il n’y a pas douze jours, l’atroce passion qu’on lui fit subir, au premier siècle de sa présence, passion qui se poursuit en ses frères aux quatre coins du monde ! Cris de notre détresse, non pour ce que nous subissons, la moindre des choses ou si peu de choses pour ces frères du Crucifié que nous sommes mais éloignés des lieux où sévit la haine aveugle, la haire qui tue. Cris venus de tout l’espace où des fidèles d’autres religions, bouddhistes bien moins sereins que ce que l’on nous fait croire depuis des lustres, hindouistes devenus d’enragés nationalistes, et… musulmans persécuteurs, qui couvrent des contrées plus vastes encore que la Chine… Ces cris que nous devrions hurler ne sont rien comparés à ceux-là, empreints d’une angoisse dont nous avons d’immenses difficultés à la concevoir ; d’une horreur qui s’enfle de la vision des tortures infligées à certaines de ces victimes – des enfants – qui nous touchent de si près quoiqu’ils soient si loin !

Mais aujourd’hui je ne suis pas capable d’embrasser le monde entier ! Jamais d’ailleurs je ne l’ai été, pourquoi le serais-je aujourd’hui ? Ma pauvre attention se concentre, une fois de plus, sur ce monde musulman, ces terres d’islam qui fume tout entière des vapeurs de ces crimes. (Petite parenthèse : le principal crime de l’islam, c’est d’avoir privé de la connaissance de l’amour de Dieu en Jésus le Christ, sur dix-sept siècles, des foules impossibles à compter ; de les avoir emprisonnées dans une enceinte pire qu’une muraille, celle d’une foi sans liberté, d’une foi que l’on ne peut quitter qu’au risque de la mort. Notre devoir : prier pour leur conversion, en fait pour leur libération !)

L’islam se veut seul ! Pas de concurrence spirituelle ! Pas de voisinage dangereux, qui inciterait le « croyant » à aller voir si chez les voisins ce n’est pas mieux que chez lui. Peut-il en effet y avoir quelque chose de mieux que… ?

Une question devrait être incessamment posée aux musulmans de France : que pensent-ils de ce qui se passe au Pakistan, en Irak, en Syrie, au Nigeria, en Algérie, en Malaisie, en Arabie Saoudite et j’en oublie ? Nous savons – quoique rares sont ceux dans nos médias, chrétiens ou non, qui savent et disent — que plus de cent chrétiens sont chaque jour assassinés. Cent cinq exactement : 4,4 victimes à l’heure ! Cent cinq tabassés, torturés, assassinés ! Je passe sur les ordures, les insultes, les crachats. Les témoignages abondent, si nombreux qu’il devient insupportable de les lire. D’y penser ?

En Égypte, les Coptes sont de plus en plus terrorisés : eux qui sont le « reste » du peuple d’origine, les autres n’étant que les descendants des envahisseurs du VIIe siècle et de ceux qui ont suivi la loi du plus fort. Il faut savoir que plus de 85% de la population vivant en Égypte n’appartiennent pas culturellement au « vrai » peuple égyptien : ils sont un autre peuple, un unique peuple sur toute la terre d’islam, envahisseurs qui ont mis de côté à jamais le peuple initial, ici celui de l’Égypte immémoriale, depuis 20 siècles empreint d’un christianisme qui lui fut prêché par saint Marc et qu’il adopta librement, sans qu’une lance ou une épée vienne, derrière chaque dos, forcer l’adhésion ; peuple qui a vécu sur cette terre du Nil depuis au moins quatre ou cinq milliers d’années ! Ailleurs, ce fut le sort des chrétiens Irakiens, Syriens : même en Arabie Saoudite fut établi le pouvoir de l’islam par la méthode radicale de l’éradication : au point que les Saoudiens musulmans croient naïvement qu’il n’y avait avant eux sur ces terres que des païens polythéistes. Ces foules d’envahisseurs n’ont jamais cherché à s’intégrer à la civilisation qui avait cours en ces pays conquis : elles l’ont purement et simplement balayée, tolérant à peine que survivent à leurs côtés ceux qu’ils avaient « soumis ».

Il y eut certes, en Égypte comme ailleurs, des périodes d’apaisement, de bonne entente, mais le fond de la politique de l’islam n’a jamais cessé d’être celle des ancêtres de la conquête. Jamais l’essentiel du pouvoir n’a été exercé par des chrétiens, citoyens de seconde zone. Aux bords du Nil jamais par des « coptes », mot signifiant pourtant « égyptien » en l’arabe des conquérants : la langue ne trompe pas.

Ah ! Si des Coptes se convertissaient, ils cessaient aussitôt d’être égyptiens, donc de coptes ils devenaient « frères » de ceux qui avaient rejeté à la lisière intérieure de leur propre pays les premiers occupants. La conversion était une « bénédiction » quand elle faisait aller de « l’ancien » au « nouveau » règne : elle était une malédiction si elle faisait le chemin inverse. Les convertis alors étaient promis à une mort certaine. Le livre de Naed Metwalli donne de cette loi coranique et islamique une illustration frappante.

Un « savant » musulman égyptien1 s’est, il y a quelques jours, écrié publiquement : « Je hais les chrétiens, ils me dégoûtent ! »2 J’ai vu le visage de cet homme : image forte d’autant plus insupportable qu’elle émane d’un soi-disant savant, d’un prêcheur ; vision d’une haine qui ne peut provenir d’aucun dieu, d’un mépris qu’il est difficile de contempler sans soi-même se sentir envahi de sentiments affreux. Tentation de répliquer sur les mêmes registres, tentation de céder à l’ignominie, tentation de conseiller la vengeance : non, seulement écouter le silence du Christ tout au long de son calvaire. De contempler son regard pendant que les clous s’enfoncent dans ses poignets, dans ses pieds.

Les chrétiens « dégoûtent » ce pauvre homme au point qu’il refuserait, dit-il, de se désaltérer « dans un verre qui aurait seulement été touché par l’un d’eux… Ce n’est pas une question de piété mais de dégoût. Je ressens du dégoût. Vous comprenez ? Du dégoût, je suis dégoûté, je ne peux pas supporter leur odeur… Je ne les aime pas, c’est mon choix. Et ils me dégoûtent, leur odeur, leur apparence, je me sens dégoûté. Ils me dégoûtent, et beaucoup d’autres choses aussi me dégoûtent. »

Badr le savant enseigne donc le « dégoût » et la « haine » que tout bon musulman, à son avis, doit éprouver envers les chrétiens et les autres infidèles. Une haine droit sortie « du fond du cœur et non simple hypocrisie » de façade. Doctrine islamique de L’amour et la haine3 connue des gens de là-bas, naturellement, mais très ignorée des gens d’ici : il nous faut en tenir compte, ne serait-ce que pour comprendre ce qui se passe dans les pays où les chrétiens sont persécutés d’un façon effrayante, persécution qui laisse de marbre nos gouvernants. Tout un village hurlant à la mort en cernant la boutique d’un teinturier… ou cernant la maison d’une famille avant de la brûler… mais à quoi bon les exemples ? Chaque jour apporte sa nouveauté.

Poste de veille livre d’autres informations qui m’étaient inconnues : « [L’Occident] serait avisé de connaître [une telle doctrine] qui met en lumière le niveau alarmant de la tromperie et de la trahison islamiste ». Sur ce blogue, il est recommandé de découvrir « le traité d’une soixantaine de pages d’Ayman Zawahiri intitulé ‘’Loyauté et inimitié’’ ou une autre traduction de ‘’wala ‘wa bara’’ dans The Al Qaeda Reader , pages 63-115, pour une explication complète de cette doctrine. » Textes en anglais… Au moins notre langue est-elle restée pure de ces infamies.

Souvenons-nous des listes quotidiennes des méfaits accomplis contre l’Église et ses serviteurs : bâtiments brûlés, détruits, inscriptions injurieuses et blasphématoires, cimetières aux tombes violées, autels et tabernacles cassés, hosties répandues sur le sol… On ne sait plus s’il faut continuer à réciter ces listes, s’il faut penser à autre chose ne serait-ce que pour rester serein…

Impression cependant de n’avoir pas dit l’essentiel : quel est-il ? Notre impuissance est telle que j’hésite à formuler ce que nous devrions accomplir, au-delà des tentations indignes. Certes, toujours faire savoir parce qu’il faut savoir, et pour une raison simple : on ne peut crier vers notre Père céleste que si nous savons, car alors on peut dire ce qui est su, en appeler au courage de nos dirigeants et mettre en garde et faire connaître l’intolérable. Et pardonner ce qui doit l’être !

Pardonner ? Normalement on ne pardonne que lorsque le pardon est demandé… Et le pardon revient aux victimes, pas à un commentateur, si bouleversé soit-il ! Mais Jésus a une formule parfaite : « Père, pardonne-leur, ils ne savent pas ce qu’ils font ». Il est bien vrai que le musulman de base ne sait rien, endoctriné par des « savants » fous qui eux ne peuvent pas ignorer leurs mensonges… du moins est-il possible de le penser.

Ce pardon, qui est entre les lèvres du Christ une épée de feu, devrait être le premier mot d’une prière générale en vue de la conversion. N’avons-nous pas à prier pour la conversion des musulmans ? la conversion de ceux dont le savant égyptien veut faire des bourreaux… ne dit-il pas , n’enseigne-t-il pas que les chrétiens doivent être les objets d’une haine telle que les violer et les tuer serait compté comme une bonne action aux yeux d’Allah. Existe-t-il mensonge plus sauvage, plus immonde ?

Je crois que seule notre prière, la plus fréquente possible, peut nous faire résister à la tentation de haïr et de rendre coup pour coup : rien de pire ne pourrait nous advenir, et ce serait, non plus de la main de ces haineux d’islamistes, mais de la nôtre.

La « Nuit des Témoins » vient, au bon moment, souligner mes propos, elle qui est organisée par l’Aide à l’Église en détresse afin de nous faire nous souvenir des chrétiens gravement persécutés sur la presque totalité de notre planète et qui attendent de nous seulement cela : que nous leur envoyons par la prière ce soutien qu’ils espèrent.

C’est la cinquième édition de cette Nuit : rien de plus mais rien de moins qu’une grande et fervente veillée de prière et de témoignage, en se tenant aux pieds de la Très Sainte Mère de Dieu la toujours vierge Marie. L’Église de France se doit en effet de rendre hommage aux prêtres, religieux et laïcs engagés ayant perdu la vie, en raison de leur fidélité au Christ, au cours de l’année écoulée.

Prier pour eux, prier pour leurs bourreaux.

  1. Il s’agit du Dr Abdullah Badr, un savant musulman égyptien diplômé d’Al-Azhar et professeur d’exégèse islamique. Il fut emprisonné pendant 10 ans sous Moubarak puis libéré par Morsi avec d’autres agitateurs et terroristes musulmans. Il a récemment résumé la seconde moitié de la doctrine islamique de la discorde wala ‘wa bara (« Amour et haine »), qui enseigne que le vrai musulman se doit d’aimer et aider les autres musulmans mais ressentir de la haine et du dégoût pour les non musulmans.
  2. Une vidéo a montré ce « savant » sur le blogue canadien Poste de Veille le 2 avril. Site facile à trouver sur le Réseau, en France relayé par l’Observatoire de la christianophobie.
  3. The Al-Qaïda Reader: The Essential Texts of Osama Bin Laden’s Terrorist Organization [Paperback] Raymond Ibrahim (Editor).