Mgr Centène : « les ruines peuvent être relevées » - France Catholique
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Mgr Centène : « les ruines peuvent être relevées »

Quatre cents ans après les apparitions, le message de sainte Anne est toujours d’actualité, explique Mgr Raymond Centène, évêque de Vannes.
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Mgr Raymond Centène ouvrant la porte jubilaire. © Hervé Mahé

Dans quelle mesure la dévotion à sainte Anne est-elle mariale ?

Mgr Raymond Centène : Parce que sainte Anne est la mère de Marie ! C’est d’ailleurs comme cela qu’elle se présente : « Me zo Anna, mamm Mari », « je suis Anne, mère de Marie… » Les deux figures sont indissociables, comme le chante un vieux cantique breton que nous avons repris pour le Jubilé : « Sainte Anne, mère de Marie, conduis-nous à Jésus ! » Mère et fille sont indissociables et ce qui domine, c’est la figure de Jésus… Cela rejoint la spiritualité de saint Louis-Marie Grignion de Montfort : à Jésus par Marie !

Quel état des lieux de la foi bretonne dressez-vous ?

La foi des Bretons est quelque chose d’indestructible, d’indéracinable, même si l’on constate aujourd’hui les effets de la sécularisation ambiante, comme partout ailleurs… Mais tout vrai Breton garde le souvenir de sainte Anne. Combien d’entre eux se sont-ils rendus à Sainte-Anne-d’Auray avec leur grand-mère ? Ce type de souvenir est constitutif de l’âme bretonne. D’ailleurs, quand plus rien ne va, on se tourne vers sainte Anne. Raison pour laquelle sa statue se trouve traditionnellement dans toutes les cabines de marins-pêcheurs qui lui promettent, en cas de tempête, un pèlerinage si la mer venait à s’apaiser…

Quel message les apparitions portent-elles pour notre époque ?

Dans le message de sainte Anne, très court, la mère de Marie précise : « Il y a eu autrefois, même avant qu’il n’y eût aucun village, une chapelle dédiée en mon nom ; il y a 924 ans et six mois qu’elle a été détruite. Je désire qu’elle soit reconstruite, et que vous en preniez soin. » Cela rejoint un peu le message du Christ de Saint-Damien à saint François : « Va et répare mon Église qui tombe en ruines »… Tout cela signifie qu’il n’y a, devant Dieu, pas de temps. Sa volonté se déploie dans l’éternité ! Aussi, quel que soit l’état de l’Église et de notre société aujourd’hui, si nous accomplissons la volonté de Dieu, alors les ruines pourront être relevées.