Messe traditionnelle à Saint-Pierre de Rome : « Léon XIV est un homme de paix » - France Catholique
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Messe traditionnelle à Saint-Pierre de Rome : « Léon XIV est un homme de paix »

Le pèlerinage « Ad Petri Sedem » a rassemblé à Rome fin octobre 3000 fidèles attachés à la liturgie traditionnelle. Entretien avec l’abbé Claude Barthe, aumônier.
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© Don Elvir Tabakovic

Comment s’est déroulée l’édition 2025 du pèlerinage ?

Abbé Claude Barthe : Selon la police vaticane, nous étions au moins 3 000, bien plus que les années précédentes, avec beaucoup de prêtres de toutes nationalités, en grande partie diocésains, mais aussi issus de communautés traditionnelles. Tous attachés à la liturgie tridentine. Cette augmentation vient de la permission accordée par le Pape, mais aussi du fait de l’Année sainte.

Quelle est sa particularité ?

Ce pèlerinage existe depuis 2012. L’idée, à l’origine, était de rendre grâce au pape Benoît XVI pour Summorum pontificum [qui avait facilité la célébration de la messe en rite tridentin]. On a continué ensuite sous le pape François, pour demander que la liturgie traditionnelle ait toute sa place dans l’Église. Nous tenons, par cet acte pieux d’un pèlerinage à Rome, à rendre visible le rite traditionnel à Rome même.

Le cardinal Burke a pu célébrer la messe en rite tridentin dans la basilique Saint-Pierre, ce qui n’était pas arrivé depuis l’édition 2022. Comment cela a-t-il été possible ?

Le cardinal Burke était allé voir le Pape pour l’entretenir sur le rite traditionnel. à cette occasion, il lui a présenté une lettre dans laquelle je lui demandais de dire cette messe à Saint-Pierre-de-Rome. Le Pape a réfléchi une quinzaine de jours puis la sacristie de Saint-Pierre nous a fait savoir que nous pourrions dire cette messe.

Ce pèlerinage s’est ouvert par les vêpres pontificales, présidées par le cardinal Zuppi. Est-ce un signe d’ouverture ?

C’est en effet un élément presque aussi important que la permission accordée par le Pape. Le cardinal Zuppi est archevêque de Bologne, président de la Conférence épiscopale italienne, de sensibilité plutôt « sociale ». C’est la deuxième fois qu’il participait à une cérémonie de notre pèlerinage. Il était très heureux, il y avait énormément de monde. Et, à la fin de la cérémonie, il est sorti donner une bénédiction spéciale et saluer les fidèles qui n’avaient pas pu entrer.

Peut-on y voir un signe favorable des autorités romaines en faveur de la messe de Saint-Pie V ?

Il ne faut pas surinterpréter. Nous avons un Pape qui est un homme de paix, et qui se veut comme tel. Il a été élu pour ça, si je puis dire : pour apaiser l’Église dans toutes les directions. Et là, de manière évidente, il nous a donné un signe de paix. Peut-être que la direction qui se dessine au Vatican sera celle du cardinal Zuppi, qui pense qu’il y a de la place pour tout le monde dans l’Église.

On peut donc espérer une réconciliation ?

Je serais prudent, je dirais plutôt que cela augure une pacification. Je ne pense pas pour autant que le motu proprio Traditionis custodes soit aboli. On peut imaginer une interprétation plus large, selon les lieux. Il est évident par exemple, qu’en France, le pèlerinage « Nosto fe », qui a eu lieu dans le diocèse de Fréjus-Toulon un peu avant notre pèlerinage, a bénéficié de la permission que nous avait déjà accordée le Pape. Et cela pourra jouer à l’avenir dans un certain nombre de cas.

Le cardinal Simoni, emprisonné pendant près de vingt ans par les communistes albanais, est intervenu à la fin de la messe. Quel message a-t-il transmis ?

Le cardinal Simoni, confesseur de la foi, est venu par amitié pour notre cause. Il considère que le combat contre l’enfer est aujourd’hui décisif. Il a prononcé l’exorcisme de Léon XIII, sur nous et sur toute l’Église militante.