Hérode, pour mieux atteindre cet Enfant-Dieu dont les Mages eurent l’imprudence de révéler la présence, envoie son armée semez la mort à Bethléem comme dans ses alentours : pas un enfant de moins de deux ans ne doit échapper à sa fureur. L’événement fut à jamais nommé « Massacre des Innocents » : mais nous savons trop bien aujourd’hui dépasser les horreurs du passé et faire en sorte que ce massacre devienne quotidien et universel.
Cette note que je viens d’écrire m’épouvante car tenir mon journal à ce propos reste à jamais de l’ordre de l’impensable : pourtant, il m’arrive de me dire que c’est un devoir comme pour avertir mes quelques lecteurs que nous ne pouvons pas nous abstenir d’aller au bout de ce devoir, ne serait-ce que pour, parmi les centaines et les centaines de milliers de ceux qui ont décidé chaque année en notre tragique et lamentable nation d’accomplir un tel « meurtre » hérodien, tenter ne fut-ce qu’auprès d’un seul de ces « êtres humains » à renoncer à leur effrayant geste de mort.
En France, statistique difficile à soutenir, plus de deux cents vingt-deux milles embryons connaissent, année après année, un tel rejet de leur vie vers la mort. Nombre effrayant, certes, et d’autant plus que l’esprit se tourne alors, déjà saisi d’effroi, vers l’ensemble des nations qui, à travers le monde, jettent ainsi à la poubelle – et cette fois par millions – de ces petits cadavres qui semblent parfois seulement pris par le sommeil tandis que d’autres paraissent à ceux qui osent nettoyer l’utérus des femmes de simples et horrifiques bouts de viandes.
Oui, devant ce monstre je demeure sans cesse, écrivant ce qu’il faut cependant écrire, saisi d’un effroi qui touche à l’absolu, ne serait-ce que pour orienter mes pensées vers ceux qui n’ont cessé depuis des années de faciliter ces avortements que l’on ne nomme plus que par un cigle anodin…
Pas une année ce dernier gouvernement, dont nous espérons le plus rapide et le plus cinglant naufrage, n’a oublié de multiplier des lois en faveur de ce crime : or l’embryon ne sera jamais ce qu’en pensent ses membres, une petite « chose » insignifiante, sans vie, sorte de navet ou de citrouille dans le ventre de la femme : il est un être à part entière, disposant de tout ce qui constitue l’être humain, disposant de tous les moyens nécessaires pour grandir, devenir un beau bébé puis un enfant, un adolescent, un adulte, un vieillard… Un jour un évadé de ce monde pour entrer en tel lieu que Dieu lui assignera.
Nos législateurs commencèrent bien par être chacun, non un embryon de chouette grimaçante, d’un porc-épic, d’une fleur dévoratrice, mais des petits d’hommes!… Il a suffit que leurs parents, se refusant à les occire, les gardent en vie jusqu’à l’instant de ce qui est nommé « naissance » puis « enfance » etc.. Et il n’est venu à l’esprit de personne de leur donner des noms de bestiaux !
Or, ils ont accéléré d’une façon odieuse la pratique de ces avortements criminels jusqu’à les rendre de plus en plus commodes à exécuter jusqu’à les enseigner, les encourager, les favoriser ! Jusqu’à même supprimer la notion de « détresse » pourtant soufferte par tant de femmes, notion jusque-là considérée comme une sorte de justificatif de la misère humaine…
Ces lois insultent les mères comme les pères ; aussi ouvrent d’affreux doutes en l’esprit d’adolescents qui se posent parfois des questions atroces, du genre « suis-je le résultat d’un avortement raté ? »… Ces lois constituent pour le peuple de France une totale infamie : c’est-à-dire faire en sorte qu’il s’habitue à ne plus aimer ni respecter sa progéniture, aussi l’être humain en général. N’avoir plus aucune considération pour son prochain, pour ce peuple auquel il appartient.
Samedi 31 décembre à 23 heures 59 minutes et 60 secondes l’année 2016 aura cessé sa ronde et entrera dans le néant : que la nouvelle permette à de nouveaux ministres de reconsidérer l’ensemble des lois gravées sur de la cendre par ces gouvernants oublieux de tout infini : afin d’effacer ce qui rend l’homme incapable d’avoir conscience de sa propre dignité.