Marie, reine du Mont-Blanc - France Catholique
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Pontificat de François - numéro spécial
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Marie, reine du Mont-Blanc

Méconnues, sept statues de la Vierge Marie trônent sur autant de sommets du célèbre massif alpin depuis le début du XXe siècle. Hissées à dos d’homme dans des conditions rocambolesques, elles veillent sur les alpinistes qui les visitent.
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Vierge au sommet du Grépon à 3 482 mètres.

Vierge au sommet du Grépon à 3 482 mètres.

© Gilles Morris / CC by-nc-nd

Le massif du Mont-Blanc est-il un sanctuaire ? À n’en pas douter, les madones qui furent hissées sur sept de ses sommets contribuent à faire de ce majestueux environnement un cadre privilégié pour susciter l’élévation de l’âme. Encore faut-il le savoir et connaître leur histoire…

À plus de 4 000 mètres

La première Vierge installée dans le massif est celle de l’impressionnante Dent du Géant – 4 013 mètres d’altitude –, scellée en 1904 par des guides italiens de Courmayeur, 22 ans après sa conquête. En aluminium, haute d’un mètre, la statue est réputée pour subir les impacts répétés de la foudre, mais cela n’enlève rien à sa grâce.

Prenons la direction des Drus, composés du Grand et du Petit Dru. C’est au sommet de ce dernier – 3 700 mètres – que veille aussi depuis 1919 une statue de Notre-Dame de Lourdes, au terme d’une aventure rocambolesque. Le 4 septembre 1913, une caravane se met en route avec une réplique – toujours en aluminium –de la Vierge de Lourdes. La météo rend l’ascension impossible. Les guides la cachent dans l’anfractuosité d’un rocher en pensant revenir vite. Il faudra attendre six ans et la fin de la Première Guerre mondiale pour qu’une nouvelle caravane, menée par le curé d’Argentière, l’abbé Alexis Couttin, et composée de cinq guides, frères d’une même famille, les Ravanel, arrivent au sommet avec la Vierge délaissée. L’ascension, l’une des plus difficiles des Alpes, s’effectue en sept heures au prix d’efforts inouïs. Il faut traverser un glacier à partir du refuge de la Charpoua à 2 840 mètres, puis aborder la paroi de granit qui se dresse presque à pic. Les cinq frères portent tour à tour la statue de treize kilos et la hissent le long de parois vertigineuses et de cheminées étroites. Tous avaient une foi à déplacer la Madone dans les montagnes ! Surtout Joseph Ravanel – dit « le Rouge » à cause de sa chevelure – célèbre guide chamoniard, très croyant, à qui l’on doit cette ascension : après une mésaventure en altitude au cours de laquelle il avait failli perdre la vie, il avait fait le vœu d’installer une Vierge au sommet de la pointe rocheuse.

Expédition en pleine nuit

Une autre Vierge Marie est chère au cœur des alpinistes : celle du sommet du Grépon, l’une des aiguilles de Chamonix, qui culmine à 3 482 mètres. Comme son alter ego de la Dent du Géant, elle est connue pour attirer la foudre les jours d’orage dans le massif du Mont-Blanc. Elle est semblable à celle de Notre-Dame de La Salette. Un prêtre, l’abbé Vuarnet, en est à l’initiative. En 1927, ce vicaire fait couler une vierge haute d’un mètre vingt et d’un poids de 44 kg ! Il s’assure de l’aide du fameux Ravanel le Rouge puis convainc huit jeunes guides chamoniards de l’accompagner avec des membres des Jeunesse catholiques. L’expédition se met en marche le 27 juin en pleine nuit.

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