Pasteur évangélique à Pau, Manou Bolomik est l'auteur d'un rap « anti-gender » qui a actuellement un succès fou sur YouTube… C'est un appui de poids dans un combat avant tout culturel.
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■ Où avez-vous appris le rap ? Comment le pratiquez-vous ? Pour quel public ?
Manou Bolomik : Dans mon Cameroun natal, j’ai grandi dans un ghetto qui s’appelle Madagascar à Yaoundé la capitale. J’aime la poésie car les rimes et les images me font voyager. Au vu des difficultés en tout genre que j’ai rencontrées, la poésie me permettait de m’évader. Poésie et musique ont donné le rap… Je le pratique partout : dans les rues, les églises, les prisons, les radios, les quartiers difficiles. Mon public est varié et de toutes les couches sociales. Des gens me disent souvent que le rap n’est pas leur tasse de thé, mais qu’ils aiment bien mon style et surtout mes paroles.
■ Depuis quand êtes-vous pasteur évangélique ? Et quelle est votre mission ?
Depuis 9 ans. Je m’occupe des cultes, du catéchisme, je rends visite aux malades. Je bénévole à la soupe de nuit. à Pau, nous donnons 16 000 repas aux SDF de décembre à mars.
■ Comment êtes-vous devenu Français ? Pourquoi avez-vous fait des études d’économie ?
Je suis devenu Français par naturalisation et c’était vraiment super : j’aime ce pays où je suis venu bosser. Je l’ai parcouru du nord au sud depuis treize ans, de Biarritz à Boulogne-sur-Mer, de Bordeaux à Lyon, de Pau à Strasbourg en passant par Paris, Nantes, Limoges, Marseille ou Cannes. C’est Fantastik la France. I love It.
J’ai fait des études qui englobaient beaucoup de matières : l’histoire de la société française, le droit, la science sociale et son évolution, des maths un peu aussi…
Ensuite la finance et plein d’autres matières. J’ai cherché à comprendre ce qu’est la France et comment fonctionne le monde, c’est super. Je suis marié et père de 3 enfants.
■ Votre dernier rap s’en prend au gender. Vous n’avez pas peur d’être ringardisé ?
On n’a pas à avoir peur d’être trouvé ridicule tant qu’on soutient ce qui est vrai. Comme dit la Bible, « il n’y a rien de caché qui ne doive être découvert ».
■ Vous mettez sur votre site un lien avec un Observatoire de la théorie du genre qu’on dit d’extrême-droite…
Je ne suis pas dans la politique. Je ne connais ni Farida Belghoul, ni Alain Soral, ni Dieudonné. Je suis un petit pasteur et j’aime tous les hommes, de toute race, car Jésus aime les hommes. Je parle de l’amour de Dieu pour l’humanité. Je ne suis ni de gauche, ni de droite. J’ai des valeurs morales bibliques et je les défends.
Pour l’Observatoire de la théorie du genre on est d’accord sur ce combat. Jusqu’à présent, j’aime la pertinence de leurs preuves. Est-il d’extrême droite ? Vous dites : « On dit » et je dis : « Qui le dit ? » Les même qui disent qu’ils n’ont jamais parlé de la théorie du genre ? En matière de rumeur, c’est un peu « celui qui le dit qui l’est » La force du bon rap, avant la technique, c’est la sincérité. Cela s’entend tout de suite. Demandez à MM. Valls et Peillon de raper, et vous verrez qui dit vrai.