Mairie de Paris : l’UMP à l’école primaire - France Catholique
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Pontificat de François - numéro spécial
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Mairie de Paris : l’UMP à l’école primaire

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Depuis la défaite électorale de Nicolas Sarkozy, l’UMP est comme une entreprise en difficulté en quête d’un bon repreneur : le problème des successions, c’est qu’elles peuvent mal se passer. A preuve l’invraisemblable mais vrai combat de coqs de l’hiver dernier entre Copé et Fillon, tous deux se disputant la présidence de cet appareil électoral à fabriquer des candidats à la présidence de la République.

Cette formation politique protéiforme, vaguement libérale, mi-jacobine, mi-girondine, a renié ses origines gaullo-bonapartistes depuis son ralliement honteux à une Europe supra-nationale aujourd’hui au bord de la faillite. Et, comme son papa le RPR, elle s’est compromise dans des liaisons adultères avec des rescapés du giscardisme et des nostalgiques de la IVe République radicale-socialiste chère à Chirac, au prix d’une série de mutations régressives. Et puis, dernier avatar de la volonté de puissance gaullienne, il y a eu l’épisode Sarkozy : le temps d’un quinquennat, ce septennat raccourci par le tandem Chirac-Juppé au détriment de la continuité de l’Etat, on a assisté à un curieux phénomène, où une louable volonté de redressement national s’est conjuguée avec des initiatives irréfléchies et parfois contradictoires, jusqu’à déconcerter beaucoup d’électeurs…

Et ces derniers jours, l’UMP a connu une rechute de sa maladie de jeunesse, les dissensions internes auto-médiatisées ponctuées de coups vaches, en faisant ses classes des « primaires » pour désigner le – ou la – meilleur(e) candidat(e) à la Mairie de Paris. La confusion commençait à s’installer au sommet, pour la plus grande joie des socialistes solidement retranchés derrière les remparts de l’Hôtel de Ville.

Dans le préau de l’école électorale, il y avait trois garnements, eux aussi porteurs du maillot de l’UMP, qui ont commencé à tirer les cheveux de leur petite camarade Nathalie pour la faire tomber : elle a un double nom bizarre, assez difficile à prononcer au début, Kosciusko-Morizet. Alors elle dit que c’est plus simple de l’appeler NKM. C’est un peu ridicule, mais c’est surtout sa manière de toujours vouloir la plus grosse part de gâteau dans les goûters, son allure pimbêche, son air un peu snob et ses minauderies d’enfant gâtée, et aussi… ses bonnes notes en maths qui agacent ses copains. Mais quand ils l’ont trop houspillée, alors, habillée en garçon, elle les griffe et elle les mord comme une furie, à ce qu’il paraît… Elle a même obtenu les encouragements de Mme Bernadette, une institutrice en retraite qui a la manie de collectionner les pièces jaunes pour les pauvres du quartier… Et finalement, il paraît que c’est le petite Nathalie qui a décroché le Premier Prix pour l’habilitation au concours de l’an prochain. C’est un vieil inspecteur de l’école UMP qui l’a dit, M. Rufenacht, même qu’il aurait dit qu’elle avait eu 5,8 sur 10 à l’épreuve éliminatoire, et que les autres, les méchants garçons, ils avaient plus qu’à aller se rhabiller…

Alors, NKM, d’un air crâneur, elle a mis un casque sur son chignon, et elle est partie sur la moto d’un copain, en disant à peine « Au revoir ». Mais au centre de Paris, il y a une autre fille, très brune, le regard sombre, une rose rouge à la boutonnière : elle s’appelle Anne, elle l’attend au coin de la rue avec sa bande, en murmurant déjà entre ses dents : « Gare ta gueule à la récré… ! » Et elle a un copain prof à l’Elysée. Bientôt, il va y avoir du sport, Place de l’Hôtel de Ville, à la sortie de l’école primaire de l’UMP.