L'Immaculée Conception, à la source des dogmes mariaux - France Catholique
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Immaculée Conception. « Triomphez et régnez »

Le journal de la semaine

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L’Immaculée Conception, à la source des dogmes mariaux

Il existe quatre dogmes mariaux. Celui de l’Immaculée Conception de Marie est une pièce maîtresse de l’histoire du Salut.
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La Vierge Theotokos (VIe siècle, mosaïque de la basilique italienne Saint-Apollinaire-le-Neuf à Ravenne), la Vierge de l’Annonciation (1740) de Pompeo Batoni, L’Immaculée Conception (v. 1679) de Giambattista Tiepolo et L’Assomption de la Vierge (v. 1630) de Nicolas Poussin.

Toutes les dimensions de la coopération de Marie aux différentes étapes de la Rédemption trouvent leur source dans l’Immaculée Conception. Il fallait que Marie fût ainsi préservée de la tache originelle et de tout péché pour pouvoir porter le Fils de Dieu, Personne de la Sainte Trinité : être donc « Theotokos », Mère de Dieu, premier dogme marial proclamé par le concile d’Éphèse, en 431.

Nécessaire à l’Incarnation

Bien sûr, c’est la foi dans la divinité de Jésus-Christ qui implique cette préservation particulière et unique de la Sainte Vierge. Le Christ se fera péché sur la Croix, mais sans être sous la loi du péché qu’Il détruit ainsi. Il n’aurait pu se former, en tant qu’homme, dans le sein d’une femme soumise, de quelque façon que ce fût, à l’empire du serpent. Pie XII précise admirablement, dans l’encyclique  Fulgens corona (1953) : « Si, à un moment donné, la Bienheureuse Vierge Marie était restée privée de la grâce divine, parce que souillée dans sa conception par la tache héréditaire du péché, il y aurait eu entre elle et le serpent – du moins pendant cet espace de temps, si court qu’il eût été – non pas l’éternelle inimitié dont il est fait mention depuis la tradition primitive jusqu’à la définition solennelle de l’Immaculée Conception de la Vierge, mais bien plutôt un certain asservissement. »

De même, Dieu ne peut résider dans un tabernacle impur. Jean-Paul II avait exprimé ce mystère, simplement et clairement, dans certaines de ses interventions : « Le récit de l’Annonciation met en relief l’état de “Fils de Dieu”, conséquence de l’intervention divine lors de la conception : “L’Esprit Saint viendra sur toi, et la puissance du Très-Haut te prendra sous son ombre ; c’est pourquoi celui qui va naître sera saint, et il sera appelé Fils de Dieu” (Lc 1, 35). Celui qui naît de Marie est déjà, en vertu de l’engendrement éternel, Fils de Dieu : son engendrement virginal, réalisé par l’intervention du Très-Haut, manifeste que, dans son humanité aussi, il est le Fils de Dieu » (Audience générale, 31 juillet 1996). Cette virginité perpétuelle sera proclamée comme dogme par le concile de Latran, en 649.

Elle n’a jamais connu la corruption

La conception immaculée, qui permet la virginité et le Fiat de l’Annonciation, la communion à la Passion et à la Croix, implique également l’Assomption dans la gloire – proclamée dogme par Pie XII en 1950. Il veut qu’à « la fin du cours de sa vie terrestre, [la Vierge Marie] a été élevée en corps et en âme à la gloire céleste » puisque, n’ayant pas péché, « elle n’a pas été sujette à la loi de demeurer dans la corruption du tombeau, et elle ne dut pas non plus attendre jusqu’à la fin du monde la rédemption de son corps » –, tout ceci dans une logique divine qu’avaient perçue les chrétiens dès l’origine. Toute la doctrine ne fait qu’un et ne souffre pas de relativisme sur tel ou tel point car, alors, tout l’édifice risquerait d’en être affecté. Le caractère immaculé de Marie est entier, sans exception : elle n’a pas commis tel ou tel péché, même véniel, car, sinon elle n’aurait pu être la Mère de Dieu et celle qui combat le Dragon qui la craint et la reconnaît bien pour qui elle est.

Le bienheureux Duns Scot expliquera magnifiquement que le Christ, Médiateur parfait, a manifesté en Marie l’acte de médiation le plus parfait en la préservant du péché originel par une « rédemption préservatrice ». L’Église demeure toujours sage et prudente dans la formulation de tous les dogmes, à la fois par les mots utilisés et par les dévotions pratiquées. Il faut regarder vers elle pour saisir toute la délicate machinerie de notre Rédemption.