Lille, capitale des Flandres - France Catholique
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Pontificat de François - numéro spécial
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Lille, capitale des Flandres

La cité flamande est la patrie du patronat chrétien qui inventa le « catholicisme social » et fonda la « Catho de Lille ».
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La Grand’Place ou place du Général de Gaulle, à Lille. © Velvet / CC by-sa

Le voyageur qui cherche sur les autoroutes de Belgique la route de la France ne trouve pas le nom de Lille sur les panneaux mais simplement Rijsel. C’est le nom flamand de la ville que nous, Français, appelons Lille. Rijsel signifie « l’île » : la ville se trouvait au cœur des méandres d’une rivière aujourd’hui disparue, et dont le cours principal est l’avenue du Peuple belge.

Capitale des Hauts-de-France, Lille est toujours celle des Flandres. Celui qui la découvre ne peut pas ne pas rester interloqué devant le prodige de cet art politique qu’on peut appeler le miracle capétien, qui unit dans un même royaume, Marseille, Toulouse, Strasbourg et Lille, sans qu’aucune de ces capitales ne perde un atome de son identité.

La main du Roi-Soleil

Le vieux centre de cité est un triomphe de la Renaissance flamande. On y voit se succéder les influences bourguignonnes et espagnoles. Mais la marque principale de la ville est de la main de Louis XIV. Le Roi-Soleil y est très présent. Les fortifications de Vauban rappellent qu’il s’agit là d’une marche du royaume et que son intégration fut le résultat d’une opération armée. Ce pays des Flandres est riche de nos souvenirs de guerres. Bouvines n’est pas loin qui vit Philippe Auguste briser, sous le soleil de juillet 1214, la coalition européenne qui voulait ruiner le jeune et flambant royaume de France. Toutes les guerres successives sont passées par là, et le paysage des plaines environnantes suscite l’émotion au souvenir des différents conflits qu’il renferme. Capitale de la grande industrie au XIXe siècle, patrie du patronat chrétien qui inventa le catholicisme social, elle est encore la patrie d’une des plus grandes familles d’entrepreneurs français… Le long des routes, devenues avenues, qui relient Lille à Roubaix et Tourcoing s’élèvent les demeures patriciennes de ces grandes et illustres familles.

Lille est également une belle cité universitaire et l’immense jeunesse qui peuple ses rues et anime les terrasses des cafés lui donne un attrait particulier et festif.

On ne peut oublier la grande braderie qui, chaque année, accueille des millions de visiteurs au sein du plus grand marché aux puces d’Europe.

Empreinte chrétienne

Lille n’a malheureusement pas été épargnée par le grand courant migratoire qui envahit aussi la voisine Belgique. Mais son identité chrétienne reste forte et l’implantation de facultés catholiques prestigieuses perpétue la marque de l’emprise chrétienne dans la ville. La « Catho de Lille », dont le bâtiment est une des merveilles architecturales du centre-ville, est une création de catholiques engagés et visionnaires au XIXe siècle, qui portèrent le projet de transmission éducative auprès du Pape et obtinrent l’ouverture d’une université en 1877. Cette fondation perdure encore aujourd’hui et maintient depuis un siècle et demi un haut niveau d’excellence.

Le pèlerinage à la statue Notre-Dame de la Treille existe depuis le Moyen Âge et est placé au XIXe siècle, grâce aux industriels catholiques, au sein d’une nouvelle cathédrale éponyme. Ce pèlerinage, qui fit venir jusqu’à Lille nombre de nos rois de France, est encore bien vivant. La cathédrale, dont la façade a été hélas défigurée en 1999, est aujourd’hui également un des lieux culturels phares de la métropole lilloise. La réouverture de la crypte, il y a quelques années, et l’installation d’un centre d’art sacré peuvent être les signes précurseurs d’une renaissance spirituelle de la ville et de ses habitants.