Le pasteur Saeed Abedini est un Iranien chrétien converti. Il a été arrêté en Iran le 26 septembre 2012 alors qu’il construisait un orphelinat non confessionnel. Il animait aussi des petites réunions chrétiennes clandestines (églises évangéliques de maison). Il a été condamné à huit ans de prison et est actuellement incarcéré à Téhéran. Sa femme et leurs deux jeunes enfants vivent aux États-Unis. Il a été soumis à des interrogatoires intenses, à des privations de sommeil, il a été battu à plusieurs reprises et il souffre d’une hémorragie interne. Il n’a pas reçu les soins médicaux nécessaires. En prison, il est la cible de menaces de mort en raison de sa conversion.
Le cas du pasteur Saeed Abedini a été discuté au Conseil des droits de l’homme, à Genève, les 11 et 12 mars, lors de l’examen du travail du rapporteur spécial des Nations unies sur des droits de l’homme en République islamique d’Iran.
De nombreux États ont déploré les atteintes aux droits des minorités religieuses et ethniques, en particulier des chrétiens et des adeptes du bahaïsme. S’adressant à l’ambassadeur d’Iran, le représentant de l’Union européenne auprès des Nations unies a déploré le « harcèlement systématique » des minorités religieuses en Iran et a demandé la libération immédiate des pasteurs Behnam Irani, Farshid Fathi et Saeed Abedini, ainsi que des chefs de la communauté Baha´i. Le gouvernement australien a également demandé la libération du pasteur Saeed Abedini.
Le European Centre for Law and Justice (ECLJ) se réjouit de la prise de parole du rapporteur spécial, de l’Union européenne et de l’Australie en faveur de la liberté religieuse en Iran, et en soutien au pasteur Saeed. En tant qu’ONG accréditée auprès des Nations unies, l’ECLJ a pu intervenir oralement à deux reprises devant le Conseil des droits de l’Homme (voir la vidéo ci-dessous) pour interpeller les gouvernements et demander la libération du Pasteur. L’ECLJ travaille à sensibiliser les gouvernements et institutions internationales pour obtenir sa libération, en collaboration avec l’American Centre for Law and Justice qui est en contact avec la famille du pasteur et son avocat.
Le 26 juin 2012, le Conseil des Affaires étrangères de l’Union européenne avait décidé d’engager davantage la politique étrangère de l’Union européenne en faveur de la liberté religieuse. à cette fin, l’Union européenne a entrepris la rédaction de lignes directrices qui prévoient que l’Union européenne fasse la promotion au sein des enceintes internationales de la liberté de religion, en particulier de la liberté de changer de religion, et de manifester sa religion en public.
Cet engagement européen est le fruit d’une intense mobilisation politique à laquelle ont participé le European Centre for Law and Justice et d’autres organisations, comme l’Aide à l’Église en détresse et Portes ouvertes, en organisant notamment, en janvier 2011, une conférence au Conseil de l’Europe sur le thème « Persécution des chrétiens d’Orient, quelle réponse de l’Europe ? ».
à cette époque, des attentats meurtriers avaient été commis contre des églises et communautés chrétiennes notamment en Irak et en Égypte. L’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe avait alors adopté, le 27 janvier 2011, une recommandation sur les « violences à l’encontre des chrétiens au Proche et Moyen-Orient » invitant notamment « l’Union européenne à suivre davantage l’évolution de la situation des communautés religieuses, chrétiennes et autres, dans son dialogue politique avec les pays du Proche et du Moyen-Orient, et à lier sa politique européenne de voisinage, y compris l’aide financière, au degré de protection et de sensibilisation aux droits de l’homme dans ces pays ». Le cas du pasteur Abedini est une bonne occasion de faire la preuve de ce souci.