Les Mots des uns…les Maux des autres, La France et l’Algérie. - France Catholique
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Pontificat de François - numéro spécial
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Les Mots des uns…les Maux des autres, La France et l’Algérie.

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Michel Delenclos. Les Mots des uns…les Maux des autres, La France et l’Algérie.
Godefroy de Bouillon, 2008, 626 pages, 44 euros

Fils d’un militaire de carrière, Michel Delenclos se trouve à Oran en 1949. A la suite de l’assassinat d’une institutrice qu’il connaissait, il s’engage dans la formation des jeunes musulmans. Il reste marqué par son expérience d’enseignant, que les menaces du FLN l’ont contraint d’abandonner en 1962.
Ayant atteint l’âge de la retraite, il ne se contente pas de cultiver son jardin, mais il s’attache à faire revivre les évènements passés de l’Algérie. Avec la minutie du bénédictin, il publie en 2003 : «Algérie : la guerre des sigles », dans lequel il caractérise chacune des 1.200 abréviations militaires et administratives en usage.

Le même souci de rigueur intellectuelle, et l’absence de parti pris, lui ont permis de restituer dans ce nouvel ouvrage les déclarations des protagonistes de tout bord. Cette accumulation de citations, reproduite en 478 articles allant de « abandon » à « voyou », est impressionnante. Les citations sont empruntées à 388 auteurs, d’Abane et Agius à Weygand et Zirout Youssef.
Ces citations sont suivies de courtes biographies des auteurs, et des listes des substantifs évoqués et des sigles. Dans une postface, Thierry Rolando souligne que cette approche nouvelle de l’histoire a le mérite de ressusciter des déclarations oubliées…et de rappeler ainsi le courage des uns, les contradictions et les reniements des autres.

De 1830 à 2006, ces paroles accompagnent toutes les phases des relations franco-algériennes. Les mots peuvent exprimer des vérités ou des mensonges, ce sont souvent les armes de la propagande. Certaines paroles sont réconfortantes, d’autres sont écoeurantes ou stupides. Il y a des mots qui tuent et qui engendrent le malheur. C’est ce que démontre ce texte très dense, illustré par le beau titre de l’ouvrage.

Maurice Faivre, le 14 avril 2008