Devant les représentants de l’ensemble du monde politique, le Président de la République a rendu un hommage historique aux victimes des attentats islamistes du 13 Novembre, devant leurs familles rassemblées dans la cour des Invalides sous un froid glacial. Après les avoir fait citer un par un dans un silence de plomb, « 130 noms » a rappelé François Hollande, déclinant leur drame en ces mots : « 130 vies arrachées. 130 destins fauchés. 130 rires que l’on n’entendra plus. 130 voix qui à jamais se sont tues ». Considérant que « nous communions dans les mêmes émotions en faisant fi de nos différences, de nos origines, de nos croyances ». Et soulignant qu’à l’inverse des terroristes qui les ont tués, les victimes du 13 novembre « savaient que la France n’est l’ennemi d’aucune peuple ». Renouant avec le style d’André Malraux évoquant le martyre de Jean Moulin à l’heure de la Résistance au nazisme, le chef de l’Etat a affirmé : « Cette génération est aujourd’hui devenue le visage de la France ».
Evoquant « une horde d’assassins » ayant tué « au nom d’une cause folle et d’un dieu trahi », François Hollande a dénoncé en eux « le culte de la mort », et invoqué pour la France « l’amour, l’amour de la vie ». Appelant à la défense de la liberté, il a souligné que « la liberté ne demande pas à être vengée, mais à être servie ». Dans l’esprit d’un « patriotisme » qui « n’a rien à voir avec je ne sais quel instinct de revanche ou le rejet de l’autre ». Une vibrante Marseillaise a été entonnée par toute l’assistance à l’issue de cette cérémonie faite à la fois de deuil et de volonté de vaincre l’adversité.
Denis LENSEL
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