Le vote sur le suicide assisté auquel ont participé les Députés Portugais a donné le résultat inattendu du Parlement à propos de ce projet de loi rejeté pour l’heure.
110 députés ont voté pour, 115 l’ont rejeté, quatre députés se sont abstenus, un député était absent lors du vote.
Le projet avait été porté au vote par les socialistes, les écologistes et les associations de défense de la vie animale, ainsi que les communistes qui lors du vote ont rejoint les catholiques pour inverser le résultat de la consultation qui semblait logiquement basculer en faveur du suicide assisté.
Les alliances politiques n’ont pas fonctionné comme prévu.
Les socialistes et les communistes préparant les élections de 2019, cette question sociétale a rejoint la ligne de démarcation effective qui départage ces partis sur des questions sociales du pays.
Il fut demandé que la votation ne soit pas soumise à la discipline du parti. Chaque député pouvant décider en son âme et conscience de soutenir ou de refuser le suicide assisté dans la législation portugaise.
Plusieurs socialistes ont préféré voter contre, d’autres ayant choisi de s’abstenir.
La situation démographique du pays, le taux bas de la natalité des plus bas en Europe, le vieillissement généralisé de la population, la présence par milliers de migrants dans les iles portugaises en attente de régularisation ou de renvoi, ont-ils influé sur le résultat du vote ?
Le pays connait une situation économique confortable mais des problèmes sociaux perdurent et sont dûs à sa fragilité démographique.
Les communistes et les catholiques unissant leurs suffrages lors de ce vote semblait insolite et totalement inattendu pour ce pays où gauche et droite ne partageaient jusqu’à ce jour des avis communs sur ces questions sociétales.
Considérant les députés situés dans les rangs catholiques comme à droite, les députés de gauche favorables par discipline idéologique à des lois progressistes à gauche !
Mais c’est ainsi, la culture catholique portugaise qui imprègne la population ne s’est confondu avec les pensées politiques sur ces sujets sensibles de toute vie.
Les prises de position courageuses de l’Eglise auront sans doute porté leurs fruits jusque dans le Parlement national.
Le Portugal ne dispose comme chez nous de soins palliatifs généralisés dans les services hospitaliers.
Bien de ces accompagnements sont faits par des congrégations religieuses féminines engagées auprès des malades en fin de vie.
Le visage de l’Eglise catholique portugaise rayonne en ces lieux douloureux.
Les Portugais de toutes origines et de toutes appartenances sociales le savent d’expérience.
Si le nord de l’Europe et les pays anglo-saxons disposent de législations différentes sur le suicide assisté comme celui acquis en Suisse, les pays du sud se déterminent dans la prudence.
Il en va pour eux de la vie humaine aux conditions humanisées de toute vie jusqu’à son terme naturel.
Les Portugais n’ont pas souhaité pour eux du modèle européen “des pays avancés.”
La tradition familiale forte dans ce pays, le lien profond des générations liées à leurs ainés et aux malades au sein des familles, auront de toute évidence influé sur la position in fine des députés qui lors du vote se sont départagés sans majorité absolue pour ou contre le suicide assisté, mais en réserve et en précaution.
La solidarité de la famille jouant un rôle majeur dans les décisions lors du chemin de fin de vie des patients, confiés en sus à la médecine et aux services sanitaires du pays.
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