On l’avait connu plutôt blanc avec un petit goût droitiste façon Patrick Buisson du temps du cru 2012 de sa campagne électorale, malgré la présence à ses côtés de la sémillante NKM déjà portée sur les couleurs roses. Maintenant, on voit réapparaître le Sarkozy nouveau sous la forme d’un rosé clairet comme il y en a du côté de Bordeaux. Sans aller jusqu’au rouge foncé façon Saint-Emilion, Nicolas Sarkozy a visité les chais du musée Jacques Chaban-Delmas, homme politique passé élégamment de la IVe République de Mendès-France à la Ve République pompidolienne. Le sobre Nicolas en est ressorti ce week-end avec un discours teinté de centre-gauche qui a le charme désuet mais séduisant du début des années Pompidou…
Quand on croyait que la France resterait une grande puissance indépendante et respectée, et que faute de pétrole, ses idées permettraient de surmonter les crises.
Après Jacques Delors, conseiller très écouté de Chaban-Delmas et cofondateur de l’Europe supranationale dont nous bénéficions aujourd’hui, est-ce la dynamique de la « Nouvelle Société » de 1970 ? Sarkozy apporte des produits de marketing politique un peu plus récents qu’il semble beaucoup apprécier : outre NKM (Nathalie Kosciusko-Morizet), on reparle d’Alain Juppé, qui aida le radical Chirac à réduire le septennat présidentiel aux dimensions du quinquennat, quitte à fragiliser le pouvoir exécutif. Sans rancune : deux ans de pouvoir en moins, une paille… Et sa porte-parole électorale NKM qui pendant la campagne, au lieu de se taire, se proclamait prête à voter pour le PS contre le Front national. Quitte à perdre un ou deux millions d’électeurs, des idiots inutiles de droite, probablement… Espérons quand même que le fantôme de Chaban-Delmas ne viendra pas hanter fin 2017 un musée Nicolas Sarkozy !
Denis LENSEL
