Comme notre environnement moral devient plus difficile, les catholiques ne doivent pas être pris au dépourvu. Jean-Paul II a dit que dans le christianisme : « Notre esprit est dirigé dans un sens ; la seule direction pour notre intelligence, notre volonté et notre cœur est vers le Christ, notre Rédempteur, vers le Christ, Rédempteur de l’homme. Nous voulons regarder vers lui – parce qu’il n’y a de salut en aucun autre que lui, le Fils de Dieu – en répétant ce que Pierre a dit: ‘‘Seigneur, à qui irions-nous ? Tu as les paroles de la vie éternelle.’’ »
Pour développer le Christ comme la focalisation de l’esprit et du cœur en face de tant d’idées contraires, nous avons besoin de divers outils, à la fois pour continuer à nous concentrer sur le Christ et à affermir notre détermination alors que nous supportons le prix de cette focalisation. Prier le Rosaire fait souvent les deux.
Comme vous le savez, dans le Rosaire, nous méditons sur les différents événements de la vie de Jésus, des mystères joyeux vers les mystères glorieux. Mais pourquoi se focaliser sur le Christ ? Jean-Paul II dit que « à travers tous les niveaux de […] la conscience de soi, et à travers tous les domaines d’activité dans laquelle l’Église s’exprime, se trouve et se fortifie, nous devons tendre constamment vers Lui ‘‘qui est la tête’’, ‘‘par qui sont toutes choses et par qui nous existons’’, qui est à la fois ‘‘le chemin et la vérité’’ et ‘‘la résurrection et la vie’’, par qui, en le voyant, nous voyons le Père », et qui a dû s’éloigner de nous, c’est-à-dire, par sa mort sur la Croix, puis par son Ascension au ciel – afin que le Paraclet vienne à nous et continue de venir à nous comme l’Esprit de vérité « .
C’est ainsi que nous devenons des balises de lumière dans un monde vivant dans un brouillard moral.
Les deux grandes prières du rosaire sont le Je vous salue Marie et le Notre Père. Le Je vous salue Marie reproduit les mots de sa cousine Elisabeth quand elle a rencontré Marie enceinte. Dans cette prière, nous demandons à Marie d’intercéder pour nous. Nous faisons cela parce que, comme Jean-Paul II l’a expliqué, « la Bienheureuse Vierge Marie continue à ‘‘marcher devant’’ le Peuple de Dieu. Son exceptionnel pèlerinage de foi représente un point de référence constant pour l’Eglise, pour les individus et les communautés, les peuples et les nations et, en un sens, pour toute l’humanité. Il est naturellement difficile de saisir et de mesurer sa portée. »
Elle accompagne son fils et nous aide à faire de même.
Marie peut nous aider à vraiment apprécier ce que les mystères de la vie de Jésus signifient. Il est la vie humaine parfaite et ainsi cela devient le fondement de notre perfection en tant qu’êtres humains. Le Concile Vatican II a expliqué ceci : « Tous les hommes sont appelés à cette union avec le Christ, qui est la lumière du monde, de qui nous venons, par qui nous vivons, vers qui tend notre vie entière. » (LG 3)
En fait, dans le même document, nous lisons : « Jésus-Christ, parce qu’il veut continuer son témoignage et son service aussi par l’intermédiaire des laïcs, les vivifie dans son Esprit et les pousse inlassablement à réaliser tout bien et toute perfection. » (LG 34)
C’est ainsi qu’une vie dans le Christ se déroule jour après jour. Dans une forme ou une autre, nous vivons à travers tous les mystères de Sa vie. Cependant, nous avons constamment besoin de nous rappeler que le Christ est plus réel que les attractions et les distractions qui nous entourent. Alors que les menaces et les ténèbres s’unissent, le Christ est avec nous, le Christ du Rosaire et non le Christ élaboré par quelque politicien ou théologien moderne.
Ensuite, nous prions aussi le Notre Père. Lorsque Jean-Paul II écrivait sur le Père divin, il le considérait comme le Père des miséricordes. Une partie de l’étude de Jean-Paul se compose d’une réflexion sur la parabole du fils prodigue dans lequel l’image que le Christ donne du Père divin commence à se dévoiler.
C’est le Père qui nous donne la « dignité de fils dans la maison de son père. » (Oui « fils », mais c’est toute une histoire en soi.) Cette dignité vient du fait de vivre la volonté du Père, comme Jésus le fait. Nous prions «Que ta volonté soit faite» à chaque fois que nous prions le Notre Père.
La mention du Père ouvre tout un monde de sens pour nous. Dans les paroles de Jean-Paul II, «La conduite du père de la parabole et tout son comportement, qui manifeste son attitude intérieure, nous rend capables de redécouvrir les fils particuliers de la vision de la miséricorde dans l’Ancien Testament, dans une synthèse qui est totalement nouvelle, pleine de simplicité et de profondeur ».
Donc, prononcer les paroles du Notre Père nous conduit au père glorieux de la parabole dans laquelle « Le père de l’enfant prodigue est fidèle à sa paternité, fidèles à l’amour qu’il avait toujours prodigué à son fils. » (Jean-Paul II) Et nous sommes tous ses fils adoptifs en Jésus-Christ.
Le Pape Jean Paul II priait le chapelet plusieurs fois par jour et maintenant le Pape François fait de même. Tous deux peuvent être considérés comme ayant des vies raisonnablement occupées. A coup sûr, nous ne pouvons pas faire moins, et dans ces temps, spécialement avec nos familles.
Le Père Bevil Bramwell est Oblat de Marie Immaculée et il est doyen de premier cycle à l’Université catholique d’enseignement à distance. Il a publié Des Laïcs : le beau, le bon et le vrai (sur la théologie des laïcs chez Hans Urs Von Balthasar, paru en 2012) et Le Monde des Sacrements.
Illustration: Jean-Paul II priant le rosaire
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Source : http://www.thecatholicthing.org/columns/2013/the-rosary-as-survival-manual.html