L’année 2013 a été assez rude pour le président François Hollande : des cortèges de manifestants dénonçant l’absurdité du « mariage homosexuel » à plus d’un million de personnes à trois reprises dans les rues de Paris, aux « Bonnets rouges » de Bretagne, en passant par d’autres mouvements de révolte contre la fiscalisation galopante du régime, sans compter les remous provoqués par l’affaire Cahuzac, l’épisode grotesque de l’affaire Leonarda, les couacs répétés d’une équipe gouvernementale plurielle à la cohésion désarticulée, et le comportement personnel hasardeux de l’ambitieux ministre Valls, le parcours du chef de l’Etat-PS n’aura pas été un long fleuve tranquille. Et, sans aller jusqu’à parler de chutes du Niagara, sa cote de popularité a été plongée dans un étiage où la navigation devient problématique.
Mais voici venu l’an de grâce 2014, et à l’approche des élections municipales puis européennes, l’heure de vérité. Même dans une République socialiste laïciste dont le ministre de l’Education d’Etat réclame à cor et à cri la mise à mort de la religion catholique, pour la remplacer par sa propre religion…, voici venir pourtant un point de passage obligé : Rome, le Vatican, siège social de l’Eglise catholique, apostolique et romaine. L’actuel patron de cette maison, le Pape François, lui, un homme d’allure discrète et effacée, mais aux propos clairs, directs et souvent même percutants tout en étant pleins de bienveillance, a été désigné comme « personnalité de l’année 2013 » par l’hebdomadaire « Time », très lu dans ce monde anglo-saxon où l’idéologie cède facilement le pas devant les réalités. C’est donc une occasion pour François Hollande, qui tourna jadis le dos à un début d’éducation catholique, de revisiter cette mystérieuse maison de Notre Seigneur Jésus-Christ où il y a plusieurs demeures, et où, a dit le divin fondateur, les brebis égarées sont les bienvenues. Rendez-vous a été pris le 24 janvier prochain. De la popularité ? Qui sait ? Mais là n’est pas l’essentiel, mon fils ! De la sagesse, voilà qui vous sera utile pour mieux gouverner la France, ce pays indocile et compliqué où, rappelait De Gaulle, il y a plus de trois cents sortes de fromages. Aux odeurs diverses…
