Le jeu de dominos… - France Catholique
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Pontificat de François - numéro spécial
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Le jeu de dominos…

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Comme prévu dans je ne sais plus quel numéro de mes notes, l’« Opération Mariage pour tous » avance ses pions comme l’Armée française les siens au Mali : de la position gagnée à la suivante et faites vos jeux ! Nous savons ce qu’il en sera pour la PMA et la GPA : mais nous n’avions pas aperçu un de ces nouveaux morpions de la nouvelle morale, la clause de fidélité attaquée par les candidats au fameux mariage ! Révélateur !

Nous étions quelques-uns à affubler cette expression « mariage-pour-tous » d’adjectifs peu amènes tels grotesque et faux1.: s’y ajoute désormais celui de fourbe. Un vrai mariage ne se conçoit que porté par le désir de chacun des deux d’être fidèle à l’autre : le mari envers sa femme, l’épouse en faveur de son mari. Il ne s’agit pas seulement de vertu : il s’agit du respect que chacun se doit de manifester à son conjoint de même qu’aux enfants à naître.

Les enfants ! Je pense aux cinq qui « nous » furent confiés après que nous ayons accepté, au jour le jour, cette grâce pour notre famille… sachant d’avance, d’instinct, de foi également, qu’ils ne seraient pas notre « propriété », pas plus des objets destinés à notre contentement ou à nous « faire valoir » auprès du monde. Et nous savions combien il faut être humble en préparant une telle venue. Combien il faut également prévoir, dans la mesure du possible, tout ce qui doit entrer dans « l’enveloppe » de cette préparation.

Depuis si longtemps que l’on a habitué les Français, dans notre démocratie libertaire, à penser que l’on pouvait sortir aisément de tout mariage en usant de toutes les facilités offertes par des divorces sans cesse aménagés, bricolés, rendus chaque jour plus faciles… alors même qu’aucune formation spécifique n’était dispensée, chargée d’expliquer le pourquoi de chaque point concernant l’institution et donc également la nécessité de la fidélité. (Il en est allé de même dans notre Église après 1968… et finalement ce n’est que récemment que la formation au mariage des jeunes cathos s’est enfin développée, d’une façon pas toujours adaptée ou exemplaire.)

Pourquoi la fidélité ? Le vrai mariage civil – et combien davantage lorsqu’il s’agit du mariage religieux, véritable acte de foi – ne saurait en rien être confondu avec une partie de plaisir ou une charte de Dolce Vita. C’est le peuple qui est pris à témoin que l’on va d’abord enclencher la dynamique de « donneur de vie ». Cela ne suppose aucunement la perspective de se quitter au bout de 18 mois, comme cela se passe chez 74% des paxés homosexuels (si mes informations sont exactes). Et cela ne suppose pas plus que l’enfant soit convoité comme un bien, une « propriété » alors qu’il est un « invité » privilégié, pour lequel chacun déploiera toute les richesses de son amour, de ses prévenances, de ses inquiétudes, de ses préoccupations, de ses angoisses même ! Et de sa joie ! Et, bien entendu, de sa fidélité à l’autre, gage de bonheur pur l’enfant, de stabilité, de paix intérieure. Hélas, sauf exceptions… plus rares chez les couples habituels que chez les inhabituels unisexe.

J’invite mon lecteur à consulter le site suivant : Mai 2005, CE N’EST PAS PAREIL : Rapport sur le développement de l’enfant au sein de couples de même sexe :

http://www.jurivie.org/documents/articles/rapport_adoption_homo.pdf.

Les avis des auteurs restent inquiétants aussi bien sur le devenir global des homosexuels, nettement plus défavorable que celui du plus grand nombre, que sur celui des enfants qu’ils sont susceptibles d’obtenir, soit par les moyens artificiels soit par l’adoption. Bien des difficultés reconnues relèvent d’un pourcentage faible chez les parents ordinaires ou normaux que chez les partisans des pratiques sexuelles entre semblables.

Personne ne peut donc être blâmé de se soucier de ces enfants élevés dans des conditions psychologiques fragiles car ils risquent beaucoup plus que les enfants vivants entre un père et une mère : or, l’institution du mariage se soucie au moins autant des enfants à venir que de ceux qui composent le couple, puisque c’est en vue de voir naître ces enfants dans la sérénité et la paix que le mariage civil a été codifié. Ce qui ne supprime pas les risques encourus chez ces enfants, mais en une proportion nettement plus faible.

Je n’illustrerai pas mon propos par les photographies prises lors du défilé du 27 janvier et qui circulent sur l’Araignée : ce qui ne s’était aucunement constaté lors de celui du 13 du même mois, ces photographies relèvent trop souvent du porno, du sacrilège, de l’obsession sexuelle, de la phobie du christianosme. Des insultes incroyables ont été relevées sur certains des panneaux brandis au-dessus des têtes, certaines particulièrement odieuses. Je ne les évoque que pour éclaircir l’expression « conditions psychologiques fragiles ».

Bien entendu, il s’agit d’études statistiques : et donc il est toujours possible, par bonheur, de rencontrer des homos équilibrés, non enclins à la recherche quotidienne de partenaires, non consommateurs de drogues, sans hostilité stéréotypée envers le Pape ou le Christ, et même fidèles sur de longues périodes et même jusqu’à la mort à leur « double » : mais en proportion nettement plus faible que chez les couples ordinaires…

Un de mes étonnements : le plaidoyer pro-homosexualité en cours chez certains médias catholiques — Golias, Témoignage chrétien (en ce cas surprenant)… — sans qu’il y soit fait référence aux textes du Premier Testament comme à ceux du second et pas plus à l’enseignement donné par le Catéchisme de l’Église catholique… On marche à la seule émotion, étant un peu court en arguments raisonnés.

Par contre, je ne suis nullement étonné par l’acharnement insolite des associations LGBT, qu’il faut redire ultra minoritaires par rapport à l’ensemble des homosexuels « ordinaires », à vouloir obtenir un semblant de droit qui ne sera utilisé que par un petit nombre : car il entre parfaitement dans les vues du Grand Orient de France et de ses alliés à travers le monde, rien de plus mais rien de moins que balayer le plus vite possible tout ce qui évoque la civilisation judéo-chrétienne. Quand ce sera fait, personne ne sera plus soumis aux contraintes d’une morale honnie : même topo que « demain on rasera gratis ». Mais qu’ils ne se leurrent pas : si cette volonté occulte parvient à ses fins, ils seront soumis à bien pire : car les idéologies qui prendront le relais n’auront rien à voir avec la rencontre vivante entre un homme et le Christ. Mais de ce dernier propos ils n’en comprendront même pas le dixième de sa signification tant ils ont été par la République anesthésiés spirituellement et philosophiquement : rien de mieux pour obtenir ce résultat que Robespierre, Saint-Just, Brisson, Marx, Jules Ferry, Bourdieu, Freud et quelques autres, dont Vincent Peillon actuellement au pouvoir.

Dominique Daguet

  1. Ces adjectifs parce que le mariage ne saurait être « pour tous », par exemple pour certains grands infirmes. Il ne saurait être non plus validement conçu pour deux personnes de même sexe, à l’évidence incapables d’assurer la moindre procréation de façon naturelle, c’est-à-dire « normale », sans tricheries charnelles, sans manipulations qui relèvent de l’artifice, de l’égo élevé au rang d’idole, de l’amour de soi plus que de celui réservé à l’enfant, grand oublié malgré les protestations d’amour : normale donc et en lien naturellement avec le respect absolu dû à celui qu’il sera. Certes, des couples dont l’un des membres* se découvre dans l’incapacité d’assurer sa part dans la procréation usent des possibilités médicales de palier cette infirmité : l’Église n’y est pas favorable dans ses enseignements pour des raisons que ces couples n’approuvent pas : la plupart du temps parce qu’ils ne les connaissent pas ou bien parce qu’ils n’accordent pas toujours à cet enseignement l’importance qu’il revêt. Il est vrai que nombre de chrétiens font passer leur bonheur immédiat — ou ce qu’ils croient être ce bonheur — avant l’exigence de sainteté, la vraie porte ouverte sur la joie. Quand on parle d’exigence, on pense souvent à « trop dur », « trop difficile », « trop éloigné des réalités contemporaines », « trop réactionnaire », etc.
    * Parfois les deux.