Le "grand théologien" Hans Küng - France Catholique
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Le « grand théologien » Hans Küng

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25 FEVRIER

Décidément, Le Monde (24 février) enfonce le clou ! Il ouvre, ce soir, largement ses colonnes à l’ineffable Hans Küng qui, du point de vue de la suffisance, est champion absolu. Dirais-je mon opinion sur ce « grand théologien » (Le Monde), je risque d’être taxé de mépris. L’homme est tellement encensé qu’il souffrira bien une exception à la règle. Hans Küng a du brio, des connaissances incontestables. Mais je n’ai jamais perçu qu’il était à la hauteur des grands inspirateurs de Vatican II. Je pense même qu’il ne restera pas grand-chose de son œuvre dans quelques années, tandis que ceux qu’il considérait comme ses pairs continueront et pour longtemps à nourrir les générations futures.

http://www.lemonde.fr/archives/article/2009/02/24/pour-le-theologien-hans-kung-l-eglise-risque-de-devenir-une-secte_1159626_0.html

Il fallait s’attendre à ce que cet agitateur profite du charivari des dernières semaines pour exprimer sa rancœur à l’égard de son ancien collègue de Tübingen. On peut dire qu’il ne lésine pas sur les formules : « L’Église risque de devenir une secte ». Pas moins ! On apprend encore que Benoît XVI est resté enfermé au Vatican – qui est comme le Kremlin d’autrefois – où il est préservé de cri­tiques ». Voilà au moins qui est nuancé… Mais Küng est ainsi fait qu’il tape comme un sourd sur l’objet de son exécration.
Si l’on s’intéresse à sa pensée, elle se réduit au fond à peu de chose : « Vatican II a représenté l’intégration du paradigme de la Réforme et de la Modernité dans l’Église catholique. » Ces mots, d’une redoutable simplicité, jouent comme des interdits, en s’imposant comme des absolus et des idoles. Sans doute y a-t-il beaucoup de choses intéressantes à retenir de la Réforme et de la Modernité, mais elles ne sauraient se constituer en normes de la foi, d’autant que cette même foi pourrait jouer à leur égard comme analyseur salutaire. La modernité est un fourre-tout philosophique et sociologique où il y a autant à admirer qu’à élaguer. Ceux qui en font le socle incontesté de leur conviction ne provoquent pas mon admiration. Ils sont la proie d’une étrange contradiction : alors que la modernité s’est voulue principe critique par excellence, il voudrait l’imposer comme un bloc. C’est pourquoi, n’en déplaise à Hans Küng ou autre dévots en modernité, j’écouterai toujours avec intérêt la voix des gens qui ne s’en sont jamais laissé conter là-dessus, qu’ils s’appellent Péguy ou Bernanos, Ellul ou Anders, Baudrillard ou Muray.

Quant au programme de notre « grand » théologien, il est également d’une redoutable simplicité. Fin de la discipline canonique pour les divorcés-remariés, abolition du célibat ecclésiastique et, comme disait Clavel, reconnaissance de l’Immaculée contraception. Avec cela, nul doute que tout le monde tombera à genoux. Il n’y manque que l’accession à l’épiscopat des homosexuels déclarés, et la modernité, ainsi que la réforme, seront comblées. Et l’Église, sans doute, avec un grand ouf, échappera à la condition sectaire. Question : Pourquoi mon cher Küng, l’Église d’Angleterre qui a déjà, avec empressement, accédé à tous vos vœux, stagne-t-elle, ou plutôt recule-t-elle vers un déclin qui apparaît sans remède ? Pourtant elle a parfaitement intégré votre paradigme. Cela ne l’empêche pas d’avoir aujourd’hui moins de pratiquants dominicaux que l’´Êglise catholique anglaise, qui compte beaucoup moins de baptisés.
Hans Küng est aussi tributaire d’une étrange ecclésiologie. Celle qui lui donne à penser que Benoît XVI est « beaucoup plus puissant que le président des États-Unis ! Il n’a pas à rendre compte à une Cour suprême ». C’est littéralement aberrant. Benoît XVI n’a que la puissance que l’Évangile lui accorde, que la tradition lui reconnaît. Il a beaucoup plus qu’une cour constitutionnelle au-dessus de lui, l’autorité de la foi dont il n’est que le transmetteur. Mais, malheureusement, Hans Küng n’est qu’un très conformiste essayiste qui a toujours eu peur d’être en décalage avec ce qu’il croyait être son temps. À tous égards, il demeure l’homme « des courbettes » discerné depuis bien longtemps par son collègue Ratzinger. En somme, un timoré à qui il aura manqué l’audace des grands découvreurs de Dieu.

Voir la réponse du cardinal Sodano à Hans Küng dans un entretien accordé à Radio Vatican :

http://www.zenit.org/article-20290?l=french

Le commentaire de La Tribune de Genève

http://www.tdg.ch/actu/monde/hans-kueng-fache-eglise-catholique-2009-02-25