Le drame des « détransitionneurs » - France Catholique
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L'Église dans l'attente
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Le drame des « détransitionneurs »

Certaines personnes transgenres expriment le désir de revenir en arrière, sans que ce soit possible. C’est en amont qu’il faut agir, avant qu’il ne soit trop tard.
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Des détransitionneurs témoignent de leur désarroi : « Je pense que c’est un échec de la part des services médicaux de m’avoir permis de faire une transition à un si jeune âge. »

Des détransitionneurs témoignent de leur désarroi : « Je pense que c’est un échec de la part des services médicaux de m’avoir permis de faire une transition à un si jeune âge. »

© lachlan-thompson – unsplash

Les « détransitionneurs » sont les transsexuels qui veulent retrouver leur sexe de naissance après avoir compris que la « transition » était une fausse promesse. « Après une transition complète, une étude suédoise montre que le mal-être des personnes trans ne diminue pas. Pire, le risque de suicides augmente légèrement la première année suivant la fin de la transition », souligne Olivier Vial dans une note du Centre d’études et de recherches universitaire (CERU), Détrans : les Cassandre de la communauté trans.

Un no man’s land identitaire

Certains expriment leur colère, reprochant au corps médical de ne pas avoir pris en compte leurs problèmes psychologiques. « J’aurais aimé qu’on me pose des questions sur mes traumatismes avant ma transition et qu’on m’offre la possibilité de suivre une thérapie sur les traumatismes, parce que c’est le facteur qui a joué le plus grand rôle dans mon mal-être corporel, témoigne une jeune fille de 19 ans. Je pense que c’est un échec de la part des services médicaux de m’avoir permis de faire une transition à un si jeune âge, alors qu’ils savaient que j’étais dans un foyer violent » (La détransition de genre, un parcours de réconciliation avec soi-même, brochure réalisée par l’association Post-trans).

Malheureusement, la « détransition » totale est presque impossible, le corps ayant subi trop de modifications. Ces personnes se retrouvent alors dans une sorte de no man’s land sexuel et identitaire, mi-homme, mi-femme, subissant souvent la colère de la communauté « trans » qui leur reproche leur « trahison ».

Un procès retentissant

Quelques-uns osent pourtant engager des procès, comme Keira Bell contre la clinique Tavistok. Son cas est relaté dans la note du CERU. Cette jeune Anglaise de 23 ans avait entamé une transition vers le genre masculin dès l’âge de 14 ans. Des bloqueurs de puberté lui furent alors prescrits puis, à 17 ans, de la testostérone. À 20 ans, elle subit une double mastectomie (ablation des seins), bien qu’elle ne soit plus certaine de sa nouvelle identité de genre. Trois ans plus tard, elle décide de détransitionner et attaque la clinique, lui reprochant de ne pas l’avoir prévenue des risques de cette procédure. En 2020, la Haute Cour de Londres a tranché en sa faveur, jugeant qu’on ne pouvait pas considérer qu’un enfant fait preuve d’un consentement éclairé pour demander un changement de genre.

Désormais, il faut au Royaume-Uni l’autorisation d’un tribunal pour prescrire des traitements hormonaux à des mineurs. D’autres pays comme la Suède, précurseur dans ce domaine, la Finlande ou l’État de Floride commencent à se réveiller, en interdisant la « transition » médicale aux mineurs ou en la conditionnant à une étude psychiatrique approfondie. Et en France ? « Il conviendrait d’adopter rapidement un moratoire sur l’utilisation des bloqueurs de puberté dans le cadre d’une dysphorie de genre », conclut Olivier Vial.