Le clergé en chemin - France Catholique
Edit Template
Pontificat de François - numéro spécial
Edit Template

Le clergé en chemin

Copier le lien

Comme l’écrivait Joseph Ratzinger, les catholiques sont en Chemin. Le Chemin (la Voie), c’est le Christ. Qu’est-ce que cela signifie pour le clergé ? On peut transformer tout élément de la vie spirituelle ou temporelle en une liste de fascinations ou comme le dirait Ratzinger de « religions ». Il en était ainsi de la vie des païens du premier siècle et c’est toujours le cas aujourd’hui. Ce que voulait indiquer Ratzinger, c’était qu’être Catholique implique soit de suivre le Chemin ou, dans le cas d’un prêtre, de gaspiller sa vie en ayant plusieurs « religions » comme le snobisme, l’âgisme, la recherche du pouvoir, du standing social, de la prochaine promotion, etc.

Il est extrêmement difficile d’écrire sur le clergé Catholique parce qu’au fil du temps il y a eu tant de cultures qui ont essayé de redéfinir le clergé pour qu’il ne bouscule pas les choses. Le clergé aux États-Unis est l’héritier de la tradition européenne du clergé (Protestant et Catholique) issu d’une petite aristocratie terrienne qui, étant donné son rang social, ne peut se salir les mains avec des choses comme instruire le peuple. Pas question de sentir la brebis ici ! Ceci pourrait également être la raison pour laquelle tant de pasteurs associés ont des difficultés avec leurs pasteurs.

En dépit de cette pression culturelle écrasante, théologiquement, ce qui définit le prêtre catholique, c’est le sacrifice, le sacrifice du Christ sur la Croix et la vocation à participer sa présence continue. Et rien d’autre, pas de statut social ou financier. Le prêtre commence sa vie comme laïc qui est baptisé puis est introduit dans la vie sacrificielle, qui consiste à suivre la volonté de Dieu comme le fait Jésus. Vatican II le dit de cette manière : « tous les disciples du Christ, persévérant dans la prière et la louange de Dieu doivent s’offrir en victimes vivantes, saintes, agréables à Dieu »1. En tant que personnes baptisées, les membres futurs du clergé, s’initient à l’amour, la prière, la louange, l’amour du prochain – tous des actes sacrificiels. C’est la fonction de prêtre commune à tous les laïcs.

Ensuite, par l’ordination :  » Celui qui a reçu le sacerdoce ministériel jouit d’un pouvoir sacré pour former et conduire le peuple sacerdotal, pour faire, dans le rôle du Christ, le sacrifice eucharistique et l’offrir à Dieu au nom du peuple tout entier. » (Vatican II). Sa mission baptismale n’est pas niée. Au lieu de cela, l’ordinand entre dans un nouveau mode d’existence qui inclut l’offrande publique du sacrifice eucharistique.

Les sacrifices spirituels en cours et son rôle public et officiel de chef sont la participation du prêtre au sacrifice du Christ lui-même, et incarnent la volonté du Père à chaque instant. C’est là le Christ qui a lavé les pieds de ses disciples. Pas de propriétaire terrien en vue. En effet, « Leur ministère même exige, à un titre particulier, qu’ils ne prennent pas modèle sur le monde présent » (Encore Vatican II).

Son enseignement, sa sanctification, et son gouvernement font du prêtre le pivot de la communauté ecclésiale. La plus grande partie de ce qui se passe dans la communauté dépend de sa bonne volonté. Les prêtres sont unis à leur évêque et doivent avoir « pour leur évêque un attachement sincère, dans la charité et l’obéissance »2
. Mais cette relation est parfois empoisonnée par un mal culturel moderne. Tout le monde est maintenant juriste, pour ainsi dire, fait sans cesse valoir des droits et en invente de nouveaux. Il y a pénurie de confiance.

Par conséquent, si « c’est aux évêques, avant tout, que revient la grave responsabilité de la sainteté de leurs prêtres » (Vatican II), en réalité cela dépend de la bonne volonté de l’évêque, mais aussi des prêtres. La relation unique qui lie les évêques et les prêtres est une relation chrétienne et pas simplement d’ordre juridique. Il y a besoin de charité chrétienne et d’obéissance plutôt que de jouer une farce à la Hobbes 3 où les prêtres sont en concurrence et en opposition avec les évêques.

La relation entre prêtre et évêque provient du partage du sacerdoce du Christ, pleinement pour l’évêque et partiellement pour le prêtre.  » … En la personne des évêques assistés des prêtres, c’est le Seigneur Jésus-Christ, Pontife suprême, qui est présent au milieu des croyants. » (Vatican II). Il faudrait donc que les candidats se montrent réellement capables d’exercer ce type de relation tout en entretenant d’amicales relations avec les gens.

Les prêtres sont des hommes parce que le Christ est un homme et il est « le type de ministère ordonné voulu par le Seigneur Jésus et soigneusement maintenu par les Apôtres » (CDF). En oblitérant les différences de genre dans notre culture, nous cherchons simplement à les nier; cela ne veut pas dire qu’elles n’existent plus. La relation de communauté avec le Christ est marquée par le genre (Ephésieens 5). Elle est conjugale. La relation de la communauté avec le prêtre est marquée par le genre. Elle est conjugale. La communauté est spirituellement « féminine » relativement à la masculinité du prêtre. C’est la raison pour laquelle elle s’épanouirait si on avait davantage de clergé masculin.

Pour terminer, il nous faut remarquer que le clergé participe au ministère de la Parole. Pour les évêques, « la prédication de l’Évangile occupe une place éminente. » (Vatican II). Pour les prêtres, « le prêtre est en premier lieu un ministre de la parole de Dieu, consacré et envoyé pour annoncer à tous la Bonne Nouvelle du Royaume ». (Jean Paul II)

Saint John Vianney, the Patron Saint of Clergy, was not chosen as a representative of an unattainable ideal, but as a practical demonstration that it is perfectly possible for a priest to teach the faith to his parishioners for most of his day, with extensive prayer. This is what it means when God says he “will give you shepherds after my own heart.” (Jeremiah 3:15) The Word continues his ministry. He is the Way for clergy too.

Saint Jean Marie Vianney, Saint Patron du clergé, n’a pas été choisi en tant que représentant d’un idéal impossible à atteindre, mais comme démonstration pratique qu’il est parfaitement possible pour un prêtre d’enseigner la foi à ses paroissiens pratiquement tout au long de sa journée, avec une part importante du temps consacrée à la prière. C’est ce que signifie cette Parole de Dieu disant « Je vous donne des pasteurs à ma convenance. » (Jérémie 3, 15) La parole continue son ministère. Il est le Chemin pour le clergé aussi.

— –

 
Le Père Bevil Bramwell, est Oblat de Marie Immaculée; il est en retraite et était auparavant doyen du premier cycle à la Catholic Distance University. Il a publié Les Laïcs : Beaux, Bons et Vrais et Le Monde des Sacrements.  

Image : St. Jean Vianney, saint patron des curés.

Source : http://www.thecatholicthing.org/columns/2014/clergy-on-the-way.html

  1. NDT : Traduction : http://www.vatican.va/archive/hist_councils/ii_vatican_council/documents/vat-ii_const_19641121_lumen-gentium_fr.html
  2. NDT : Traduction : http://www.vatican.va/archive/hist_councils/ii_vatican_council/documents/vat-ii_decree_19651207_presbyterorum-ordinis_fr.html
  3. NDT : Selon Hobbes, « Dans l’état de nature (état fictif des hommes avant l’instauration d’un ordre social), les hommes sont égaux, et donc rivaux. Ils sont mus par le désir de vivre et de conserver leur être, et chacun tend à s’emparer de tout ce qui peut assurer sa subsistance, et à détruire tout ce qui peut la mettre en péril. L’état primitif est donc un état de guerre de tous contre tous, où le seul privilège reconnu est celui de la supériorité physique, acquise par la force et la ruse. C’est une communauté d’insécurité et d’inculture, qui définit une vie bestiale et cruelle où l’homme est un loup pour l’homme. » (http://www.ac-grenoble.fr/PhiloSophie/articles.php?lng=fr&pg=20481)