Le chemin de croix du Père Jerzy Popieluszko - France Catholique
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L'incroyable histoire des chrétiens du Japon
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Le chemin de croix du Père Jerzy Popieluszko

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Le film de Rafal Wieczynski est un biopic sur la vie de Jerzy Popiełuszko. Il est sorti en Pologne et aux États-Unis en 2009. Mais il arrive chez nous en version française en avril 2019, grâce au travail effectué par la maison de distribution chrétienne Saje qui le fait diffuser par un large réseau associatif avant de proposer le DVD à partir de juin 2019.


Jerzy Popiełuszko est le prêtre polonais assassiné par la police politique de son pays le 19 octobre 1984, à l’âge de 37 ans. Il incarnait l’esprit de résistance polonais à la dictature communiste. Mais plus encore l’amour du peuple de Dieu. Il a été béatifié en 2009 par le pape Benoît XVI et sa canonisation ne saurait guère tarder puisqu’un miracle opéré en 2012 par son intercession est à l’étude par la congrégation pour la cause des saints.

L’aumônier de Solidarnosc

Ce film a beaucoup de qualités, à commencer par l’interprétation du héros principal par l’acteur Adam Woronowicz qui a cultivé sa ressemblance étonnante avec son modèle. Tout le film est d’ailleurs parfaitement crédible grâce à la ressemblance des différents acteurs, aux reconstitutions soignées des décors, des costumes, des coiffures avec toute une collection d’automobiles très kitch et de nombreux véhicules militaires, tout cela avec un nombre impressionnant de figurants, comme il se doit pour les rassemblements de masse qui caractérisent la période des grandes grèves de Solidarnosc dans les chantiers navals de Gdansk. De nombreux plans reconstitués sont doublés avec des archives filmés qui s’insèrent avec beaucoup de fluidité dans le récit. On y voit, « en vrai », le pape Jean-Paul II, Lech Walensa, etc.

La première partie montre la naissance de la vocation sacerdotale du jeune Jerzy dans un cadre de dictature communiste qui doit composer avec le nationalisme des Polonais. C’est surtout de l’Histoire, racontée avec sérieux et mesure par différents flashs qui avancent vite.

Mais à partir du moment où le père Popiełuszko devient l’aumônier du syndicat libre Solidarnosc et acquiert une immense popularité auprès des ouvriers, il devient la bête noire du régime prosoviétique du général Jaruzeklski. Il est perpétuellement suivi par des policiers en civil, ce qui inquiète ses supérieurs. Quant à son charisme, il indispose certains de ses confrères prêtres… Alors le parallélisme avec la Passion du Christ est criant et bien souligné par le film. Son souci des plus pauvres et des plus faibles, son attitude vis-à-vis des femmes, son refus de toute violence, ses fidèles amis (dont certains le trahiront) qui sont de simples ouvriers, les passages devant le procureur, une femme impitoyable, puis devant le tribunal qui l’envoie en prison où son apostolat fait encore merveille auprès de quelque « bon larron »… Mais il n’aura pas droit à une condamnation à mort en bonne et due forme.

Ses supérieurs avaient essayé de le persuader de se mettre à l’abri à Rome. Il préféra témoigner jusqu’au bout malgré les risques de plus en plus évidents. Après une première tentative de meurtre par un faux accident de voitures, il est enlevé une nuit par trois policiers en civil. Il est battu, défiguré et on retrouvera son corps supplicié au fond d’un réservoir d’eau.

Donner son sang

Les images du film restent discrètes. On est certes loin de La Passion du Christ de Mel Gibson, sorti en 2004. Mais, elles ne sont pas sans une certaine beauté choquante et inspirante, comme un chemin de Croix. Oui ce film est à voir dans une perspective pascale. On sait que la mort du martyr emblématique de la fin du communisme en Pologne, sera suivie d’une résurrection, celle de l’indépendance polonaise – qui ne sera pas sans déceptions… – mais en ce moment de l’année, laissons-nous plutôt inspirer par le sacrifice d’un prêtre pour notre foi en la personne de ce Christ qu’il a magnifiquement imité jusqu’à donner son sang en toute conscience.

François Audelan, atteint d’une leucémie rare, entre en soins palliatifs à Créteil le 11 septembre 2012. Il a 56 ans. Le père Bernard Brien lui propose de réciter la prière d’intercession au père Popieluszko. Et ce sera le début d’une guérison que la médecine devra reconnaître inexplicable en 2013, ce qui sera retenu par la congrégation pour la cause des saints en 2014…

https://www.sajedistribution.com/film/popieluszko.html