La vraie joie de la crèche - France Catholique
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L'Église dans l'attente
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La vraie joie de la crèche

À quelques pas du centre historique et de ses grandes maisons de vins, se cache un trésor plus éclatant que tous les crus de Bourgogne : le sanctuaire de l’Enfant-Jésus, vénéré ici sous le vocable de Petit Roi de Grâce. Reportage.
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Le Petit Roi de Grâce du carmel de Beaune.

Le Petit Roi de Grâce du carmel de Beaune.

© Carmel de Beaune

En journée hivernale, alors qu’un ciel noir descend sur les toits colorés et vernissés de la cité viticole, les voix lumineuses des carmélites de l’Enfant-Jésus montent pour chanter les vêpres, dans l’église Saint-Étienne.

Sur le côté gauche du chœur, les grilles de l’ancienne communauté de carmélites cloîtrées, qui fut installée ici jusqu’en 2001, sont toujours là. Derrière, la petite statue de l’hôte des lieux, l’Enfant-Jésus, est abritée dans une modeste étagère en verre. S’il est à son tour « cloîtré », c’est que sa vitrine « officielle », située dans la nef, a été cambriolée quelques jours plus tôt. « Les bijoux – sans valeur – de la statue, ont été volés… et retrouvés deux jours plus tard », raconte avec un grand sourire Sœur Huberta, 52 ans, prieure de la petite communauté. Sœur France, 26 ans, carmélite depuis trois ans, a sa petite idée sur la question : « Ce n’était peut-être pas des bijoux qu’ils cherchaient… Sans le savoir, ils voulaient peut-être prendre la main de l’Enfant-Jésus… »

Une main que la petite statue de bois du XVIIe siècle, semble effectivement tendre à ceux qui viennent la voir. Pour la saisir, le visiteur constate vite qu’il va devoir beaucoup s’abaisser… à la hauteur de ses 47 cm ! C’est justement l’une des grâces de ce lieu : l’invitation à « vivre les vertus de l’enfance spirituelle », explique la prieure, lesquelles sont loin d’être un programme de bac à sable ! « Simplicité, humilité, pauvreté, obéissance, espérance, confiance, pureté et abandon », précise-t-elle. Un programme de vie spirituelle intégrale, en somme, dont le Christ semble vouloir ici montrer lui-même le chemin : « Jésus a voulu vivre l’obéissance et la dépendance envers son Père de la crèche à la croix : ici, il nous invite à l’imiter ! », souligne Sœur France.

Au carmel à 11 ans

Derrière le Petit Roi de Grâce, tel un petit Jean-Baptiste, se dessine discrètement la vénérable Marguerite du Saint-Sacrement, entrée ici au carmel à 11 ans, en 1631, et morte à 28 ans. Cette mystique précoce est à l’origine de cette dévotion : elle reçoit des visions de l’Enfant-Jésus, qui lui demande de puiser « dans les mystères de son Enfance », et d’être sa « petite épouse de la crèche ». En 1643, bouleversé par cette spiritualité dont le parfum s’est répandu hors du carmel, le baron Gaston de Renty sculpte la statue et l’offre à Marguerite. Anne d’Autriche y viendra plus tard remercier Marguerite d’avoir prié l’Enfant pour la naissance de Louis XIV.

Retrouvez le reportage complet dans le magazine.