La valeur de la vie - France Catholique
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L'incroyable histoire des chrétiens du Japon
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La valeur de la vie

Dans « Éclats de vie », un témoignage personnel émouvant, Blanche Streb poursuit sa réflexion autour du système médical et ses dysfonctionnements.
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L’auteur, une des figures d’Alliance Vita, raconte comment, après la naissance de son premier enfant, une opération ratée compromet gravement sa fertilité. Elle n’est pas tout à fait stérile, puisqu’elle portera deux autres enfants. Mais donner la vie est devenu une aventure pleine d’embûches. Elle y perdra une petite fille et manquera de perdre également un petit garçon, né très grand prématuré. Don de soi et renoncement S’il est un chant d’amour à la vie et à la maternité, ce témoignage n’est pas pour autant le récit d’une quête de la maternité à n’importe quel prix. « Le désir d’enfant est très fort, je l’ai expérimenté, il peut même devenir dévorant. Il révèle que nous sommes faits pour nous donner. C’est beau, finalement ! Mais lorsque la venue d’un enfant est impossible, lorsque pour assouvir ce désir à tout prix, on en vient à poser des choix dont l’enfant lui-même payera le prix, il y a un problème… C’est aussi un don de soi, le renoncement, parfois. » Là est justement l’écueil dans lequel bute notre époque, à l’heure des performances médicales et du « tout possible » : elle ne sait pas renoncer. Elle ne sait plus accepter que ce soit l’infertilité, la mort ou la maladie. Elle veut croire que la médecine peut tout ou presque. Mais cette science dont notre temps espère qu’elle lui fournira un miracle – la naissance d’un enfant par exemple – ne leur donne, une fois l’espoir déçu, aucune espérance ni consolation. Une médecine malade Cette histoire est aussi l’histoire d’une médecine malade. « Les erreurs et maladresses médicales qui se sont succédé, sont réparties entre plusieurs soignants. Personne ne m’a voulu délibérément du mal. Je le sais. C’est le système hospitalier sous pression, les internes débordés, pour certains mis devant des responsabilités trop grandes pour eux, qui ont abouti à ce drame. » À travers l’histoire de Blanche, le lecteur découvre le peu de cas qui est fait, parfois, de l’intégrité physique de la personne. Le patient s’est peu à peu effacé derrière un numéro de dossier, moins chargé d’émotions et de fait moins difficile à traiter pour un corps médical débordé. Pour autant, le témoignage de Blanche Streb n’est pas un livre à charge contre le système médical, loin de là. On croise au fil des pages de belles figures de soignants, véritables phares d’humanité, qui ont su marier compétence et empathie et voir l’humain derrière le patient. C’est enfin le récit de l’amour divin, et de la capacité humaine à faire fleurir les épreuves, avec l’aide de la grâce. « La seule chose que j’aurais eu besoin d’avoir, que j’aurais aimé recevoir, c’est une demande de pardon. Je ne l’ai jamais eue… » Pourtant, elle a voulu pardonner. C’est le mystère de l’amour et de la foi. «  Nous n’avons jamais été seuls, abandonnés, nous sommes chanceux, je le sais. Je crois que c’est dans le noir de l’épreuve qu’on entrevoit le mieux la petite « lampe Espérance ». Je l’ai senti, vraiment. Comme si elle vivait en moi, comme une petite braise camouflée sous les cendres des difficultés et des deuils. Elle ne s’est jamais totalement éteinte – malgré les moussons de larmes –, ni la joie, d’ailleurs ! L’espérance est le plus beau challenge que notre âme peut relever, celui de surmonter le désespoir. Et pour cette ascension, nous ne sommes pas seuls ! à chacun de nous, il l’a promis : « Et moi, je suis avec vous, tous les jours, jusqu’à la fin du monde. » Mon espérance, c’est Lui ! »
—  eclats-de-vie-couv.jpgBlanche Streb, Éclats de vie, 2019, éd. de l’Emmanuel, 288 pages, 18 €. Bébés sur mesure. Le monde des meilleurs, 2018, éd. Artège, 268 pages, 14 €.