Depuis déjà longtemps je me suis abstenu d’évoquer la tragédie qui se déroule en France comme en bien d’autres parties du monde : l’exode effrayant qui roule des millions de victimes de pays en pays, sans que des mains secourables secourables se lèvent réellement, non pas avec leurs seules bonnes paroles, mais bien avec des solutions pratiques, plus ou moins faciles à mettre en oeuvre…
L’animatrice de l’émission d’hier matin, « Le temps de le dire » sur RCF, à propos des déclarations du Pape François à Lesbos insistait pour que l’auditeur que je suis, parmi d’autres, donne son accord sans plus tergiverser : j’ai éprouvé de l’admiration pour l’audace du Saint-Père mais j’ai trouvé insuffisante ses prises de position mais il ne pouvait faire davantage car ne disposant que de sa foi et de son verbe : dans l’espoir d’être entendu de ceux qui disposent de la finance et des armes.
Il n’est que trop vrai que la situation des migrants, qu’ils soient stationnés aux limites de la Syrie, en Grèce, à la frontière de la Macédoine ou en Turquie, est des plus désespérante. Impensable en effet de ne pas chercher à sauver le plus de ces fuyards dont tant de milliers ont trouvé leur tombe en la mer Méditerranée : il était dit sur d’autres chaines d’information que le retour du beau temps en Lybie allait précipiter de nouvelles foules de malheureux sur les fragiles Zodiacs, non prévus pour transporter jusqu’à deux cents, parfois trois cents égarés. Ce dernier mot me semble exact parce que ceux qui fuient la guerre dans ces embarcations de fortune courent bien plus de risque de mort que s’ils étaient resté chez eux : et bien plus de risques de subir la misère comme de connaître le sombre refus des peuples qu’ils veulent obliger à les accueillir !
On dit : puisqu’ils sont là, il faut d’urgence les faire entrer : on sait que de tels raisonnements ne sont pas propres à rassurer ces peuples qui savent combien les musulmans forment des communautés fermées au sein desquelles tout peut pousser, notamment le pire.
Je reviens aux migrants, dont ceux qui ont témoigné de ce qu’ils ont vécu : des conditions qui leur étaient faites pour enfin se rendre là où ils voulaient aller : on sait pourtant que les « passeurs », qui se trouvent en nombre aussi bien en Turquie qu’en Lybie, sont d’infâmes négriers et qu’ils font tout ce qu’il faut pour convaincre les candidats à la « Grande Migration ». Que font la France et les autres pays de l’Europe afin de pourchasser cette armée de bourreaux d’un nouveau type, éradiquer ces chasseurs de prime ?
Mais surtout que font-elle pour envoyer sur place des forces en mesure d’en imposer à ceux qui n’ont que la guerre à faire valoir ? Pour agir là même où se rassemblent ces pauvres d’entre les pauvres, afin d’étudier et de mettre en œuvre de nouvelles stratégies, de créer, que sais-je, des zones de liberté, de protection, là même où ils vivent car c’est en ces lieux seulement que se trouvent leur vrai bonheur, leur vraie patrie ? Non pas d’installer correctement, non des camps de fortune, mais bien de vastes zones mises à l’abri de la guerre par des troupes dévouées à la paix.
Là devraient depuis longtemps (peut-être ou non ?) se trouver des casques bleus : je pense à la grande Bekaa qui regroupe plus d’un million de réfugiés. Qu’a-t-il été fait par l’ensemble des nations occidentales, riches à milliards, pour assurer, non une survie, mais bien une « vie réelle » afin que ce petit pays d’accueil qui fait des miracles pour venir en aide à leurs voisins ne succombe sous le poids de la charge ? Et que l’on n’aille pas prétendre que l’on ne peut pas, à quelques dizaines de nations, assumer ce qu’un pays de quatre millions d’habitants est parvenu à consentir.
En quels lieux ? La Jordanie abrite elle aussi quantité de réfugiés : elle devrait recevoir une aide semblable à ce qui est ici suggérée, ce qui permettrait de doubler ce nombre des aidés, si toutefois l’argent et les professionnels sont au rendez-vous… La Lybie est vaste… On peut penser également à l’Arabie Saoudite, même si l’on sait qu’elle est plus que rétive. L’Occident a les moyens de la convaincre… La Turquie bien sûr, mais non laissée seule… L’Iran, amie de la Syrie, devrait accueillir les Syriens. J’oublie le Maghreb dans son ensemble, avec l’aide bien entendu de l’ensemble des nations concernées, qu’elles abritent ou non chacune de telle zones d’accueil…
Cela dit seulement pour que l’on se pose la question de savoir si oui ou non la charge de cet accueil tel qu’il se fait aujourd’hui, outre les pays actifs déjà cités, ne devrait concerner que les territoires de l’Europe : après tout, pour l’essentiel, tous ces migrants ne relèvent-ils pas de l’Islam, des Terres d’Islam ? Leur fuite n’est-elle pas causée par des conflits suscités par les islamistes ? Les chrétiens sur les routes ne sont pas les plus embarassants… et peut-être sont-ils finalement peu acceptés dans nos pays ? Je n’entends pas que notre soutien leur soit vraiment proposé.
Au-delà de la question centrale d’un accueil qui doit être consenti à l’ensemble des migrants demande donc quelques instants de réflexion, à laquelle j’ai commencé de « travailler » : ne serait-ce que parce que nombre d’obstacles sont toujours à examiner. Ainsi, parmi les fuyards, se découvrent des migrants dits économiques qui se font passer pour des exilés politiques ; des maghrébins qui exhibent de faux passeports syriens… Je vois que bien des arrivants sont des Pakistanais, des Afghans, des Érythréens, des Soudanais du Nord ou du Sud, des Africains subsahariens, des Égyptiens et des Iraniens aussi, tous mêlés à des familles fuyant les horreurs de la guerre… S’y ajoutent des djihadistes envoyés par le Califat, des opposants au régime de Bachar Al-Assad en ayant assez des combats, etc.
J’entends dire que la plupart en fait fuient des régimes dictatoriaux : comme le plus grand nombre des nations se sont dotées, plus ou moins involontairement, de tels régimes j’en conclus que tous les habitants de ses pays doivent quitter leur patrie et venir s’installer en Europe, notamment chez nous qui croulons déjà sous la charge de cinq millions de chômeurs…
Reviendrait-il donc à nos gouvernements de faire comprendre à ces dictateurs que leur compte se règlera vite fait s’ils continuent d’ainsi méfaire plutôt qu’être bienveillant envers leur peuple ?…
(À suivre)