« La Hongrie est profondément chrétienne » - France Catholique
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L'incroyable histoire des chrétiens du Japon
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« La Hongrie est profondément chrétienne »

Le pape François se rend en Hongrie du 28 au 30 avril. Entretien avec l’ambassadeur de Hongrie en France, S. E. M. Georges Habsbourg-Lorraine.
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Statue équestre d’Étienne Ier de Hongrie, devant l’église Matthias, Budapest.

Statue équestre d’Étienne Ier de Hongrie, devant l’église Matthias, Budapest.

© Christine Zenino / CC by

Qu’attendez-vous de la visite du pape en Hongrie ? georges_habsbourg-lorraine.jpgS. E. M. Georges Habsbourg-Lorraine : Pour les Hongrois, c’est un très grand honneur de recevoir le pape pendant trois jours. Il était déjà venu à Budapest en septembre 2021 pour le Congrès eucharistique international, mais c’est sa première visite officielle en Hongrie. Le programme en est très complet. Je note, entre autres, une visite aux enfants de l’institut Bienheureux-László-Batthyány-Strattmann – un médecin béatifié par Jean-Paul II en 2003 – puis une rencontre avec 12 500 jeunes, au stade Sportaréna de Budapest. Nous nous en réjouissons car nous tenons la famille et l’avenir de la jeunesse pour un sujet très important. C’est une préoccupation particulière en Hongrie ? La famille est la base de la société. C’est elle qui assure l’avenir du pays, en concourant au bonheur de ses membres. Or, notre démographie était particulièrement déprimée. En 2010, le taux de natalité était seulement de 1, 21 enfant par femme. Le gouvernement a pris des mesures et nous en sommes aujourd’hui à 1, 56 enfant par femme. Ce redressement est un signe d’espoir et de confiance des Hongrois dans l’avenir. Il y a très peu de pays, dans l’Union européenne, dont la démographie se soit ainsi redressée. Qu’a fait la Hongrie pour y parvenir ? Le gouvernement fait beaucoup pour aider les jeunes familles. Nous avons adapté notre fiscalité car un enfant ne doit pas être une charge, mais bien une chance ; nous avons facilité l’accès des familles au crédit à des taux très intéressants… Évidemment, cela coûte cher : la Hongrie consacre 6 % de son PIB à la politique familiale. Vous mesurez notre effort. Je crois que le pape y est très sensible. Il est écrit dans la Constitution hongroise de 2012 que « la Hongrie protège l’institution du mariage en tant qu’union pour la vie en commun d’un homme et d’une femme ». Pourquoi cette précision ? Le Premier ministre, Viktor Orban, a rappelé une chose très importante : si vous n’avez plus la possibilité de définir la famille comme l’union d’un homme et d’une femme, alors c’est que la famille n’existe plus. C’est pour cela que nous avons mis cette définition dans notre Constitution. La Hongrie revendique aussi son identité chrétienne : « Nous sommes fiers que notre Roi, saint Étienne, […] ait fait de notre patrie une partie de l’Europe chrétienne. » Ce n’est pas le cas de l’Union européenne. Le regrettez-vous ? La Hongrie est profondément chrétienne et profondément européenne depuis sa fondation… en l’an 1000 ! La géographie aurait pu nous porter vers Byzance. Mais le fondateur de notre pays, Étienne Ier – futur saint Étienne – a choisi de recevoir la couronne de Rome : il a défendu l’alliance avec l’Europe occidentale et l’Église de Rome contre l’un des cousins, Koppány, qui s’était allié à Byzance. Son couronnement, avec la bénédiction d’un pape français, Sylvestre II, a signé définitivement l’inscription de la Hongrie dans le giron occidental. Notre situation, au cœur de l’Europe, nous a conduits à défendre la chrétienté européenne contre l’expansionnisme ottoman : la Hongrie a longtemps été un champ de bataille. Retrouvez l’entretien complet dans le magazine.