Lundi 2 avril, sur France 3, à 23h05 va être diffusé un documentaire, dont voici la présentation :
LA GUERRE PERDUE DU VATICAN
Diffusion en 16/9
Inédit TV
Un documentaire de Patrick Benquet
Une coproduction Alegria et France Télévisions
Au départ, il y a un anniversaire : le cinquantenaire du concile Vatican II.
Un concile qui a réuni à Rome 2500 évêques du monde entier, de 1962 à 1965, pour réformer une église catholique en train de mourir.
A l’arrivée, 50 années d’une guerre fratricide et l’histoire d’une institution catholique incapable de se réformer.
Jean XXIII, élu pape le 28 octobre 1958, est convaincu que l’Église catholique est menacée, il a une conscience aiguë que le monde a profondément changé.
Il y a eu deux guerres mondiales, le nazisme, les révolutions communistes. La science a fait des progrès. La morale traditionnelle est remise en cause. Face à ces bouleversements, l’église refuse d’évoluer. De plus en plus de chrétiens la rejettent et désertent en masse. Jean XXIII annonce la tenue d’un concile. Il veut, dit-il, ouvrir les fenêtres de l’église sur le monde contemporain. Pas si simple ! Car à Rome règne la Curie, le gouvernement de l’église, composé de 400 prêtres et d’une petite centaine de cardinaux très âgés.
Dès l’ouverture du concile, le 11 octobre 1962, c’est le clash. Face à une Curie qui veut régler cette affaire en 15 jours en faisant adopter quelques textes ne remettant rien en cause sur l’essentiel, les 2500 évêques prennent le pouvoir. Pendant trois ans au cours desquels ils vont révolutionner 2000 ans de christianisme.
Avec quelques années d’avance, l’église catholique vit son » mai 68 « . Rien n’échappe à l’ardeur réformatrice des pères conciliaires qui osent même discuter de sujets aussi explosifs que le rôle des femmes dans l’église, le célibat des prêtres et la contraception…
Le concile se termine dans l’enthousiasme.
Mais c’est en fait une guerre de 50 ans qui commence.
Une guerre fratricide entre ceux qui veulent sauver l’église en poursuivant la démarche du concile et les autres qui sont convaincus que ce concile entraîne l’église à sa perte. Dès juillet 1968, en interdisant la contraception et en réaffirmant l’indissolubilité du mariage, le pape Paul VI lance le mouvement de restauration et de liquidation du concile.
Ce mouvement, qui au-delà des déclarations officielles de soutien au concile touche aussi bien Jean Paul II que Benoit XVI, a aussi ses ultras : monseigneur Lefebvre qui, faute d’obtenir le reniement total du concile, fait sécession.
Jean-Paul II poursuit l’œuvre de restauration. Il s’appuie sur des mouvements sectaires et obscurantistes comme l’Opus Dei. Il soutien pendant 40 ans les « légionnaires du Christ » dont le comportement scandaleux du fondateur (protégé par son ami Jean-Paul II, il abusera de nombreux enfants sous sa responsabilité) va déclencher une des plus grands scandales de l’église catholique. Benoit XVI poursuit l’œuvre de son mentor mais le scandale de la pédophilie le fragilise et porte un coup fatal à l’image du prêtre.
Benoit XVI refuse en bloc toute évolution sur le statut des prêtres et sur la morale conjugale. En autorisant largement le retour de la messe en latin, il favorise le courant traditionnaliste qui se fait entendre de plus en plus bruyamment.
L’église catholique, profondément en crise, a échoué dans sa tentative de rénovation. Cinquante ans après l’ouverture du concile Vatican II, elle tourne le dos à la société contemporaine et se barricade frileusement derrière les murailles de la tradition…