Pris de court par des événements internationaux qu’il avait cru pouvoir devancer en brandissant l’étendard de la « punition » à l’encontre de Bachar el-Assad, François Hollande s’est trouvé obligé de se féliciter publiquement hier soir de l’accord américano-russe de Genève sur les armes chimiques en Syrie, tout en soulignant une évidence : cet accord n’est qu’une étape, car la paix est une œuvre de longue haleine… Surtout quand on a contribué à tendre un peu plus une situation explosive. Cependant, comme pour ne pas perdre la face, l’hôte de l’Elysée a assuré que la pression française – qui relayait le discours des Etats-Unis – avait permis de débloquer la situation du point de vue diplomatique.
Il est vrai que les pas de travers rendent nécessaire l’intervention des diplomates pour désamorcer les pièges… De plus, dans l’espoir de dissiper toute impression de naïveté, M. Hollande a précisé qu’il souhaitait soutenir « l’opposition démocratique » au régime syrien, et non pas les groupes islamistes radicaux, « aussi dangereux qu’Assad ». Car il veut « être sûr » que la « transition politique » en Syrie soit assurée par « des démocrates » : ce jour-là, on enverra Najat Vallaud-Belkacem et des militantes du PS leur offrir des roses, devant la communauté internationale émue aux larmes.