La course à l’abîme ? - France Catholique
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La course à l’abîme ?

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Cela n’était jamais arrivé depuis 1917. En baissant la note des USA de AAA à AA+, l’agence de notation Standard and Poor’s a provoqué un véritable séisme à l’échelle planétaire. Washington a beau parler d’estimation erronée, l’Europe a beau se déclarer solidaire des Américains, les premiers dégâts collatéraux se font déjà sentir sur les places financières du monde entier.

Bien sûr, on peut relativiser, rappeler que cette note n’est qu’un élément d’appréciation parmi d’autres et que la note AA+ est aussi celle d’un pays comme la Nouvelle-Zélande. On peut enfin souligner que Standard and Poor’s s’est déjà trompé, par exemple dans l’affaire des produits financiers « toxiques » qui ont provoqué le krach de 2008.

Pour autant, l’onde de choc ne pourra être que dévastatrice. La Chine en est bien consciente, qui demeure aujourd’hui le premier créancier des USA, avec plus de 1.100 milliards de dollars de bons du Trésor américain. Les injonctions de Pékin sur la dette américaine sont certes un moyen de pression, mais elles montrent aussi que les Chinois ont peur de voir s’effondrer leurs principaux débouchés à l’exportation.

Mais les conséquences de la dégradation de la note des USA ne seront pas seulement d’ordre économique. Le traumatisme est aussi, et peut-être d’abord, psychologique : une nouvelle fois les politiques, qui plus est ceux de la première puissance mondiale, ont paru impuissants à résoudre une crise majeure, comme si la réalité de pouvoir leur échappait complètement au profit d’officines privées, les trop fameuses agences de notation. De là à parler de démocratie confisquée, il n’y a qu’un pas.

Pire encore, la dégradation de la note des USA ne fait que renforcer un sentiment de peur généralisée. Que ce soit en Amérique, en Europe ou dans les autres parties du monde, la seule question devient « A quelle sauce allons-nous être mangés ? ». Confrontés à des mécanismes économiques aux allures de plus en plus ésotériques, le Grec, l’Espagnol ou le Français ne voient que l’évaporation de leur pouvoir d’achat et la menace d’une rigueur perpétuellement accrue. On peut raisonnablement craindre de sérieuses convulsions sociales pour les mois à venir.

La catastrophe qui nous menace ne sera pas seulement économique.