Nous vivons une étrange et pernicieuse époque : celle d’un totalitarisme idéologico-religieux qui vise à renier et à éradiquer toutes traces de la Révélation telles que transmises par la Bible. A titre d’exemple, la résolution votée par l’UNESCO le 18 octobre 2016 qui vise à réécrire l’histoire en niant au Peuple Juif son lien historique fondamental avec le Mur des Lamentations, le Mont du Temple et Jérusalem, sous le titre révélateur de « Palestine occupée » 1. Cet organisme international, dont le but est théoriquement de promouvoir l’éducation et la science dans le monde afin de « construire la paix dans l’esprit des hommes et des femmes », n’a pas hésité à voter, contre toute évidence et à l’instigation des pays arabes pourvoyeurs de fonds, cette résolution négationniste qui la déshonore. Et ce, avec la complicité de la France, laquelle, après avoir « hurlé avec les loups » en votant « pour » une première fois le 27 avril dernier, s’est courageusement abstenue au final ! Et tant pis si l’Islam n’est apparu qu’au VIIe siècle de notre ère alors qu’un papyrus probablement vieux de 2700 ans récemment découvert, semble porter mention de Jérusalem écrit en hébreu ! 2 Désormais le mur occidental du Temple de Jérusalem, le Kotel en hébreu, porte le nom d’Al-Buraq (nom du mythique cheval ailé que chevauchait le prophète Mahomet le jour où il s’élança du haut du mont Sion à l’assaut du ciel selon la légende. De même, Hébron, où se trouve la grotte de Makpéla, tombeau vénéré des Patriarches Abraham, Isaac et Jacob, s’est muée, par la magie de ce vote ourdi dans un silence médiatique assourdissant, en « site palestinien Al Khalil ».
Falsifier l’histoire, au mépris de la Vérité, vise à trafiquer la mémoire des peuples en vue de faire disparaître symboliquement — faute de mieux — la Révélation Judéo-Chrétienne et, à terme, l’Etat hébreu. Goliath, le géant philistin (Philistie et Palestine sont le même mot parce que le f et le p sont la même lettre en hébreu), continue ainsi de défier David à travers les âges. Cependant le Fils de Jessé n’a pour toute arme qu’une fronde et un galet poli par l’eau du torrent. Cette pierre unique, c’est le Christ, irradié de lumière au matin de Pâques comme ce galet ruisselant d’eau lustrale qui frappe Goliath entre les deux yeux et l’abat d’un seul coup dans le fracas monstrueux de son inutile cuirasse !(1 S 17, 49).
Si Jérusalem n’a rien à voir avec le Peuple juif, si le temple du Dieu Unique n’y fut jamais bâti par Salomon, d’où vient que le Christ insiste pour y donner son ultime témoignage afin qu’y soit dressée sa croix et manifestée sa victoire sur la mort ?
L’attaque de la résolution inique de l’Unesco vise donc, en niant le lien du Peuple juif avec Jérusalem, à abattre du même coup l’Ancienne et la Nouvelle Alliances. D’une pierre deux coups ! Orwell écrivait déjà que « qui contrôle le passé, contrôle le futur ». Telle est l’ambition de ceux qui ont voté cette résolution négationniste : falsifier l’histoire. Et peu leur en chaut que Jérusalem soit cité plus de six cents fois dans la Bible, et aucune dans le Coran !
Seuls les Etats-Unis, l’Angleterre, l’Allemagne, les Pays-Bas, la Lituanie et l’Estonie se sont insurgés contre ce vote. L’Italie, d’abord favorable, s’y est finalement opposée à l’initiative vigoureuse de son premier ministre Matteo Renzi. Mais la France de Monsieur Hollande, qui prétend lutter tous azimuts contre l’Islam fondamentaliste, en s’abstenant lui a apporté son soutien tacite. « La doxa anti-israélienne du Quai d’Orsay l’a emporté une fois de plus », affirmait Ariel Goldmann, Président de la Fondation du Judaïsme français devant les trois mille personnes réunies le jeudi 27 octobre sur l’esplanade des Invalides, à portée de haut-parleur du ministère des Affaires Etrangères, à l’appel de toutes les organisations juives pour une fois unies dans un même élan protestataire.
Plusieurs associations partenaires du dialogue Judéo-Chrétien ainsi que des chrétiens lambda venus spontanément s’associer à cette protestation côtoyaient différents élus, écharpe tricolore sur la poitrine (notamment Claude Goasguen, député de Paris, maire du 16e arrondissement, et Delphine Bürkli, maire du 9ème arrondissement de Paris, entre autres) unis par une même indignation navrée et teintée d’inquiétude quant à l’avenir.
Ainsi, on ne peut que saluer le courrier adressé le 10 novembre à Irina Bokova (Directrice Générale de l’Institution Onusienne qui a son siège à Paris) par Mgr Vincent Jordy, évêque de Saint-Claude et Président du Conseil pour l’Unité des Chrétiens et les relations avec le Judaïsme, exprimant la désapprobation des évêques de France quant à cette résolution. Il soulignait que celle-ci semblait « ignorer le lien du Peuple juif et, en conséquence, de la tradition chrétienne avec Jérusalem ». Il insistait sur le fait que la « reconnaissance explicite de chaque communauté de croyants, le respect de cette histoire, est non seulement une question de justice mais aussi une condition de la paix ».
Quant au Conseil National Evangélique de France, après avoir déploré qu’il s’agisse là d’une énième tentative de « réécrire l’histoire », il a tenu à assurer de son soutien et de son affection le Peuple juif, « une fois de plus atteint au cœur de sa foi et de son histoire et menacé de façon continue par la haine inaltérable des antisémites anciens et modernes ». De même le Président de la Fédération Protestante de France, François Clavairoly, dans une lettre adressée à Irina Bokova le 18 novembre, invitait l’UNESCO à « réserver en toutes circonstances un traitement équilibré des deux communautés de croyants ». C’est d’ailleurs ce que Mme BOKOVA avait tenté de faire, hélas sans succès !