L'obsession inclusive ? - France Catholique
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Ces Papes qui ont fait l'histoire
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L’obsession inclusive ?

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Karine Jean-Pierre lors d’un point presse en mai 2021.

Karine Jean-Pierre lors d’un point presse en mai 2021.

© White House

Occupé depuis l’élection de Joe Biden par Jen Psaki, le poste de porte-parole de la Maison-Blanche va changer de titulaire. La nouvelle venue, Karine Jean-Pierre, doit prendre ses fonctions ce 13 mai alors que la situation internationale – crise russo-ukrainienne, rivalité avec la Chine – est plus explosive que jamais. Autant dire qu’au regard de ces enjeux, l’on aurait pu espérer chez les observateurs un portrait fouillé de l’impétrante – son profil, sa formation, son expérience, son caractère – pour tenter d’évaluer la portée de cette nomination.

Née en 1977 à la Martinique de parents haïtiens, diplômée de Columbia, professeur de relations internationales, militante du Parti démocrate, farouchement anti-Trump, engagée sans réserve dans la campagne électorale de 2020, le profil de Karine Jean-Pierre ne manque pas de saillances et d’aspérités.

Mimétisme

Et pourtant, ce ne sont pas ces éléments qui semblent retenir l’attention des journalistes, comme en témoigne l’étonnant mimétisme de presque tous les articles qui ont suivi sa nomination. « Joe Biden désigne Karine Jean-Pierre comme porte-parole, première femme noire et première lesbienne à ce poste » titre l’AFP dans sa dépêche (05/05). « Qui est la première femme noire et lesbienne à devenir porte-parole de la Maison-Blanche ? » s’interroge Cécile Antoine Meyzonnade dans Gala (08/05). « Une femme noire lesbienne d’origine haïtienne porte-parole de la Maison-Blanche » note Samuel Ravier-Regnat dans Libération (06/05) qui décrit « l’émotion palpable » liée à ce « moment historique ». Il faut dire à leur décharge – ou à leur détriment, tout dépend du point de vue – que ces journalistes reprennent mot pour mot les éléments de langage officiels.

Jen Psaki, en cédant son poste à celle qui était jusqu’alors son adjointe, a en priorité mis l’accent sur son sexe, son origine ethnique et son orientation intime : « Je voudrais féliciter mon amie, ma collègue, ma partenaire de vérité, […] qui sera la première femme noire et la première personne ouvertement LGBT + à occuper la charge de porte-parole de la Maison-Blanche, ce qui est formidable, parce que la représentativité, ça compte… » s’est-elle enthousiasmée le 5 mai au célèbre pupitre de la West Wing.

Storytelling

Joe Biden, assure un communiqué, l’aurait nommée pour son « expérience », son « talent » et son « honnêteté ». Compte tenu du traitement médiatique qui en a suivi, il est permis d’en douter et de voir un acte politique dans la promotion de cette femme, dont on apprend aussi qu’elle est mariée à une journaliste de CNN et que toutes deux sont mères d’une petite fille prénommée Soleil. Le storytelling inclusif poussé à son paroxysme…

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