« L’obligation de l’excellence » - France Catholique
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L'Église dans l'attente
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« L’obligation de l’excellence »

La Fondation pour l’école organise le 8 octobre à Paris son troisième salon de la liberté pédagogique : le Libsco. Le point sur cette question sous surveillance en France, avec son nouveau directeur, Michel Valadier.
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Parmi les écoles indépendantes, 345 sont catholiques, qui représentent 14 % du total.

Parmi les écoles indépendantes, 345 sont catholiques, qui représentent 14 % du total.

© Philippe Lissac – Godong

Quel état des lieux dressez-vous de la liberté pédagogique en France ?

Michel Valadier : Les écoles hors contrat sont indépendantes sur le plan pédagogique. Même si elles doivent garantir le respect du socle commun des connaissances fixé par le ministère de l’Éducation nationale. Cependant, nous constatons que les inspections se multiplient dans ces écoles, notamment depuis la loi Gatel de 2018 : les inspecteurs sont très attentifs au contenu des programmes et aux manuels utilisés. Il y a une volonté manifeste de contrôler davantage les établissements qui font d’autres choix que ceux des programmes et des manuels officiels, même si, pour l’instant, les inspecteurs ne peuvent exercer de contrainte…

Qu’en est-il pour l’enseignement catholique sous contrat ?

Dans ces écoles, une réelle liberté existe encore. Mais elle est trop peu utilisée. Car ces établissements pratiquent une sorte d’autocensure et appliquent la politique « du bon élève » face à l’Éducation nationale, abandonnant peu à peu leur caractère propre… Dans une douzaine de diocèses, des directeurs de l’enseignement catholique s’attachent néanmoins à reprendre cette liberté, et utilisent ces marges de manœuvre pour réaffirmer le caractère confessionnel de leurs établissements. Par les recrutements, ils essaient d’appuyer les directeurs d’école les plus audacieux. On peut donc espérer voir l’enseignement sous contrat s’affirmer davantage. Et je suis persuadé que ce sursaut est une conséquence indirecte du développement des écoles indépendantes.

Pour quelle raison ?

Dans les diocèses où ce réveil se fait sentir, c’est souvent la vitalité des écoles hors contrat qui a poussé les directeurs diocésains à s’interroger sur la raison de leur existence et de leur succès… Si des parents ont créé ces établissements, c’est parce qu’ils ne trouvaient pas d’écoles offrant une cohérence suffisante entre ce qu’ils transmettent à la maison et ce qui est enseigné à l’école. Leur existence joue donc le rôle d’aiguillon pour le sous-contrat. Y compris au plan des vocations religieuses et sacerdotales.

Retrouvez l’intégralité de l’entretien dans le magazine.

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ÉVÉNEMENT

Le 3e salon Libsco mode d’emploi

Il portera sur « L’apprentissage des savoirs fondamentaux, lire, écrire, compter et s’exprimer ».

Une quarantaine d’exposants sont attendus à l’espace Charenton à Paris, avec une vingtaine d’ateliers organisés par des professionnels, des tables rondes sur des sujets d’actualité – notamment l’enseignement en famille et les savoirs fondamentaux. Une partie du salon sera retransmise en direct sur Internet.

Un carrefour est également prévu avec tous les directeurs et fondateurs d’écoles présents. « Nous voulons mettre l’accent sur le réseau car, si des écoles ferment, c’est qu’elles étaient trop isolées, pas assez formées, pas assez professionnelles. C’est une des missions de la Fondation pour l’école de créer du lien entre les acteurs de terrain », précise Michel Valadier. 

L’entrée est gratuite : inscription sur le site. https://libsco.fr/