L’athéisme est la mort même - France Catholique
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Pontificat de François - numéro spécial
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L’athéisme est la mort même

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Je reviens sur ce que j’avais noté dans ma précédente note : « En vérité, tout est prévu et plus encore le sera pour persuader les êtres humains qu’ils ne sont que des animaux »… J’y ajoute : de simples bestioles, issus d’une évolution due au hasard… comme si tout un chacun avait une juste notion de ce qu’est ou n’est pas le hasard… de pauvres bêtes incapables désormais de se situer sur le podium de l’univers. Rien de plus qu’une viande destinée à pourrir dans la tombe de l’anonymat le plus strict. Soumis au temps, en aucune façon promis à l’éternité.

À quoi bon dès lors respecter les morts ? Parler de morale, du « vivre ensemble » ? Quel sens pourrait avoir gardé le mot profanation ? Et celui de repentance ? Et bien d’autres : justice notamment, égalité, fraternité… Monsieur Hollande lui-même, qu’est-ce qu’il pourrait invoquer pour que soit retenu de sa fonction un minimum vital de respectabilité ?

L’humanité peut faire valoir qu’elle « est » seulement quand elle reconnaît la transcendance de « Je suis ». Le reste n’est que bavardages de philosophes teigneux.

La République donc a nié Dieu, l’a supprimé, l’a évacué comme inutile quoique ou parce que dangereux rival : fort bien, mais par quoi a-t-elle su le remplacer, elle qui n’est rien par soi-même ? Le néant ? Oui, le pur et simple néant ! Voilà ce qui lui a convenu. Un vide sidéral qui a dépeuplé les neurones de nos concitoyens, désormais absorbés dans la contemplation de leur misère ontologique, située au bas de leurs viscères ou entrailles : le « rien » qu’ils sont devenus à force de vénérer les paroles émises par la néantissime République telle qu’elle s’incarne en France, aveugle qui leur sert d’étoile polaire. Au nom de la liberté, elle limite leurs initiatives, interdit les propos qui lui déplaisent… Pire : s’impose à nous comme guide suprême. Lénine l’a pensé, après tout de même nos révolutionnaires issus des Lumières – rendons aux morts ce qui leur revient – et Staline à sa suite, accompagné par Mao : mais la République française l’a fait, ce que les Vendéens ont compris de vive force !

Lobotomisés les Français ! Incapables désormais de penser par eux-mêmes, ils délèguent chaque matin en se tournant vers le Faubourg St-Honoré cérémonieusement ; ils s’offrent au petit-déjeuner les charmes de la langue de bois, les délices de la pensée inique plus encore qu’unique ! Mais malheur à qui dirait ce qu’il pense sur les uns ou les autres, sur les radars, sur Madame Duflot et bien d’autres…

L’athéisme a conquis notre pays, puisque nous appliquons les lois de l’athéisme. Il continue sa marche en avant, prétextant la liberté des gens de ne dépendre de personne et surtout pas d’un Dieu : veillent au dogme les « Parfaits » du Grand Orient. Mais en vérité la liberté que nous fourgue cette attitude de l’esprit, fièvre des neurones, agitation désespérée des synapses, n’est qu’une tromperie parmi d’autres : la liberté n’existe que lorsque le choix existe.

Le grand choix, naturellement et surnaturellement.

Décider entre Hollande et Sarkozy, qu’est-ce donc quand on peut choisir entre ce vil néant qui nous supprime radicalement et pour toujours (et ainsi Monsieur Hollande n’est rien qu’un titre dévalué puisqu’il y croit) et l’Infini, dont on peut dire ce qu’on veut du fond de son trou noir mais qui a l’avantage d’offrir des perspectives elles-mêmes infinies.

L’être humain qui se confie au néant jette de lui-même sa dignité au fond de la fosse où les paysans d’autrefois jetaient le lisier des porcs, quoiqu’au moins dans un but utilitaire. Avec un recours, certes : car le chrétien conserve en son esprit comme en son cœur le trésor de cette dignité d’autrui, cet égaré doté pourtant d’un nom, sachant que le pauvre déshabillé de ce qui le rend tout autre devant la nature est un enfant bienaimé du Père éternel : prêt de toute éternité à l’aider dans une reconquête toujours possible, toujours attendue ou espérée. Jusqu’au dernier souffle inclus.

Le Père éternel… Qui va être victime des insanités sémantiques mitonnées au feu de ce qui jamais ne fut conçu d’aussi stupide, cher Monsieur Hollande ! Car enfin, le Père tout amour, qui nous a comblé de tous les trésors imaginables parmi lesquels trône une troublante et fabuleuse liberté, si profondément exceptionnelle qu’elle a passé par-dessus les têtes des ouailles de Mahomet, le Père de la plus infinie, de la plus douce, de la plus attentive, de la « plus paternelle » en somme des miséricordes formulées en doctrines, la plus attendue des servantes de l’amour, cet amour dont la République Une et Indivisible a vitriolé le visage en naissant sur des monceaux de cadavres, en l’ornant de cargaisons de caoutchoucs pervers, ce Père donc va perdre son nom dans l’aventure législative indigne qui va secouer notre Parlement au nom du rien qu’est Monsieur Hollande notre Président.

Jamais je ne nierai la liberté de Monsieur Hollande d’être athée : l’idée m’en paraît d’avance insensée, incongrue, stupide. Il est libre, même s’il aura du mal à euthanasiée son âme. Par bonheur ou non ? Mais son choix ne vaut que pour lui-même. Un athée, de par son élimination de la Toute Puissance du Transcendant, s’ôte ipso facto toute capacité de décider à notre place comme de nous proposer ses solutions, d’avance infirme.

Parce que son choix fait de lui une bestiole nue. Pitoyable. Attristante aussi. Un « être non étant ». Espèce de chimère… Car il convient de disposer d’une origine pour « être ». L’athée supprime son origine en prononçant le mot fatal qui le dissocie de la Création et de l’Éternité, car l’Être humain appartient aux deux.

De pauvre homme qu’il était au temps où il s’avouait seulement dans le doute, toujours dérangeant, où il reconnaissait que peut-être il avait raison de douter, ou tort, comment savoir en toute certitude, de ne pas tendre les bras vers ce Père hors duquel nulle vie ne tient, ne subsiste, il est devenu opaque à toute lumière, à moins que ce ne soit que transparent au point de ne plus même être visible… Qui peut savoir ? Qui peut trancher ?

Mais mon humeur, en l’affaire, n’a que faire de Monsieur Hollande, elle s’arrête au concept. C’est ce dernier l’ennemi. Le Président n’en est que le prisonnier… L’adepte de l’athéisme ne me paraît mériter qu’une totale compassion : en vérité, nul mal pire ne peut l’atteindre. Mais la doctrine athéiste, vraie mauvaiseté à l’échelle du Cosmos, c’est elle qui est le mal ! Elle la décerveleuse ! Elle la maquerelle d’Ubu !

En y réfléchissant un peu plus finement – je sais, ici j’ai traqué les idées à gros sabots, les concepts sans rides, les formules à décaper les épaves – il me semble que l’athée appartient au monde des victimes. Je le vois comme celui que le Bon Samaritain recueille, pillé, dépouillé de tout, le corps tailladé de la tête aux pieds, abruti d’une soif dont il ne sait même plus le nom. Il est si faible qu’il faut que son sauveur le hisse sur son âne afin d’aller le déposer sur un lit de fortune dans une auberge de pauvres.

Oui, une victime, cet athée qui ne voit plus qu’à deux pas de son ombre : comment pourrait-il vraiment réfléchir plus loin que la minute présente ? Le spectacle en est d’une tristesse confondante, d’une vanité éblouissante à force de gesticulations inutiles.

L’absence de toute Présence submerge tout, et même nos sommeils.

L’athée appartient aux troupes en déshérence errant dans les déserts de l’amour, abruti de sentences absurdes et de vues à courte distance ; assailli de ces désirs qui transpirent l’odeur des femelles ; serti de bijoux fallacieux : cendres dès que touchés… Car il sait fort bien que ce qu’il révère ne mérite aucune révérence ; ce qu’il aime n’est qu’illusion, mirage, tentation du vertige ; ce qu’il croit adorer n’est qu’une idole impuissante et stérile.

S’il en était autrement cela signifierait, oh honte, qu’il ne serait pas athée.

Victime donc, mais dotée d’un psychisme triomphant qui lui fait croire qu’il est de la race des dominants, comme chez les corbeaux, les bisons ou les singes. Et c’est ainsi qu’en France les athées ont pris le pouvoir et imposé leur vision dérisoire d’un monde que leur athéisme a flétri, d’abord, puis assassiné.