JMJ : après le succès de Rio, rendez-vous en 2016 à Cracovie - France Catholique
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Pontificat de François - numéro spécial
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JMJ : après le succès de Rio, rendez-vous en 2016 à Cracovie

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L’évangélisation du monde est comme la mer, «la mer, la mer, toujours recommencée », telle que la définissait le poète français Paul Valéry. D’un continent à l’autre, elle apporte et rapporte inlassablement aux peuples ignorants ou égarés le sel de la terre souvent imprégné du sang des martyrs ou des larmes de la souffrance, mais toujours porteur d’espérance.
En cet été 2013, sur l’immense rivage de Rio de Janeiro, sur la côte du plus grand pays d’Amérique latine, le Pape François a confié à l’immense marée humaine des jeunes rassemblés pour les JMJ qu’il se représentait « le moment où Jésus a appelé les premiers disciples à le suivre sur la rive du Lac de Tibériade ». Cette fois-ci, c’est face à l’Océan Atlantique qu’a été renouvelé l’appel à évangéliser le monde. Depuis l’Amérique latine, terre de tous les défis, terre de fidélité confrontée cependant à la misère, à la violence et à la montée des sectes, mais terre de fidélité héroïque malgré ces défis, l’Eglise a lancé cet appel planétaire, dans la perspective du prochain grand rendez-vous des Journées mondiales de la jeunesse de Cracovie en 2016, au cœur d’une Europe qui semble hésiter entre un matérialisme pratique gluant et le retour de flamme d’une foi encore vacillante mais déjà revigorée.

A l’heure de la célébration du souvenir de Saint Ignace de Loyola, les nouveaux compagnons de Jésus, jeunes laïcs accompagnés de milliers de prêtres et de centaines d’évêques, se sont retrouvés plus de trois millions autour du Pape jésuite, comme par une véritable pêche miraculeuse ramenant des âmes venues de 178 pays du monde… Il est vrai que c’était sous le signe du célèbre Christ Rédempteur qui domine la baie de Rio de ses bras grands ouverts, d’un geste évoquant à la fois l’accueil fraternel et l’invitation à partir vers le large. Vers les horizons toujours inattendus de cette évangélisation sans cesse renouvelée comme les flots de la mer, qui va et vient, puis repart d’Europe en Amérique, de la « Vieille Europe » qui espère encore au « Nouveau Monde » qui croit toujours.

Le Pape François a appelé tous ces jeunes pèlerins de l’Evangile à franchir eux-mêmes hardiment les frontières habituelles de la vie de l’Eglise : il leur a demandé de bousculer la routine de leur milieu sécularisé pour apporter dans la société moderne l’exigence du respect « des deux pôles de la vie », la jeunesse elle-même et les personnes âgées. Il a dénoncé avec vigueur une « euthanasie culturelle » qui pratique l’exclusion des plus vieux en détruisant l’héritage pourtant précieux de leur expérience, et celle des plus jeunes, privés de « l’expérience de la dignité gagnée par le travail ». Et visitant une famille pauvre de quatre enfants dans une « Favela » de Rio, le Saint-Père a demandé à tous de reconstruire un monde où « personne n’est un déchet ». Un monde de solidarité fraternelle vécue.

Choisi par la Providence de Dieu parmi les enfants de l’Amérique latine, le Pape François a salué ses millions de jeunes amis avec son extraordinaire simplicité : il a pris congé en portant lui-même son sac à la main, comme un simple pèlerin, ou – presque – comme un simple représentant en déplacement. Mais c’était le principal représentant d’une multinationale pas comme les autres, l’Eglise… L’Eglise, une « entreprise » qui a plus de 2000 ans, et qui « n’est pas une ONG », avait-il souligné d’avance… Le représentant du Christ, Sauveur de l’humanité, venu en pêcheur d’hommes, chercher de nouveaux apôtres, face à des défis planétaires. Le représentant du chemin de la Vie éternelle, face aux forces de la mort. Pour d’autres jeunes en 2016, ce chemin passera par Cracovie, la patrie de Jean-Paul II, le premier grand pèlerin de la « nouvelle évangélisation de l’Europe ». Pour l’Europe et pour le monde.