Imaginez le chagrin du mâle cis-trans qui ouvre Facebook et qui se rend compte qu’il n’y a pas de catégorie de genre qu’il puisse choisir. Il y a seulement masculin et féminin. C’est vraiment trop outrancier pour être mis en mots.
Chacun ne sait-il pas que le genre est une construction sociale – que le genre est malléable et peut changer d’un instant à l’autre ? On peut en avoir 5, 6 ou même 7 avant l’heure du déjeuner et une petite douzaine d’autres avant de se glisser sous les couvertures et de tourner papillon ou n’importe quoi.
Le genre, ce n’est pas dans la tête, vous savez, non, ce n’est pas dans le cerveau. Vous n’êtes pas cablé d’une manière déterminée. Tout cela, c’est votre choix tandis que vous vous construisez, déconstruisez et reconstruisez au long du jour et au long des jours. (Mais d’une manière ou d’une autre, les gays sont aussi « nés comme cela » et on n’a pas à leur faire subir de thérapie réparatrice.) Certains vont jusqu’à dire que même le sexe est une construction sociale, mais ces braves pélerins sont vraiment en avance sur leur temps.
A présent, Facebook a tout arrangé afin que vous puissiez choisir ce qu’ils appellent une identité de genre « d’usage ». Ce genrage sur mesure est une aubaine pour ceux qui sont étouffés par les choix étriqués de leurs pères et grands-pères, qui après tout se sont peut-être sentis hommes non op non binaires trans mais ont probablement confondu avec la grippe.
Allez sur Facebook. Là, maintenant. Cliquez sur « à propos », puis sur « renseignements de base » puis sur « modifier » et enfin « genre ». Vous trouverez 3 choix : masculin, féminin et « genre d’usage ». Depuis que c’est en place, vous pouvez remplir avec ce que vous voulez être.
Inscrivez « trans ». Allez-y. N’ayez pas peur. Vos choix apparaissent : trans, trans féminin, trans masculin, homme trans, personne trans, femme trans et pour finir trans*, trans* féminin, trans* masculin, homme trans*. Ma vie serait en jeu que je ne pourrais trouver la signification de ces astérisques.
Inscrivez « homme » et vous obtenez cis homme, homme cis genré, homme transsexuel, cis femme, femme cis genrée… vous voyez le tableau.
Aussi confus que soient ces mots, leurs significations sont encore plus confuses. Il y a quelques mois, j’ai écrit ici un article sur la dispute entre la fille de Warren Beatty, qui est un homme trans binaire connu sous le nom de Stephen Ira et Chastity, la fille de Sonny et Cher, aussi un homme trans binaire, connu sous le nom de Chaz.
Chaz a fait une énorme erreur sur ABC. Il a comparé son transgenrage à une fente palatine et a dit qu’il y avait un raté dans son cerveau car son corps n’était pas assorti à la personne qu’il pensait être à l’intérieur. Stephen Ira a bondi : » je suis un homme trans binaire et je ne veux pas que Chaz, un autre homme trans binaire, me représente et en même temps maltraite mes camarades non binaires de la sorte. »
Un pur charabia.
Mais cela veut dire quelque chose pour eux. Comme je l’ai fait il y a quelques mois, je me tourne vers un homme du nom d’Asher qui a publié son « Pas le trans 101 de ta mère » sur un site web appelé La bibliothèque athée.
Asher dit : « il y a beaucoup de gens trans qui ne sont ni mâles ni femelles. Ils ne peuvent être catégorisés comme étant l’un ou l’autre. Ces personnes peuvent user pour eux-mêmes de termes tels que queer, androgyne, a-genre ou neutre. Ils utilisent souvent un pronom neutre pour parler d’eux-mêmes. Ils peuvent être à la fois mâle et femelle, ou aucun des deux, multi-genres, sans genre ou quelque chose de tout-à-fait différent. »
Vous savez qui a la bonne définition du genre ? C’est étrange à dire, mais c’est l’assemblée générale des Nations Unies.
Allez comprendre cela.
Il y a deux définitions du genre dans les documents des Nations-Unies et l’une d’elle est dans un traité de loi. Le Beijing Platform for Action, qui n’est pas contraignant, dit que le genre « doit être compris dans sa définition traditionnelle ». Pas mal.
Mais le texte contraignant ainsi qu’établi pour la Cour Pénale Internationale définit le genre comme » hommes et femmes dans le contexte de la société ». Ce « contexte de la société » est une formulation douteuse dont les malades du genre espèrent tirer parti. Mais pour le moment « hommes et femmes » est sacrément bon et exclut assurément les hommes trans non-op non binaires.
Comme promis, voici quelques définitions afin de vous éviter de mourir idiots. Je vous donne les bases et ensuite vous vous débrouillerez.
Un pansexuel est quelqu’un qui croit qu’il a plusieurs genres ou qu’il les a tous.
Un a-genre est quelqu’un qui croit ne pas avoir de genre du tout.
Un queer, selon le Lexique nord-américain des termes trans-genres, est une catégorie générale qui regroupe les identités autres que hommes et femmes, également considérées non binaires et opposées à la norme cis. Les queer veulent être désignés par un pronom neutre. Si vous voulez leur écrire, vous ne devez pas écrire M. ou Mme mais Mx.
Selon wiki, un homme trans est une femme devenue homme. L’homme trans est né femme, mais s’identifie à un homme.
Vous aurez noté mon ton sarcastique. Bien que je tienne le sarcasme pour le plus bas niveau de l’expertise, nous devons nous rassembler suffisamment nombreux de la vieille école pour rire de ces prétentions.
Mais ne vous y trompez pas, tout le monde n’est pas heureux dans la joyeuse boutique du genre. Certains ont été laissés sur le côté, et ils sont nombreux à bouillir. La liste des identités de genre d’usage de Facebook est ordonnée comme on range les chemises dans un magasin. Il y en a 58, toutes alignées sur la grille. Ils ont oublié le type bio et la fille bio, le demi-homme et probablement beaucoup d’autres.
Certains pétitionnent pour de nouvelles catégories. Sur la radio locale cette semaine, ils ont signalé un type qui avait demandé à Facebook de rajouter le genre qu’il appelle « kielbasa ». Ca n’a pas de sens. Ce qui fait parfaitement sens.
Soudain, cela me frappe au plus profond de moi-même. Je suis un kielbasa. j’ai été kielbasa toute ma vie. Jusqu’à ce que je ne le sois plus.
— –
Source : http://www.thecatholicthing.org/columns/2014/i-am-kielbasa.html
Austin Ruse est le président du C-FAM (institut catholique pour les droits humains et familiaux), un institut de recherche qui se concentre exclusivement sur les politiques sociales internationales. Les opinions exprimées sont celles de M. Ruse et ne reflètent pas forcément les positions du C-FAM.
photo : Chastity (à gauche), est devenue Chaz (à droite).
NDLT :
Après m’être plongée dans ce texte d’Austin Ruse, je me suis demandée si je n’étais pas le produit d’un métissage entre une girafe et une libellule !
Plus sérieusement, un commentaire met en lumière le cafouillage engendré. Je cite :
Si deux garçons blancs se présentent aux bureaux de l’université. que le premier déclare se sentir fille et demande à intégrer les toilettes, salles de douches et équipe sportive féminine tandis que le second déclare se sentir noir et exige de bénéficier du programme de discrimination positive mis en place en faveur des noirs, vous faites quoi ?
B.
