La surprise de mercredi matin fut donc le remplacement d’Hilary Clinton, dont la victoire était partout annoncée, par le candidat dont les journalistes de la terre entière assuraient que ce « monstre » (mot entendu sur les ondes de France) n’avait strictement aucune chance d’être élu : la chose était si évidente que l’on avançait la preuve donnée par les scientifiques que tout était écrit dans les astres…
Mais quelque chose m’avait semblé bizarre : nos médias, très militants, ont insisté vigoureusement sur la sorte de faiblesse mentale et intellectuelle qui devait affecter l’esprit de Donald Trump si l’on écoutait attentivement ses propos : de fait cela, disait-on, manquait de brillant et d’intelligence… à moins qu’il ne se soit agi que de quelques répliques dont le but n’était que de faire rire les futurs électeurs du milliardaire qui n’attendaient que cela… En effet, depuis quelques heures certains médias n’ayant aucun respect pour le Monde, L‘Obs, l’Express et même Le Point – on sait que ces derniers vendaient à leurs lecteurs de moins en moins nombreux la mort électorale de Trump ! – donnaient à découvrir d’importants extraits de discours donaldiens ou trumpiques, notamment sur la politique étrangère, qui n’avaient rien d’inconvenant, de sot ou d’insignifiant. Pas de génie certes, mais Hilary Clinton en faisait-elle preuve ?
Il y a pire : les indignes dérapages auxquels les responsables politiques français se sont prêtés. L’interventions de Monsieur Hollance a été si lamentable qu’il n’y a rien de plus à en dire, même s’il a depuis, étrangement, invité le nouveau président à « travailler avec lui ». Mais que le Premier ministre Manuel Valls se soit permis d’user d’injures inconcevables envers ce candidat – tellement d’ailleurs était certaine sa conviction de l’élection de sa rivale – démontre premièrement qu’il est incapable de maîtriser ses pulsions et d’avoir le minimum nécessaire de dignité – un Premier ministre se doit d’être correct envers un allié – ; secondement, qu’il n’a même pas les moyens de se renseigner sur les possibilités de chacune de ces personnalités.
J’indique que je pensais, trois semaines avant l’élection, que l’homme Trump avait plus de chances d’emporter le scrutin que Madame Clinton : j’écoutais tout simplement ce qui se disait aux Etats-Unis et me fichait comme d’une guigne des sots avis et prédictions de nos médias… Décidément les élites de France deviennent les plus bêtes du monde !
J’ajoute que le candidat français donné futur gagnant de la présidentielle de mai 2017 par les sondages a participé au « lynchage virtuel » de celui qui aujourd’hui assume le pouvoir présidentiel à Washington : cela est très inquiétant pour les intérêts français. Alain Jupé vient en effet, par sa participation à ce désordre diplomatique, de démontrer qu’il n’est digne en rien du qualificatif d’« homme d’état » que les médias lui ont accordé à peine avait-il laissé entendre qu’il allait se présenter à la primaire, gagnée d’avance paraît-il…, comme d’avance est prédite, naturellement, qu’il ne peut qu’être élu cinq mois plus tard, façon dame Clinton…
On peut tenir compte de son grand âge pour ce faux pas des plus déplaisant : on ne joue pas à la roulette à propos de la politique étrangère qui se doit d’être, dès avant toute élection, assurée avec sérieux et dignité. Le coup de pied de l’âne envoyé à Donald Trump est d’une stupidité telle qu’elle donne à penser que l’ancien maire de Bordeaux n’a même pas été capable de se renseigner sur la personnalité de l’actuel président états-unien : il aurait demandé à lire les textes de plusieurs de ses discours et il aurait rangé dans un tiroir ces commentaires absurdes. Mais prendre pour argent comptant les plaisanteries de campagne indique une sorte de distraction de la pensée, pour le moins.
Plus que jamais il faudra lutter contre Alain Juppé dès la primaire et favoriser François Fillon, fin politique qui démontre de jour en jour à la fois ses compétences et sa dignité, même si sur certains points secondaires je ne suis pas de son avis. L’important est que ce candidat a pris ces derniers temps une dimension qui ferait l’honneur du pouvoir s’il était élu. Je ne vois pour l’instant personne en mesure de l’égaler.
Dominique DAGUET
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