Qu’entend-on de nos jours par cours d’éducation sexuelle prodigués en milieu scolaire ? À qui doivent-ils s’adresser ? Si de tels cours sont obligatoires depuis 2001, à raison de trois séances dispensées en classe de 6e, il semble que les notions élémentaires de biologie en matière de reproduction ne soient plus au centre de cet enseignement. En effet, en février, des enfants de 10 ans, en classe de CM2, ont été invités à écouter une infirmière scolaire venue leur expliquer, en l’absence du professeur, que « pour le plaisir, la fille peut caresser les testicules du garçon », ou qu’« on peut changer de sexe, et prendre des médicaments pour bloquer la barbe et les poils ».
Des enfants traumatisés
Les enfants, dégoûtés, traumatisés par les propos, pour certains se bouchant les oreilles, ont rapporté ces faits à leurs parents qui n’avaient pas été mis au courant de ce contenu dit pédagogique et qui, pour certains, ont alerté SOS Éducation. Depuis, l’association a écrit au ministre de l’Éducation nationale Pap Ndiaye en jugeant les déclarations de l’infirmière « quasi pornographiques », « portant atteinte à la pudeur des enfants », et les assimilant à un « viol psychique ».
En septembre 2022, le ministre de l’Éducation n’a pas caché sa volonté de faire des cours d’éducation sexuelle un élément central de son action, dès l’école primaire. L’intention affichée n’est pas mauvaise : il dit vouloir protéger les enfants contre la pornographie et les alerter sur des pratiques pouvant être délictueuses de la part d’adultes. Mais les propos de l’infirmière aux élèves de CM2 montrent les limites de la cohérence ministérielle.
L’état s’immisce dans le champ de l’intime
L’Éducation nationale se fixe désormais comme ambition de combattre les maladies sexuellement transmissibles, les grossesses précoces et les « LGBTphobies », et de promouvoir le sacro-saint principe de lutte contre les préjugés. Est-ce bien le rôle de l’État de s’immiscer ainsi dans le champ de l’intime, a fortiori pour tenir un discours à même de déconstruire les identités ? Assurément non.
Pap Ndiaye devrait méditer sur les conséquences d’un apprentissage à la sexualité des enfants plutôt qu’à l’éducation du respect de leur corps. Si, en Italie et en Pologne, le sujet n’est pas abordé avant 16 ans, en Grande-Bretagne, l’enseignement de l’idéologie du genre dès le primaire pousse des milliers de parents à choisir l’école à domicile. En France, nul doute que bien des parents seraient prêts à fonder leurs propres écoles pour échapper à cette propagande.