Refus du voyeurisme ? Sursaut de fierté ? Déni d’une réalité trop dure ? Volonté de tourner la page ? Il y a sans doute un peu de tout cela, dans le refus opposé par trois communes de la banlieue de Naples d’accepter le tournage d’un deuxième volet du film « Gomorra » sur la mafia locale, la trop fameuse Camorra : « Je dois veiller à la réputation de ma ville et de ses habitants », qui « se sont donné du mal pour combattre la Mafia », déclare le maire d’une de ces communes. Un autre maire, à qui on n’avait pas demandé son avis pour lancer le tournage, ne cache pas son irritation, menaçant de recourir aux tribunaux pour faire respecter la tranquillité et « l’image » de sa ville contre la diffusion de tout nouveau « stéréotype négatif ». En 2006, le succès du livre « Gomorra » écrit par un journaliste italien, puis celui du film, avait défrayé la chronique à l’échelle du monde entier. Mais l’effet de miroir est désormais jugé trop grossissant, ou plus cruel que salutaire.
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