Frérisme et tartufferies - France Catholique
Edit Template
Le Christ vrai Dieu et vrai homme
Edit Template

Frérisme et tartufferies

Rédigé par un groupe de hauts fonctionnaires, un document révèle l’ampleur de l’entrisme des Frères musulmans dans les sphères les plus variées de la société. En dépit de faits précis, ce rapport a aussitôt donné lieu à un déni révélateur.
Copier le lien

Manifestation contre l'interdiction du voile à l'école. © Pascal Deloche / Godong

C’est Le Figaro (20/05) qui est à l’origine de la diffusion de cette étude choc, intitulée « Frères musulmans et islamisme politique en France », qui a été remise au ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau. Le document, long de 73 pages, issu d’une enquête de six mois menée par un ambassadeur et un préfet, dresse un bilan accablant de la pénétration du « frérisme » en France. Selon les auteurs, 7 % des lieux de culte musulmans implantés sur le sol national seraient noyautés par la confrérie dont l’objectif affirmé depuis sa fondation, en 1928, est d’étendre l’Oumma, la communauté des croyants, afin d’instaurer le califat sur terre. En Occident, l’éducation, la politique municipale, le sport, les activités caritatives sont les vecteurs privilégiés de cette offensive, qui se déploie aussi au travers de règles alimentaires ou vestimentaires conduisant à une islamisation de l’espace public.

Procès en « islamophobie »…

Dénoncer la contamination, ou ne serait-ce que relayer les conclusions de ce rapport, conduit ipso facto à subir un procès en « islamophobie », selon une rhétorique parfaitement pensée et rodée, relayée par les alliés gauchistes – à commencer par les Insoumis – idiots utiles ou complices objectifs. « Après “le complot juif”des années trente, voici le “complot musulman” », feint de s’inquiéter Jean-Luc Mélenchon sur son blog (21/05), s’insurgeant sans rire de voir impunies les « bandes ultra-violentes [d’extrême droite qui] attaquent physiquement de tous côtés ».

Rien de vraiment nouveau dans ce document pourtant. Il n’est en rien une météorite façonnée dans une officine, mais une synthèse officielle et provisoire qui vient confirmer les analyses produites depuis longtemps par les spécialistes de la mouvance islamiste, qui observent le grignotage quotidien mené par l’islam identitaire depuis des années, et en particulier depuis 1989, l’année de la fatwa prononcée contre Salman Rushdie et de l’affaire dite des « foulards de Creil ».

Complaisance des médias

Ce qui, en revanche, s’avère plus intéressant, c’est la position de certains médias, dont le traitement du rapport laisse apparaître une préoccupante cécité – c’est un euphémisme – dès lors qu’il s’agit de se pencher sur les officines fréristes et sur le contenu du fameux rapport. Comme une adaptation du fameux « sentiment d’insécurité » à la sauce verte et noire. Rencontré par France Catholique au lendemain de la publication de l’article du Figaro, un visage familier du service public de l’audiovisuel confiait – discrètement comme il se doit – que « ce rapport est accablant, mais [qu’] il lui manque un chapitre important : la pénétration du frérisme dans les médias français ». À ce titre, le traitement de ce rapport par Le Monde mériterait d’être analysé comme contre-exemple dans toutes les honnêtes écoles de journalisme.

Le quotidien vespéral a en effet rendu compte de l’affaire (22/05) avec une tartufferie chimiquement pure : sans jamais verser dans l’outrance lexicale, toujours propre sur lui, l’article majeur qui est consacré au rapport ne parle d’« entrisme » qu’avec des guillemets en guise de pincettes, pour bien signifier ce qu’il faut penser du phénomène, et assortit dès ses premières lignes le mot « rapport » de l’adjectif « controversé », dont on sait qu’il annonce l’arrivée prochaine du qualificatif infâmant « d’extrême droite ». D’ailleurs, le même article ne manque pas d’évoquer les thèses « controversées » de la chercheuse Florence Bergeaud-Blackler, qualifiée non sans condescendance paternaliste de « coqueluche de la place Beauvau ». Le Monde enfonce le clou le lendemain (22/05), dans son sacro-saint éditorial, pour y déplorer une « indécente escalade politique », une « mise en scène », les « réflexes conditionnés de la droite ». La solution ? « Admettre que l’islam est une religion française. »

On comprend mieux, dès lors, le commentaire glissé par l’homme d’affaires Bernard Arnault, interrogé le 21 mai par une commission d’enquête sénatoriale sur les aides versées aux grandes entreprises, montée à l’initiative du groupe communiste : « Ce qu’il y a de mieux dans Le Monde, ce sont les mots croisés, je les fais d’ailleurs tous les soirs. »